Delothya
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Delothya

L'Apocalypse Humaine a eu lieu, obligeant les hommes ne participants pas à cette terrible bataille à se terrer sous terre. Cinq cents ans ont passé, et l'Homme est de nouveau confronté à ce terrible choix : Paix ou Guerre ?
 
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 Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]

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Wayne Eranann

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MessageSujet: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeJeu 22 Déc - 21:36



De l'air. De la fraicheur. Voilà ce qui me faisait du bien. La douce brise s'amusait avec mes cheveux, mes tresses aimaient flotter, elles étaient comme animées.
Mes tresses... Mon appartenance, mon souvenir, ma mémoire.
J'étais assis sur un énorme rocher à la plateforme pratiquement plate. J'aimais venir ici à la nuit tomber, observer le soleil se cacher parmi les montagnes, me demandant où est ce que c'était "là-bas", derrière ses barrières naturelles, ses frontières insouciantes. Je me demandai si Evalar était là quelque part. Cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas interrogé sur la cité perdue. L'inconnue avait ravivé mon intérêt.

Je regardais l'horizon, c'était un spectacle magnifique. L'éclat du soleil resplendissait entre les montagnes, la flore était dessiné parfaitement, et s'endormait petit à petit.
Quelques heures plutôt, j'étais aller voir mon maître. Je lui avais servis la plante que l'étrangère m'avait fournie. J'avais soigneusement malaxé la plante avec d'autres herbes, j'avais fait bien attention à la dose, puis je l'avais servi dans un bouillon. La plante avait fait toussoté mon maître, le gout cendré l'avait répugné, mais dans les minutes qui sévirent il se sentait beaucoup plus apaisé. Et il était ravi. Nous avions parler quelques instants avant qu'il ne s'endorme. Et j'avais regagné ma chambre, je m'étais couché moi aussi. Puis assoupit. Je n'avais pas fait de cauchemar, j'ai même très bien dormi. Ce soir j'étais apaisé. Et j'attendais.

J'écoutai le silence, j'écoutai ce que me racontait la terre, le vent, l'eau. Ils avaient tant de choses à me dire. Ils avaient tant de plaintes à me communiquer et tant de larmes à verser. Je me rechargeais parmi eux, tout comme ils se confiaient à moi.
Et il y eut un bruit. Je me relevais paisiblement. J'avais reconnu cette chaleur anormalement élevé. Elle était là, l'inconnue. Elle était venue. Je sentais ses yeux se poser sur moi. Son intérêt grandissait à mon égard. J'ouvris la bouche tout en scrutant l'horizon.

- Quelle est ton nom, amie de feu ?


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Eiliyah Hikrah

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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeJeu 22 Déc - 22:17


J'avais attendu toute la journée impatiemment ce moment. J'avais décidé de partir tôt pour le rencontrer tôt, mais malgré tout, j'étais partie retrouver l'Alpha dans la plaine après la tombée de la nuit, car je m'étais endormie, épuisée par mon voyage et par notre première rencontre.
Dans le calme de la nuit, la fraîcheur me faisait du bien, je ne me sentais plus étouffer à cause de la chaleur du soleil, plus celle de mon corps.

Marchant dans la plaine, je vis bientôt un homme, les cheveux blancs et éclairés par la lune, assis sur un rocher, contemplant l'horizon. Je marchai sur une branche d'arbre, et il se leva alerté par le bruit. Il n'était pas le moins du monde inquiet, et commença la conversation :

- Quel est ton nom, amie de feu ?

Sa voix était paisible, bien plus que lorsque je l'avais rencontré la première fois. Il semblait reposé, calme et soulagé.

- Je m'appelle Eiliyah. Eiliyah Hikrah...

Je souriais. Je n'étais plus fiévreuse mais mon coeur s'emballait...
Je n'avais pas été très correcte avec l'Alpha pendant cette première rencontre, je l'avais tutoyé, avais libéré mon pouvoir, l'avais peut-être même brûlé...
Je m'en voulais un peu... Et lui m'en voulait-il ? Que pensait-il de notre rencontre ?
Et la plante ? Avait-elle servit à quelque chose ?

- La plante... A-t-elle aidé votre maître ?

Je l'espérais. Vraiment.
La nuit était si calme, on aurait dit que rien ne pouvait troubler le silence parfait de ce ciel noir éclairé par les petites lumières jaunes des étoiles. C'était vraiment reposant...



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Wayne Eranann

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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeVen 23 Déc - 11:48



J'entendais son souffle d'ici. Elle me semblait plus détendu que dans la journée. Le soir savait apaisé les blessures. La journée -elle- ne faisait qu'infecter les plaies.

- Je m'appelle Eiliyah. Eiliyah Hikrah...

Je continuais de contempler l'horizon. Ne voulant détacher mes yeux de cette splendeur. Je regardai le ciel, les étoiles commençaient à éclater une à une, faisant jaillir leur lumière divine.
Le soleil leur céder la place, petit à petit. Eiliyah, il y avait une étoile qui s'appelait ainsi. Eiliyah, oui, un prénom qui n'avait rien de commun avec le feu, mais bien avec le soir et sa fraicheur.

- La plante... A-t-elle aidé votre maître ?

Je quittai des yeux le ciel, puis je souris en me retournant vers elle. J'enfonçais mes mains dans mes poches comme j'aimais le faire en dehors de mon rôle de l'Alpha. Comme cela, je devais bien ressembler à un adolescent. Le vent se levait. Tandis que mes deux tresses s'amusaient à virevolter parmi la brise, mes bijoux s'entrechoquaient créant un léger bruit qui m'était agréable.

- Rassurez-vous, il a réussit à trouver un sommeil réparateur grâce à l'Elvaca. Et grâce à vous j'ai pu -moi aussi- le trouver.

C'était vraiment une étrange journée qui venait de s'écouler. Cela faisait bien longtemps que je m'autorisais du repos. Et encore plus que je me permettais cette insouciance. Ce soir, je me sentais libre. Libre de faire ce que j'avais envie, libre d'être ce que j'étais. Libre de vivre sans penser à demain.
Je faisais apparaître une petite boule de glace dans le creux de ma main, elle scintilla. Puis je posai mon regard dessus, et elle prit la forme de mon choix. Elle possédait toute la difficulté et la précision du flocon de neige. Mais elle était bien plus grande et faite de glace.
Puis je la proposai à la jeune fille.

- Savez-vous que votre prénom est aussi le nom d'une de ces étoiles ?



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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeSam 31 Déc - 19:30


Il détacha enfin son regard du ciel et me regarda, en souriant. Puis il mit ses mains dans ses poches, comme quelqu'un de "normal" l'aurait fait. Mon idée du fait qu'il était bien jeune pour être Alpha se renforçait à cette image.
Une brise rafraîchissante caressait mon visage.

- Rassurez-vous, il a réussit à trouver un sommeil réparateur grâce à l'Elvaca. Et grâce à vous j'ai pu -moi aussi- le trouver.

J'avais réussi. Je me sentais si bien d'avoir pu être utile !
Etant maladroite, ratant presque tout ce que je faisais dans mon enfance, j'avais beaucoup de mal à trouver ma place et à définir ce pourquoi j'étais faite.
A la découverte de l'existance de mon pouvoir, cette impression ne m'avait pourtant pas quitté, alors que j'étais capable de protéger mon peuple. Il me manquait quelque chose.
Lorsque ma grand-mère m'apprit à soigner, je sentais que j'aimais faire cela, sauver des vies.
Aider mon prochain.
Bien que je n'eus que peut l'occasion de m'exercer dans cette activité avant ma rencontre avec l'Alpha.

C'est alors qu'il fit apparaître de la glace au creux de sa main. La couleur étant toujours autant brillante, elle me fascinait. Elle commença à changer de forme et prit celle d'une étoile, que je reconnaissais...

- Savez-vous que votre prénom est aussi le nom d'une de ces étoiles ?

L'étoile Eiliyah, le symbole de ma famille. Je ne connaissais pas la raison pour laquelle mes parents m'avaient appelé comme cela... Une croyance ?

- En effet, je le savais... C'est le symbole de la famille Hikrah.

J'attrapai sa glace qu'il me tendait, qui par miracle ne fondit pas. Peut-être étais-je si détendue que mon corps était moins chaud que d'habitude ?
Ou peut-être que sa magie était si puissante qu'elle résistait à ma température.

Décidément, cet homme me fascinait...



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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeDim 1 Jan - 21:13



  • - En effet, je le savais... C'est le symbole de la famille Hikrah.


Elle prit doucement dans ses mains l"étoile de glace que je lui tendais, craignant qu'elle disparaisse à son simple contact. Et elle fut extrêmement surprise de la voir entre ses mains, de la voir intacte entre ses mains plutôt. Elle contemplait la forme, la matière, totalement fascinait pas ce toucher étrange. Elle devait, probablement, ne jamais en avoir vu de toute sa vie. Et ce n'était certainement pas dans les Régions de Feu qu'elle en aurait trouvé, et même à Galiador, ce n'était pas un élément que l'on croisait souvent. La glace étant essentiellement concentré dans les Montagnes des Plaines d'Ersia, éternelle.

Elle pouvait s'étonner autant qu'elle ne voulait mais la glace ne fondrait pas sous sa chaleur. Ma magie n'était pas parfaite certes, mais j'avais assez passé de temps (toute ma vie en réalité) à m'entrainer dans la maîtrise de la glace pour affirmer que, oui, ma magie, ma glace plutôt, était extrêmement puissante. Le feu lui même ne pouvait la faire fondre si je ne le voulais.

Je me rappel de mes entrainements intensifs une fois que l'Alpha m'avait aidé à me maitriser, à canaliser ces veines d'eau au pouvoir immense. Et des regards inquiets de ma nourrice qu'elle me lançait en me voyant. Je voulais savoir jusqu'où mon don pouvait aller, savoir exactement ce que je renfermai en moi. A l'époque, l'Alpha me disait que je ne contrôlais pas la glace, mais bien la particule de l'eau, donc l'eau sous toutes ses formes.

Alors j'avais essayé.
Glace, Liquide, Vapeur.
De l'eau directe ou indirecte.
Indirecte ?. Oui, c'est à dire, par l'intermédiaire d'un autre corps vivant.
Il me disait que je pouvais contrôler l'eau extérieur mais aussi l'eau intérieure de mon corps. Créer de la glace ? Facile, mais avec quelle eau ? Avec l'eau qui compose mon corps ou avec l'eau présente dans l'air sous forme de vapeur ? Le second est bien entendu plus compliqué que le premier. Si j'utilise mon eau, je joue avec ma santé, avec mon corps, avec ma vie. Et si je suis en manque d'eau, une sorte de sécurité automatique se déclenche. Au simple toucher, je peux desséché quelqu'un, lui absorber son eau, le lui voler.

Et j'étais advenu à deux choses. La première était que je pouvais tout contrôler. La seconde que j'en mourrai si je n'apprenais pas avant tout à résister à mon pouvoir. Il fallait que je sois plus endurant, que je ne manque jamais d'eau et surtout que mon corps puisse suivre la puissance de ce don.

Le résultat était là, j'apprenais encore. Comme toutes les étoiles de cette voute céleste qui apprennent sans cesse à scintiller toujours plus fort. Comme l'étoile qui porte le nom de cette jeune étrangère, Eiliyah. Je regardai le ciel.

  • - Toutes les étoiles ont un nom, finis-je par dire. Une histoire dit que chacune veille sur des familles précises. Si vous portez le nom de votre étoile protectrice, vous devez être le joyau de votre famille, le joyau d'espérance.


Je lui souris. Et de nouveau mes yeux se perdirent dans la contemplation du monde. Nostalgique. Où était donc mon étoile dans ce monde ? Quelle était son nom ? Quelle était le sens qu'elle m'accordait ?

  • - Savez-vous ce qu'elle est la signification de cette étoile ? Elle n'a pas vraiment de liens particulier avec les flammes. Mais c'est avec l'automne et sa fraicheur. Elle symbolise les feuilles rougeoyantes virevoltantes de mille feu dans le vent chantant et la plénitude du soir sur le jour qui petit à petit se perd...


Je revins à elle, quittant ma mélancolie, et je la scrutai du même sourire.

  • - C'est une belle signification, n'est-il pas ?


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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeDim 1 Jan - 22:14


- Toutes les étoiles ont un nom. Une histoire dit que chacune veille sur des familles précises. Si vous portez le nom de votre étoile protectrice, vous devez être le joyau de votre famille, le joyau d'espérance.

Le joyau de ma famille... Ce n'était pas l'impression que j'avais. Je n'avais jamais manqué de biens matériels mais toujours d'attention... Je n'avais jamais ressenti être le "joyau de ma famille" surtout après la naissance de mon petit frère.
Pour quelle raison me donner ce nom alors ?

Il me sourit. Pensait-il que j'étais quelqu'un d'important dans ma famille ?


- Savez-vous ce qu'elle est la signification de cette étoile ? Elle n'a pas vraiment de liens particulier avec les flammes. Mais c'est avec l'automne et sa fraicheur. Elle symbolise les feuilles rougeoyantes virevoltantes de mille feux dans le vent chantant et la plénitude du soir sur le jour qui petit à petit se perd...

Quelle belle signification, je n'avais jamais entendu personne parler de la sorte... Quelle poésie dans ses mots...
Ses mots m'avaient touchés...

- C'est une belle signification, n'est-il pas ?

- Magnifique. Je n'en n'avais aucune idée. Mais je ne comprends pas pourquoi ils m'ont donné ce nom car... Je n'ai pas l'impression qu'il ait un quelconque rapport avec moi... ?

Le vent souffla fort... Il apporta une mélodie lointaine... Un son de flûte. Cette chanson était connue dans tout Natrie. Une berceuse que les mères chantaient à leurs enfants pour les calmer ou les endormir.
J'avais envie de chanter. Mais devant d'autres personnes, je n'y arrivais pas. Et pourtant, m'entraînant dans le rythme de la berceuse, je commençai à fredonner, tout en regardant la glace que l'Alpha m'avait donnée.

Je repensais à ma famille. A la raison pour laquelle je l'avais quittée.

Trouverais-je un jour Evalar ?




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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeLun 2 Jan - 19:55



- Magnifique. Je n'en n'avais aucune idée. Mais je ne comprends pas pourquoi ils m'ont donné ce nom car... Je n'ai pas l'impression qu'il ait un quelconque rapport avec moi... ?

Un air de flûte vint me chatouiller les oreilles. Une berceuse. La berceuse de Natrie qui raconte la fin de la guerre, et l'espoir du monde nouveau. Il y eut un léger silence où nous écoutions tous les deux cette chanson. Puis j'entendis l'étrangère fredonner. Elle regardait l'étoile de glace que je lui avais donné auparavant, perdue dans ses pensées. Elle fredonnait, elle articulait à peine et pourtant j'entendais les paroles, ou plutôt je devinais les paroles.

- Vos parents avaient peut être beaucoup d'espoirs pour vous. Je n'en sais que trop rien à vrai dire. Peut être vous ont-il promit à un beau destin avant votre départ ? Peut être l'avez vous refusé sans vous en apercevoir ? Peut être...

Je m'arrêtais.
Qu'en savais-je en réalité ? Pourquoi voulais-je trouver sa réponse ? Pourquoi m'initier dans sa vie alors que je ne la connaissais pas ? Pourquoi cet air altruiste venait tout à coup ? A moi ? Moi, qui était si égoïste ? Sa détresse me faisait écho certes, elle m'interpellait, me rappelait même, mais je n'avais rien à gagner en l'aidant. Même pas le repos de mon être, même pas ma guérison par l'intermédiaire de la sienne. Non rien, je n'avais rien à gagner. Rien à prouver. Et pourtant je cherchai sa vérité. Je cherchai avec elle la solution de l'énigme que je ne connaissais pas. Je n'avais pas pitié pour elle, non. Alors qu'était-ce ? Ce sentiment, cette impression, de ressentir sa détresse. De la connaître. De la sentir au plus profond. Et de m'égarer. De vouloir l'aider car ca faisait mal. Mal de ressentir cela, mal de voir les autres avoir mal de cette même douleur. Mal.

Tout simplement.
Mal.

J'avais mal pour elle.
Qu'était-ce donc ?

- Je pense... Qu'ils vous ont donné ce nom à cause de vos cheveux...finissais-je par reprendre après un court silence tout en la regardant. Vous avez les cheveux de l'automne : virevoltants dans le vent qui chante et flamboyant de leur mille couleur de feu. Et petit à petit, les couleurs s'assombrissent pour être une couleur unique de nuit, mangeant même la pâleur de votre visage. Eiliyah, l'étoile de l'automne.

J'avais touché une de ses boucles du bout des doigts.
J'aimais les femmes, j'aimais leur odeur, j'aimais leur cheveux. J'aimais leur yeux ronds qu'elles me faisaient. Leur regard qu'elles me lançaient. Leur rire. Leur insouciance et leur douleur. Je les aimais, je me sentais bien avec elles. J'avais l'impression de ne plus être là pour quelques instants. Mais je n'arrivai pas à m'attacher. Alors souvent, ca n'allait pas plus loin qu'un simple flirte. Avant j'aimais passé une nuit avec elles, mais depuis que j'avais été promu successeur de l'Alpha, j'avais du revoir mes priorités et me forger un nom.
J'avais touché une des boucles de l'étrangère, je l'avais effleuré du bout des doigts. Juste un signe d'attendrissement, de compassion qu'elle me faisait naître en moi.

La compassion. Voilà ce que c'était. Qu'était-ce donc ? La compassion. J'avais mal pour elle, je ressentais sa douleur comme une ancienne plaie qui s'ouvre dans mon être, comme une faille, une des nombreuses blessures qui n'avaient pas encore eu le temps de cicatriser. J'avais la même détresse en moi, je me reconnaissais dans ses yeux perdus. Je compatissais.
Elle ne répondait pas au but donné par sa famille, je n'avais pas pû répondre au but donné par la mienne. Nous devions aller chercher ce but, cette raison d'être, nous même. Loin, très loin, aussi loin que les étoiles.

- Mais vous savez je ne suis pas très doué pour les légendes, le Conteur serait sans aucun doute le mieux placé pour vous en dire plus. Et je suppose que si vous venez ici ce n'est pas pour une histoire que je ne serai vous narrer correctement.
Vous vouliez voir l'Alpha. Autant que je remplisse ce rôle qui est le miens.









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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeLun 2 Jan - 20:45


- Vos parents avaient peut être beaucoup d'espoirs pour vous. Je n'en sais que trop rien à vrai dire. Peut être vous ont-ils promit à un beau destin avant votre départ ? Peut être l'avez vous refusé sans vous en apercevoir ? Peut être...

Il s'arrêta. Heureusement car ses paroles commençaient à piquer mon coeur. J'avais certainement déçu ma famille en la quittant de la sorte pour vérifier l'existance d'une légende si vieille qu'on en entend presque plus parler.

- Je pense... Qu'ils vous ont donné ce nom à cause de vos cheveux... dit-il d'un ton différent, après s'être perdu dans ses pensées. Vous avez les cheveux de l'automne : virevoltants dans le vent qui chante et flamboyants de leurs mille couleurs de feu. Et petit à petit, les couleurs s'assombrissent pour être une couleur unique de nuit, mangeant même la pâleur de votre visage. Eiliyah, l'étoile de l'automne.

A ces mots, il toucha une de mes boucles, frôlant mon corps, qui frissonna.
Je regardai celle-ci...
Le vent chantant grâce à la berceuse la faisait voler doucement, mes mèches de feu brillaient, et plus haut sur mon crâne, des cheveux noirs, noirs comme la nuit.
Il avait certainement raison. La signification de l'étoile Eiliyah était parfaitement en accord avec la texture de mes cheveux.

Il me regardai toujours, droit dans les yeux, avec un regard... Que je définissais comme compatissant. Oui compatissant.
Pourquoi ?
Personne ne m'avait jamais prêté autant d'attention, ne m'avait aidé autant que cela. Et c'était un parfait étranger qui me faisait ressentir les bienfaits d'une aide... Compatissante...

- Mais vous savez je ne suis pas très doué pour les légendes, le Conteur serait sans aucun doute le mieux placé pour vous en dire plus. Et je suppose que si vous venez ici ce n'est pas pour une histoire que je ne serai vous narrer correctement.
Vous vouliez voir l'Alpha. Autant que je remplisse ce rôle qui est le miens.

Il avait raison, je m'éloignais de ma venue sur Galiador : rencontrer l'Alpha pour que mes questions aient enfin des réponses. Mais... Il avait déjà répondu à toutes mes interrogations... Et avait même détruit mes rêves.
Je le savais quand il m'avait proposé cette excursion nocturne... Alors pourquoi le retrouver ?

- Eh bien... Il me semble que vous avez répondu à toutes mes questions en réalité... Je ne sais pas pourquoi je suis venue finalement car maintenant, je ne sais plus quoi vous dire.
Mais... Je ne sais pas. J'avais comme... Besoin de venir... T... Vous parler.

J'étais honteuse de lui dire cela. Peut-être étais-je en train de lui faire perdre son temps. Certainement même. Je regardai mes pieds. Je me demandais quelle réaction allait-il avoir.








Dernière édition par Eiliyah Hikrah le Mar 3 Jan - 22:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeLun 2 Jan - 22:05


Je m'étais retourné tout en m'éloignant d'elle. Et je m'étais accroupis, effleurant les feuilles d'une fleur du bout des doigts. Elle était humide, fraiche. La rosé du soir était tombé.
L'étrangère parla.

- Eh bien... Il me semble que vous avez répondu à toutes mes questions en réalité... Je ne sais pas pourquoi je suis venue finalement car maintenant, je ne sais plus quoi vous dire.
Mais... Je ne sais pas. J'avais comme... Besoin de venir... T... Vous parler.

Je l'avais regardé, amusé. Elle avait de nouveau faillit me tutoyer. Elle était venu en sachant qu'elle n'avait plus de questions, ou bien elle les avait oublié en route. Un rire vint se poser au coin de mes lèvres. Et après avoir résisté quelques secondes, je ne pus m'empêcher de laisser éclater un rire cristallin.

- Vous êtes vraiment une étrangère particulière, vous ! Réussis-je à dire entre deux rire.

Je me laissai tomber en arrière afin de m'assoir, et me laisser aller dans mon hilarité.
Après avoir calmer mon fou rire je la regardai de nouveau.

- Asseyez-vous. Et regardez ! Vous voyez toutes ces collines, toutes ces montagnes. Quelque part là là-bas il y a une terre inconnue de tous. Elle existe, elle est là cette utopie.
Peut être la citée d'Evalar n'a t-elle jamais existé, mais le rêve lui, oui. Le rêve était bien présent, des milliers de gens qui ont cru. Et sont morts dans cette croyance.
Mais ici, juste à coté de ses montagnes, il y a des villages, il y a des hommes. Il y a notre peuple. Il y a la vie. Pourtant dans ce paysage il y a de nombreux villages qui ont été décimés, brûlés, attaqué par des bêtes et qui ne reflètent que la mort. Je les ai vu comme beaucoup d'autres. J'ai vu leur ruines, j'ai poursuivit des fantômes, j'ai cherché des survivants qui n'existaient pas. Et j'ai comprit que la seule chose qui comptait, la seule chose qui n'était pas une illusion, c'était le présent, le monde des vivants. Tout ce temps que je mettais à poursuivre des fantômes, je le perdais à aider les vivants et à empêcher qu'ils ne deviennent eux même des fantômes. C'est pour la vie que j'ai décidé de me battre, c'est pour mon peuple.

Je m'arrêtai.
Oui, c'était pour mon peuple. Seulement pour lui que j'étais devenu Alpha.
Si ca n'aurait tenu qu'à moi, je me serai enfuit depuis longtemps, je serai retourner poursuivre mes fantômes et venger mes morts. J'aurai continué comme je continue chaque jour de briser les illusions. Si il n'y aurait pas eu de vivants pour me dire "Tu es en vie" je me serai contenter d'agir comme un mort, je serai passer à coté de ma vie.
Aujourd'hui je tenais trop à la vie pour pouvoir la laisser filer, jamais. Je me battrai jusqu'au bout, je lutterai contre la mort et les illusions. Je sauverai ma réalité. Je sauverai mes propres rêves.












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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeMar 3 Jan - 19:52


Il m'observa alors le sourire aux lèvres, ses dents apparaissèrent, il se retint de rire quelques secondes... Puis le laissa jaillir !
Je ne m'attendais pas du tout à cette réaction et m'en trouvais étonnement amusée. Je me mis à rire avec lui.

- Vous êtes vraiment une étrangère particulière, vous ! réussi-t-il à dire, larmes de rires aux yeux, asseyez-vous. Et regardez ! Vous voyez toutes ces collines, toutes ces montagnes. Quelque part là-bas il y a une terre inconnue de tous. Elle existe, elle est là cette utopie.
Peut être la cité d'Evalar n'a t-elle jamais existé, mais le rêve lui, oui. Le rêve était bien présent, des milliers de gens qui ont cru. Et sont morts dans cette croyance.
Mais ici, juste à coté de ses montagnes, il y a des villages, il y a des hommes. Il y a notre peuple. Il y a la vie. Pourtant dans ce paysage il y a de nombreux villages qui ont été décimés, brûlés, attaqué par des bêtes et qui ne reflètent que la mort. Je les ai vu comme beaucoup d'autres. J'ai vu leur ruines, j'ai poursuivit des fantômes, j'ai cherché des survivants qui n'existaient pas. Et j'ai comprit que la seule chose qui comptait, la seule chose qui n'était pas une illusion, c'était le présent, le monde des vivants. Tout ce temps que je mettais à poursuivre des fantômes, je le perdais à aider les vivants et à empêcher qu'ils ne deviennent eux même des fantômes. C'est pour la vie que j'ai décidé de me battre, c'est pour mon peuple.

Pour la vie... Pour son peuple... Il avait abandonné ses démons intérieurs. Il avait décidé de devenir adulte, de ne pas rester accroché au passé.
Et moi... Deviendrais-je un jour adulte ? Je n'avais pas la même force intérieure que lui.

- Ce qui est fait est fait, on ne peut plus revenir en arrière. La Guerre restera dans les mémoires et ses ruines tout autant. Le nombre de morts reste aussi dans les esprit et a marqué les familles. C'est ce qui a fait que "l'utopie d'Evalar", comme vous dites, est toujours présente, et les gens n'ont en réalité certainement pas tendance à oublier cette légende, non, ils se mettent des oeillères. Ils ne veulent plus voir ce qui est sous leurs yeux... Les conséquences des actes humains.
Je pense, qu'il est pourtant essentiel de les reconnaître pour avancer, pour créer un futur meilleur, pour éviter qu'un autre désastre ne se produise. En y réfléchissant... C'est le but même d'Evalar...
Légende ou réalité, le principal, c'est ce pour quoi cette cité a été créée.

J'avais dit tout haut mes pensées en m'asseyant près de lui. J'essayais peut-être de lui dire de belles paroles pour avoir une estime mais... Malgré mes mots, mon but ne s'était toujours pas effacé...
L'air de la chanson se faisait de plus en plus fort, accompagnant le doux bruissement des feuilles des arbres.
Oubliant que l'Alpha était juste à côté de moi, me perdant dans mes pensée en regardant par delà les pics enneigés des montagnes, je me mis à chanter les paroles de la berceuse de Natrie...
Je serrais fort dans ma main l'étoile de glace qu'il m'avait fabriquée.

- "A la fin du conflit, les gens désespérés, anéantis, devaient tout changer...
Le monde fut séparé.
Les armes posées, les mains sur le coeur, ils sont partis, pour un monde meilleur...
Evalar, notre espoir...

Se créa Natrie, sentier de l'humanité, la paix accueillie, un maître entêté...
Les gens heureux.
La réalité, maintenant dans leurs coeurs, à rejoint le rêve, pour un monde meilleur...
Evalar, il est toujours possible d'y croire..."

Je m'arrêtai net. Je n'avais chanté que les premiers couplets avant de me rendre compte que l'Alpha était toujours à côté de moi...
J'avais chanté avec toutes mes émotions...
Je ne savais plus quoi dire, je me sentais chauffer et rougir... Je détournai mon regard de l'Alpha.








Dernière édition par Eiliyah Hikrah le Sam 7 Jan - 19:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeMar 3 Jan - 21:58



Elle s'était assise à coté de moi suite à mon invitation. Puis elle parla.

- Ce qui est fait est fait, on ne peut plus revenir en arrière. La Guerre restera dans les mémoires et ses ruines tout autant. Le nombre de morts reste aussi dans les esprit et a marqué les familles. C'est ce qui a fait que "l'utopie d'Evalar", comme vous dites, est toujours présente, et les gens n'ont en réalité certainement pas tendance à oublier cette légende, non, ils se mettent des oeillères. Ils ne veulent plus voir ce qui est sous leurs yeux... Les conséquences des actes humains.
Je pense, qu'il est pourtant essentiel de les reconnaître pour avancer, pour créer un futur meilleur, pour éviter qu'un autre désastre ne se produise. En y réfléchissant... C'est le but même d'Evalar...
Légende ou réalité, le principal, c'est ce pour quoi cette cité a été créée.

Pourquoi ? Pourquoi ce mythe existe ? Pourquoi n'a-t-il pas été oublié ? Pourquoi a-t-il survécu au temps ? Que trouvaient les Natriens de si fascinant dans cette citée perdue ?
Quelqu'un avait-il seulement l'ombre d'une réponse ?
Je ne comprenais pas, non je ne comprendrais jamais pourquoi les hommes aimaient se berner d'illusion et d'histoires qui n'existent pas; qui n'existeront jamais. Je ne comprenais pas le plaisir qu'on avait à y tirer, oui c'était une position confortable, oui c'était reposant, mais une fois que l'illusion était brisé, que restait-il ? Des miettes. Des éclats d'une vie que l'on a égaré, que l'on ne se souvient plus puisque l'illusion à tout dévoré. On ne sait plus comment vivre, ni même pourquoi, ni même pour qui. On ne sait même plus le gout qu'à la vie.

Il y eut un léger silence. Puis elle fredonna de nouveau, laissant sa voir jaillir jusqu'à chanter la berceuse de Natrie. Sa voix était d'or pure, chaude et voluptueuse. On aurait dit un draps de soie qui siffle dans le vent en plein été.

-
"A la fin du conflit, les gens désespérés, anéantis, devaient tout changer...
Le monde fut séparé.
Les armes posées, les mains sur le coeur, ils sont partis, pour un monde meilleur...
Evalar, notre espoir...

Se créa Natrie, sentier de l'humanité, la paix accueillie, un maître entêté...
Les gens heureux.
La réalité, maintenant dans leurs coeurs, à rejoint le rêve, pour un monde meilleur...
Evalar, il est toujours possible d'y croire..."

Elle s'arrêta, et quand elle reprit ses esprits, elle tourna vivement la tête n'osant croiser mon regard. J'avais perdu mes yeux dans l'horizon comme à mon habitude et je continuai la berceuse en enchainant le refrain.


-
Evalar, Evalar. Où es-tu ? Utopie perdue ?
Evalar, Evalar. Tu nous as abandonné, tu nous a laissé.

Dans le désespoir, dans la guerre, dans le néant,
Toi tu es partis, promettant le répit.
Et ceux, ceux qui ont jurés loyauté au ciel sont restés.
Nommés : rescapé, ils ont bâtit Natrie.

Natrie. Natrie. Notre cité.
Nos espérances.
Notre délivrance.
Natrie Natrie. Notre coeur.
Toi tu connais notre malheur.
Natrie Natrie. Notre vie.
Penses-tu qu'un jour nous serons guérit ?
Natrie.



Je laissai ma voix se perdre dans la dernière note, dans le i de Natrie, dans son rêve. Natrie, penses-tu qu'un jour les hommes seront guérit de leurs folies ?
Puis j'avais regardé Eiliyah... Espérant l'avoir sortie de son état de rougeur. Espérant l'avoir mise à l'aise, elle et sa voix. Une voix agréable, juste et belle. Elle avait du potentielle, un grand potentiel. Et beaucoup de talent.






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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeMer 4 Jan - 20:56




- Evalar, Evalar. Où es-tu ? Utopie perdue ?
Evalar, Evalar. Tu nous as abandonné, tu nous a laissé.

Je me retournai, toujours rouge, et le regardai, ses yeux perdus dans la nuit, suivant la musique et chantant...


- Dans le désespoir, dans la guerre, dans le néant,
Toi tu es partis, promettant le répit.
Et ceux, ceux qui ont jurés loyauté au ciel sont restés.
Nommés : rescapé, ils ont bâtit Natrie.

Natrie. Natrie. Notre cité.
Nos espérances.
Notre délivrance.
Natrie Natrie. Notre coeur.
Toi tu connais notre malheur.
Natrie Natrie. Notre vie.
Penses-tu qu'un jour nous serons guérit ?
Natrie.

Tout en tenant la dernière note, il tourna la tête vers moi.
Je le regardai droit dans les yeux, avec un grand sourire. Et puis lâchais un petit rire.
Et retournai dans mes pensée. Toujours Evalar...
Je devais savoir par moi-même si cette citée existait...

- ... Ca vous dirais de partir en expédition avec moi, pour trouver Evalar ?

J'avais encore parlé sans réfléchir... Tout en sachant ces pensées, j'avais dit cette absurdité... Et me rattrapais sur le champ.

- Euh... Quelle idée ! L'Alpha ne peut pas quitter Galiador... -surtout avec moi- je suis désolée je ne sais pas ce qu'il ma prit...

Je me levai et m'éloignais un peu... Je marchais doucement et avec nervosité... Malgré ma proposition idiote, j'attendais sa réaction...
Encore une fois...
Elles étaient toujours si imprévues... Je ne les voyais jamais venir.
Je n'avais quand même pas la force de le regarder.

Si jamais l'Alpha... Pouvait venir avec moi... Par où commencerais-je ? Quel endroit ?
Mais, pour partir en expédition, je n'avais pas besoin de lui, j'aurais pu me débrouiller seule, comme toujours. Mais j'aimais sa compagnie, même si je le connaissais que peut...
J'avais l'impression de le connaître depuis toujours, alors que cela ne faisait même pas vingt-quatre heures.

Pourquoi étais-je triste ? Je ne comprenais pas pourquoi... Cette larme coulait sur ma joue... Vraiment pas.






Dernière édition par Eiliyah Hikrah le Mar 10 Jan - 11:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeMer 4 Jan - 21:58



Elle avait gardé le silence, puis ses pommettes avait rosit sous la malice de son sourire. Son sourire grandissait sous l'éclat de sa voix. Sa voix tremblait sous son rire entre la gêne et la détente. Elle avait rit.

- ... Ca vous dirais de partir en expédition avec moi, pour trouver Evalar ? dit-elle décontracté. Puis elle mesure la proportion de ses propos et se rattrapa derechef.
Euh... Quelle idée ! L'Alpha ne peut pas quitter Galiador... -surtout avec moi- je suis désolée je ne sais pas ce qu'il ma prit...

Elle se leva et fut quelques allés retour sur la plateforme rocheuse.
Moi ? Dans une expédition pour Evalar ? Savait-elle au moins les conséquences de ses paroles ? Connaissait-elle le choc que cela créer ? Se souvenait-elle qui j'étais ? Dans quel rôle je vivais sans cesse ? Elle devenait nerveuse, attendait une réaction quelconque de ma part. Et moi, à ce moment là, j'ignorai tout de ce qui se tramé en moi. Mitigé entre le rire de l'absurdité, entre la remise en question de ma liberté et entre un je-ne-sais-quoi que je ne comprenais pas. Mes yeux s'étaient perdu dans une réflexion.

- La question n'est pas de savoir si je peux quitter Galiador avec vous ou non...Murmurais-je.

Non ce n'était vraiment pas la question. Vraiment pas...

- J'ignore si je pourrais partir tout court pour tout dire. Je ne...me suis jamais posé la question...

Que se passerait-il si je partais ? Pas une simple absence mais une fuite ? Pouvais-je au moins partir sans être poursuivit ? La Voyante devenait une traitresse si elle partait sans son Alpha. Et moi ? Deviendrai-je traitre à ma nation si je la quittais ?
Et si c'était une absence déterminé. Qui gouvernerait ? L'oméga ? Laisserais-je le peuple entre les mains de cet individu qui m'était inconnu ?
Mais là non plus, ce n'était pas encore çà.

- Et ce n'est pas pouvoir qui m'importe, mais vouloir.

Je me levai et m'approchai d'elle. Elle était de dos. Nerveuse.

- Avec tout ce que je vous ai dit n'avez vous donc toujours pas comprit ?

Je posai ma main sur son épaule et la retournai délicatement. Ses yeux d'or vinrent s'imposer à mes yeux, ils étaient perturbé par le trop plein d'émotion, par sa bêtise et sa franchise. Une larme ruissela le long de sa joue, perle de pureté, essence d'humanité. Dégoulinante, elle dessina une fine et longue trainé salé.

- J'ai arrêté de chassé les fantômes, prononçais-je tendrement. C'est un combat que j'ai abandonné depuis longtemps. Il n'y a aucun bonheur ni aucune jouissance à poursuivre des morts. Il n'y a rien à y retirer. Abandonné votre quête ou elle vous détruira. Consacrez vous aux vivants, ils vous apporteront plus que le froid des tombes.

Je continuai de scruter ses iris à la recherche d'une réaction. Je repris.

- J'irai à la recherche d'Evalar seulement si le Peuple me le demande, si il souhaite que je leur apporte réponses et histoires passés. Pas autrement.

Ma main effaça sa larme coulante, l'autre œil pleura, la nouvelle larme naquit bien vite. Et je l'effaçai aussitôt d'un simple revers. Sa peau était chaude, j'aurai cru qu'elle avait de la température si je n'avais pas su d'où elle venait.






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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeJeu 5 Jan - 17:22


- La question n'est pas de savoir si je peux quitter Galiador avec vous ou non...
Dit-il d'une voix presque inaudible.

Mais quelle idée avais-je eue de poser cette question ?
Alors que j'en savais pertinemment la réponse !
Non. Il était bien trop important pour le peuple est était devenu adulte en laissant tomber cette idée.

J'écoutais et ne disait rien, lui tournant le dos.

- Et ce n'est pas pouvoir qui m'importe, mais vouloir.

J'entendis ses pas, il se rapprochait de moi. Ca voix n'était pas du tout énervée ou autre, il me parlait avec gentillesse. Quel temps étais-je encore en train de lui faire perdre... ?

- Avec tout ce que je vous ai dit n'avez vous donc toujours pas comprit ?

Bien sûr que j'avais compris, bien sûr... J'avais même fixé toute mon attention sur lui, à ce moment là... J'étais juste bornée...

Il me retourna en faisant pivoter mon épaule délicatement. Je pleurais toujours... Mais je n'avais aucune raison de me cacher... Il était compréhensif... Même après ça...


- J'ai arrêté de chassé les fantômes. C'est un combat que j'ai abandonné depuis longtemps. Il n'y a aucun bonheur ni aucune jouissance à poursuivre des morts. Il n'y a rien à y retirer. Abandonné votre quête ou elle vous détruira. Consacrez vous aux vivants, ils vous apporteront plus que le froid des tombes. J'irai à la recherche d'Evalar seulement si le Peuple me le demande, s'il souhaite que je leur apporte réponses et histoires passés. Pas autrement.

Il effaça tout doucement une larme qui venait de glisser sur ma joue... Puis une deuxième...
Je devais dire quelque chose...

- Je dois vous paraître bien étrange, n'est-ce pas ? Je passe du rire à la nervosité, puis aux pleurs...
D'habitude, on dit que mon défaut et de ne pas montrer mes émotions, et c'est vrai... Mais vous, depuis la première seconde de notre rencontre je ne sais pas pourquoi... Vous arrivez à me les faire extérioriser... C'est...

Je ne terminai pas ma phrase, pour enchaîner sur le sujet concerné, et non pas raconter ma vie...

- En ce qui concerne Evalar, mon rêve... Je ne pense pas pouvoir devenir adulte et abandonner, comme vous l'avez fait... Je n'ai plus que ça. J'ai même l'impression que ma famille compte moins... Je suis... Vraiment... Ecoeurante...

Je mis alors ma main sur la sienne, et l'enlevai de ma joue en douceur...

- Merci d'avoir pris du temps pour moi. Vous êtes le premier depuis longtemps...

Et souris.
Je n'avais vraiment pas envie de le quitter.
Il avait l'air de ce faire du souçi... Ma question l'avait certainement troublé...
Ses yeux bleus reflétaient les étoiles, maintenant parfaitement visibles et brillantes comme la lune.
La musique s'était stoppée.




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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeJeu 5 Jan - 21:46



- Je dois vous paraître bien étrange, n'est-ce pas ? Je passe du rire à la nervosité, puis aux pleurs...
D'habitude, on dit que mon défaut est de ne pas montrer mes émotions, et c'est vrai... Mais vous, depuis la première seconde de notre rencontre je ne sais pas pourquoi... Vous arrivez à me les faire extérioriser... C'est...

C'est ? J'attendais. Quel impacte avais-je sur elle pour qu'elle se confie comme celà ? Quelle impression avait elle de moi pour qu'elle n'ai pas peur de se montrer comme cela ?
Oui j'étais l'Alpha, c'était de mon devoir de mettre à l'aise mon peuple, d'être proche de lui, mais elle, cette étrangère, elle avait les yeux de toutes ses femmes charmées par ma présence. Celles qui ont des sourires scotchés à leurs lèvres, celles qui donnent leurs confiance dès les premiers mots, celles qui croient. Elle avait la fierté de ces femmes qui sont fières de leurs dirigeants, ces femmes qui ont déjà fait leurs vies, ses femmes qui sont plus mères et grand-mères que femmes en réalité. La fierté de ma nourrice quand elle me voyait grandir dans ses yeux par exemple. Oui ce genre de fierté là. Mais elle avait aussi les yeux étoilés de ces femmes, ces jeunes femmes, que j'émerveillais à chaque mot prononcé, à chaque sourire décoché, à chaque regard offert. Oui ce genre de femmes là.
Celles qui aiment, qui désirent et qui veulent.
Dans quelle catégorie était-elle ?
Jusqu'où aimait-elle son Alpha ? Savait-elle au moins son prénom ? Mon prénom ?
Elle ne finit pas sa phrase et entama une autre conversation.

- En ce qui concerne Evalar, mon rêve... Je ne pense pas pouvoir devenir adulte et abandonner, comme vous l'avez fait... Je n'ai plus que ça.

Elle posa sa main sur la mienne qui effaçait toujours la trainée de larme. Et elle l'enleva de sa joue avec la délicatesse avec laquelle je l'avais posée quelques secondes plus tôt.

J'avais toujours agît comme çà avec les femmes. Depuis l'âge de comprendre. J'aimais les charmer, les séduire, jouer et parfois aimer...J'aimais les femmes, toutes autant qu'elles sont. Une femme naît, elle grandit autour des hommes qui ne pensent qu'à défendre la citée, puis elles souhaitent trouver leurs regards, leurs fiertés, souvent celle d'un père, d'un frère ou d'un époux. Elles font des études, ou deviennent des éléments important à Galiador telle que les tisseuses, les cueilleuses, les médecins, les cuisinières , les fleuristes, les marchandes, les paysannes et autres métiers. Parfois elles décident de protéger elles aussi la citée qui leur est chère.
Puis elles fondent une famille.
Une femme peut endurer toutes les guerres, toutes les famines, et tous les malheurs dès le moment où elle met au monde un enfant. Donner vie à un enfant, c'est la plus belle guerre qui existe en ce monde. Elles élèveront cet enfant, leur donneront tous l'amour et l'affection dont il a besoin.
Ses parents, pour lesquelles elle a déplacé ses propres montagnes pour les rendre fiers finiront par mourir. Elle les pleurera longtemps. Puis elle verra son enfant la quitter, il partira faire sa vie. Et elle verra son époux mourir à ses cotés. Elle restera seule dans sa demeure autrefois si pleine d'animation. Et elle pleurera ce temps qui ne reviendra jamais mais elle ne désespérera pas. Car une femme est forte. Une femme connait toutes les douleurs de la vie à partir du moment où elle la donne. Une femme cherche sans cesse la reconnaissance de ses proches, elles ont besoin d'offrir, toujours. Elle regardera son enfant devenu adulte, et elle le regardera avec les yeux des femmes fière, elle le regardera comme on contemple un monument. Puis elle mourra dans sa fierté de femme, dans les yeux de son enfant. Et çà sera au tour de l'enfant de pleurer, il la trouvera plus belle que jamais.

Je respecte les femmes, je suis admiratif devant elles, devant leurs forces de caractères, leurs puissances d'esprits. J'aime les femmes. Toutes.

- J'ai même l'impression que ma famille compte moins... Je suis... Vraiment... Ecoeurante... dit elle tout en détachant ses mots uns à uns, comme si qu'en les disant elle comprenait mieux que jamais leur forces.

J'aimais les femmes, toutes les femmes. Parce qu'une femme vous regarde avec compassion, parce qu'une femme a ce regard remplir de peur de décevoir, parce qu'une femme ne sait être égoïste, parce qu'une femme -quoiqu'elle croit- ne peut pas, non, ne peut jamais être écœurante.
Il y aura toujours un homme pour aimer une femme et la rendre belle. Il y aura toujours une femme pour vous donner un sens à votre vie. La femme et l'homme se complètent, ils sont fait pour vivre ensemble.
Une femme ne peut pas être écœurante, une femme aime, toujours. Elle vous brûle le cœur, vous transforme en cendre, et elle vous chérira même si vous n'êtes pas siens.

- Merci d'avoir pris du temps pour moi. Vous êtes le premier depuis longtemps...

La musique s'éteint. Elle recula d'un pas comme si qu'elle allait me quitter.

Je connaissais les femmes. Une femme souhaite qu'on la retienne quand elle part.
Une femme souhaite qu'on insiste quand elle vous dit "Ca va aller, ne t'inquiète pas" ou bien "Ca va, ne t'en fait pas". Une femme qui vous dit que tout va pour le mieux mais laisse ses mots flotter dans l'air, demande qu'on la console, qu'on s'occupe d'elle. Parce qu'une femme ne montrera jamais son malaise directement, si vous n'allez pas vers elle, elle ne baissera pas son masque.

J'allais vers elle.
Je m'inquiétais pour elle.

Parce que j'aimais les femmes, et je ne pouvais rien leur refuser dans leur détresse.

Je la retenais.

- Vous ne me faîtes pas perdre mon temps. Au contraire, cela me fait du bien de voir une nouvelle tête qui ignore jusqu'à mon prénom. Puis cela fait sans doute un peu trop de temps que je coupais tous contacts avec l'extérieur. Parler de choses et d'autres qui n'ont pas un rapport direct avec mon rôle dans la citée est une habitude que j'ai perdu.
Je vous en prie, restez encore un peu. Et racontez moi, dîtes moi ce qui vous tracasse tellement. Cela peut vous faire grand bien.



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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeVen 6 Jan - 18:59


Je reculai tandis que mes derniers mots flottaient encore dans l'air. Il s'avança, et me retint.

- Vous ne me faîtes pas perdre mon temps. Au contraire, cela me fait du bien de voir une nouvelle tête qui ignore jusqu'à mon prénom. Puis cela fait sans doute un peu trop de temps que je coupais tous contacts avec l'extérieur. Parler de choses et d'autres qui n'ont pas un rapport direct avec mon rôle dans la citée est une habitude que j'ai perdu.
Je vous en prie, restez encore un peu. Et racontez moi, dîtes moi ce qui vous tracasse tellement. Cela peut vous faire grand bien.

Rester encore. Lui parler. Je ne n'avais pas vraiment envie de parler de moi, mais pour une fois qu'une oreille voulait bien m'écouter...
Je retournai en marchant tranquillement à ma place d'origine sur la pierre et m'asseyais.

- Et bien... Ca remonte à mes 3 ans... Quand mon frère est né. Il a prit avec lui toute l'attention de ma famille... Au point que lorsque j'ai découvert mon pouvoir, quand je voulais leur annoncer la nouvelle, ils me disaient qu'ils n'avaient pas le temps de m'écouter...
Je cachais donc mes flammes comme je le pouvais, ne sachant pas la réaction qu'auraient le peuple de mon village s'ils les découvraient.
Il n'y avait que ma grand-mère qui me voyait, mais à mes 14 ans, elle est décédée en me tenant la main... C'est elle qui m'apprenait à reconnaître les plantes et les maladies, je n'ai que de bons souvenirs avec elle...

La nostalgie de ma grand-mère me faisait sourire... Quelle honorable femme était-elle...

- Et... Arriva le jour où je ne pus plus dissimuler mon feu... Comme ce matin, un trop plein d'émotions a fait déborder des flammes bleues de mon corps, et...

Je pouvais arrêter maintenant, ne pas en parler, ne pas effrayer l'Alpha et partir... J'en avais envie. Je voulais arrêter maintenant mais j'avais besoin de parler... Oui besoin...

- Et, j'ai brûlé plusieurs maisons... Entraînant... La mort d'une dizaine de personnes... Et des blessures éternelles à d'autres... Ceci est... Mon boulet, ma plus grande honte, ma plus grande culpabilité, j'y pense absolument tout le temps et...

Ma voix tremblais, j'étais en train de craquer, il fallait à tout prix que je me calme, sinon je partirais en crise de larmes... Ce fardeau était trop lourd à porter pour moi...

- On a pu me le "pardonner" mais je voyais les regards que me lançaient les autres, j'entendais leurs messes-basses... Tout le monde avait compris que ceci était dû à mon manque d'expérience mais jamais aucun maître ne m'a proposé de devenir son élève... Il ne voulait pas avoir la honte du village sur leurs épaules, sans doutes...
Quand j'ai appris qu'Evalar était synonyme de paix, je me suis dit que pour expier ma faute, pour avoir la reconnaissance que je n'aie jamais eue pour aucune action, même bonne, aussi, je dois l'avouer, je me suis mis en tête de la trouver, la citée de l'espoir...
Peut-être était-ce aussi un prétexte pour fuir ma famille, ou plutôt pour soulager le poids que j'étais, pour eux après cet évènement.
Je voulais attendre jusqu'à mes dix-huit ans pour partir... Et je l'ai fait...

Tout en prononçant ces derniers mots, je me retournai vers lui, pour tenter de lire dans ses yeux son étonnement, ou son indifférence...
Me punirait-il, lui, de ce crime dont j'étais l'auteure ? C'était l'Alpha après tout...
Je me demandais à quoi son passé ressemblait, comment l'ancien Alpha l'avait trouvé et lui avait développé son potentiel si immense qui emmanait même de son aura...
Il devait avoir vécu beaucoup de choses lui aussi, pour chercher les fantômes de son passé, jusqu'à-ce qu'on lui dise que son présent était bien plus important...

Un nuage, poussé par le vent, vint cacher la lune... Et nous plongea dans le noir, à ce moment-là...



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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeSam 7 Jan - 16:48



Elle me regarda de ses yeux brillants. Trouvant une oreille attentive en moi puis elle retourna à sa place. Là où quelques seconde plus tôt elle était assise. Elle était dos à moi et pourtant je reconnaissais dans sa voix la nervosité comme lorsque l'on s'on s'apprête un narrer une histoire qui vous saigne.
Sa voix commençait à trembler à peine avait-elle ouvert la bouche.

- Et bien... Ca remonte à mes 3 ans... Quand mon frère est né. Il a prit avec lui toute l'attention de ma famille... Au point que lorsque j'ai découvert mon pouvoir, quand je voulais leur annoncer la nouvelle, ils me disaient qu'ils n'avaient pas le temps de m'écouter...
Je cachais donc mes flammes comme je le pouvais, ne sachant pas la réaction qu'auraient le peuple de mon village s'ils les découvraient.
Il n'y avait que ma grand-mère qui me voyait, mais à mes 14 ans, elle est décédée en me tenant la main... C'est elle qui m'apprenait à reconnaître les plantes et les maladies, je n'ai que de bons souvenirs avec elle... Et... Arriva le jour où je ne pus plus dissimuler mon feu... Comme ce matin, un trop plein d'émotions a fait déborder des flammes bleues de mon corps, et...

Elle s'arrêta un instant, reprenant son courage à deux mains. Elle pouvait fuir, ca serait tellement facile, de partir, de quitter cet état. De ne pas laisser les larmes traitresses coulées et de céder face à leur poids. Elle était presque au bord de larmes, mais elle continua. Elle choisit de poursuivre, de se battre, de s'exorciser, afin d'affronter ses démons.
C'était dur, oh oui. je le savais. Je comprenais son désarrois, sa tristesse, sa faiblesse la dévorer. Je comprenais ce besoin de se confier, d'en parler, de raconter ce qui avait fait que...Oui, c'était dur.

- Et, j'ai brûlé plusieurs maisons... Entraînant... La mort d'une dizaine de personnes... Et des blessures éternelles à d'autres... Ceci est... Mon boulet, ma plus grande honte, ma plus grande culpabilité, j'y pense absolument tout le temps et...

Elle balbutiait sous l'émotion, son corps lui même était parcouru de spasmes. Le poids de la culpabilité était sans aucun doute immense. Je le connaissais c'était le poids de la mort.

Perdre le contrôle de son pouvoir, ne pas savoir se maitriser, voir son corps nous désobéir, c'est l'une des pires choses qu'un être doué de talent peut endurer. C'est un fardeau total à porter par la suite. Car quand on se perd, on perd les autres. Ils meurent bien souvent. Et le reste du village juge, montre du doigt, de considère comme un danger, comme de la race de ces Monstres, de ces bêtes que le temps à modifier.

Et là on se sent seul.

- On a pu me le "pardonner" mais je voyais les regards que me lançaient les autres, j'entendais leurs messes-basses... Tout le monde avait compris que ceci était dû à mon manque d'expérience mais jamais aucun maître ne m'a proposé de devenir son élève... Il ne voulait pas avoir la honte du village sur leurs épaules, sans doutes...
Quand j'ai appris qu'Evalar était synonyme de paix, je me suis dit que pour expier ma faute, pour avoir la reconnaissance que je n'aie jamais eue pour aucune action, même bonne, aussi, je dois l'avouer, je me suis mis en tête de la trouver, la citée de l'espoir...
Peut-être était-ce aussi un prétexte pour fuir ma famille, ou plutôt pour soulager le poids que j'étais, pour eux après cet évènement.
Je voulais attendre jusqu'à mes dix-huit ans pour partir... Et je l'ai fait...

Je comprenais mieux sa hargne à vouloir trouver Evalar à présent. Elle s'était berné d'illusion, elle en avait fait un rêve pour regagner la fierté de ses parents. Elle était bien une femme. Une femme qui déplaçait ses propres montagnes pour atteindre la fierté de sa famille. La paix. Elle tourna les yeux vers moi, comme en attente d'une réponse. Elle cherchait à savoir le jugement que je lui attribuais. Que lui dire ?
Que dire de plus ou de moins que ce qui n'avait déjà été dit ? Malheureusement ce genre d'accident arrive bien plus souvent qu'on ne le croit. Un enfant sur 5 découvre son pouvoir ainsi. Les autres ont soit une famille qui prévoit et limite les dégâts, soit ils sont dépourvus de pouvoirs. Le choix est vite fait.
La lune fut camouflé par des nuages de coton blancs. La luminosité diminua grandement.
Pour un instant je ne la distinguais même plus. Et quand le nuage partît. La Lune nous re-baigna de çà tendre lumière, épousant les formes de la nature et de nos corps. J'imaginais sans mal mes cheveux dans leurs plus grande blancheur. La Lune devait créer des reflets magnifiques dans leurs froideurs.

- Je sais...ce que vous ressentez. Je comprends mieux que quiconque. Je sais, la douleur et les cauchemars.

Je la regardai, sans aucune émotion lisible sur mon visage. Je venais de revêtir mon masque de pureté, mon masque à l'allure d'ange. Tandis que mes démons remontaient.



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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeSam 7 Jan - 19:35


La lune réapparu, et baigna nos corps d'une blanche lumière. Apaisante...

- Je sais...ce que vous ressentez. Je comprends mieux que quiconque. Je sais, la douleur et les cauchemars.

Sa voix était plate.
Il me rendit un regard sans émotions... Il voulait cacher quelque chose... Ses sentiments... Ses actes passés. Pourquoi les montrer à la pauvre inconnue que j'étais ?

- ... Vous voyez pourquoi je ne puis abandonner Evalar ? Ces personnes à qui j'ai ôté la vie, me hantent constamment... Jour et nuit... Je n'en peux plus... J'aimerai tellement oublier... Leurs cris de ce jour là... Et les regards des autres... Mais c'est impossible ! Pourquoi n'oublions-nous jamais les choses les plus difficiles à encaisser ? Pourquoi devoir les supporter éternellement ?
Pourquoi... Mes parents ne m'ont-ils jamais écoutée ? Pourquoi...

J'étais en train d'enfoncer le couteau dans la plaie alors qu'il n'en avait certainement pas besoin...

- Je suis désolée... Vous aussi avez vécu des choses semblables et je ne fais que vous rapeller ces souvenirs...

Je m'arrêtai pour savoir s'il allait donner une réponse mais... Il n'en fit rien.

- Croyez-vous en un Dieu, Alpha ? dis-je après un petit moment de silence.

Les Dieux... Laisseraient-ils les humains s’entre-tuer, se faire pourchasser par des bêtes immondes ou même mourir de faim ? S'ils existaient, ne feraient-ils pas plutôt en sorte que le monde soit totalement en paix ?
Ou alors... Evalar, si elle était réelle, était peut-être leur oeuvre ? Peut-être avaient-ils laissé au monde d'en haut les malheurs comme punition, pour avoir déclenché la guerre ? Peut-être avaient-ils choisit des personnes pour habiter en bas ? Ou peut-être tout ceci n'était qu'une pure invention... On dit que les gagnants écrivent l'Histoire... A la fin de la guerre, peut-être ont-ils tout inventé, jusqu'à l’existence d'une citée sous terre ? Ou peut-être ont-ils voulu la cacher en en faisant une histoire à raconter aux enfants ? Un conte ? Une farce ?

Comment pouvais-je décerner le vrai du faux, alors que je n'étais qu'une simple fille ?
Comment pouvais-je connaître la vérité alors que je n'avais rien d'important ?

Tant de questions auxquelles mon esprit ne trouvait pas de réponses...
Tant de choses que je ne comprenais pas en ce monde...

Mon feu bouillonnait en moi, je le sentais comme vivant. Certainement à cause de la colère que je ressentais à cause des blancs que me laissaient les réponses que je ne connaissais pas... Il est dur de devoir abandonner un problème assez existentiel sans solution...

Sentant un débordement de pouvoir arriver, je laissais une petite flamme sortir de mon doigt, tout en me calmant l'esprit par le silence sans fin de la nuit, pour éviter qu'une crise comme celle qui m'avait épuisée plus tôt dans la journée n'arrive.
La flamme, rouge foncée, était comme entraînée par le rythme endiablé d'une musique inconnue... Elle éblouissait mes yeux... Je les fermai un instant. Et pendant cet instant, je ne sus plus où je me trouvais, j'étais emportée par sa douce chaleur qui me rappelait lorsque j'étais heureuse, avec ma grand-mère, à côté du volcan qui donnait la source de notre pouvoir, nous habitants des Terres Volcaniques, pour cueillir des plantes à donner aux malades de notre village, qui seraient bientôt guéris, grâce à elle...






Dernière édition par Eiliyah Hikrah le Dim 8 Jan - 17:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeDim 8 Jan - 14:21



- ... Vous voyez pourquoi je ne puis abandonner Evalar ? Ces personnes à qui j'ai ôté la vie, me hantent constamment... Jour et nuit... Je n'en peux plus... J'aimerai tellement oublier... Leurs cris de ce jour là... Et les regards des autres... Mais c'est impossible ! Pourquoi n'oublions-nous jamais les choses les plus difficiles à encaisser ? Pourquoi devoir les supporter éternellement ?
Pourquoi... Mes parents ne m'ont-ils jamais écoutée ? Pourquoi...

C'était l'étape obligatoire, elle commençait à s'exorciser. Bien. Elle cherchait à modifier le temps, à modifier le passé. Elle cherchait des réponses au fameux Pourquoi ?.
Elle n'en trouverait pas. Il n'y avait pas de réponse. La vie est ainsi, elle est dur, injuste, incomplète. Elle cherchait une solution là où il n'y avait aucun problème. Du moins, aucun problème pour la vie. S'était ainsi, il ne fallait pas chercher plus loin. C'était une perte de temps. A partir de ce soir elle pourra comprendre. Elle comprendra que se lamenter sur ce qui s'est passé ne fera revenir personne. Que cela l'empêchera juste de vivre, et qu'elle perdra le peu qui lui reste. Elle comprendra que chercher à arranger le passé ne servira à rien, puisque le temps à déjà filer, c'est comme tenter de remonter une cascade. Impossible.

- Je suis désolée... Vous aussi avez vécu des choses semblables et je ne fais que vous rappeler ces souvenirs...

Elle s'arrêta. Elle attendit. Peut être aurait-elle voulu que je lui raconte mon histoire, mon passé, mes cauchemars ? Peut être qu'elle aurait voulu se réconforter en entendant le destin tragique d'un autre ? Je gardai le silence. Je ne voulais pas en parler. Non, plus jamais. J'avais passé assez de temps dans ma vie à attendre, à parler, à espérer. Trois ans... J'avais passé trois ans à ne pas comprendre. Puis j'avais vu, j'avais vu ce qui restait de mon espoir. Des ruines. Et là j'avais arrêté, j'avais su que c'était vain, que j'avais gâché trois ans de mon enfance à croire que des décombres se réveilleraient. A croire que la vie reviendrait là où la mort avait tout emporté. Et j'avais commencé une nouvelle existence. Essayant de rattraper ma naïveté, essayant d'avancer.
Je ne pouvais changer le passé ? Très bien je changerai mon présent, je le bâtirais pierre par pierre essayant de vivre à 300 à l'heure si il le fallait.
Si je ne puis le changer, ce passé, je ferai en sorte de l'oublier. Je les ferai tous oublier.
Elle m'était similaire, elle voulait oublier. Elle voulait vivre sans y penser. Elle voulait changer son histoire, la ré-écrire. Mais savait-elle que l'histoire ne se termine qu'avec la mort ? Et que continuer de vivre c'était contribuer à sa ré-écriture ?
Elle était moi, il y a plus de 10 ans. Elle voulait redonner vie à des ruines. Illusion.

- Croyez-vous en un dieu, Alpha ? Reprit-elle après quelques instants et voyant que je ne parlerai pas.

Un dieu ? Est ce que je croyais en un dieu ? En voilà une bien étrange question... Que pouvais-je dire ? Devais-je répondre selon l'Alpha ou selon Wayne ?
Je croyais aux esprits de la nature, oui, je croyais aux étoiles, je croyais à la rivière et à son chant. Mais croyais-je aux dieux ? Je ne m'étais jamais posé la question.
L'Alpha était aussi le protecteur du patrimoine, il était le modèle, donner le rythme de vie. Il faudrait d'ailleurs que j'en parle à mon maître, savoir ce que oui ou non j'étais autorisé à faire en tant qu'Alpha.

Je la regardai, et sentais la chaleur autour de nous augmenter d'un cran. Ses émotions devenaient fortes. Ses flammes s'animaient. Elle ouvrit sa main, et du bout de l'un de ses doigts elle fit jaillir une flamme. Puis elle ferma les yeux. Elle se concentrait, essayant de se contrôler sans doute. D'éviter un nouveau accident comme dans la journée.

- Cela dépend si vous voulez la réponse d'une homme ou de l'Alpha ? Si vous voulez la vérité ou un mensonge ?





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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeDim 8 Jan - 17:56


- Cela dépend si vous voulez la réponse d'une homme ou de l'Alpha ? Si vous voulez la vérité ou un mensonge ?

Deux hommes en un seul... Deux personnalités dans un corps... Laquelle était la véritable ? L'Homme qu'il était avant de devenir important ? Ou l'Homme mature que j'avais rencontré le matin même ?

- Je voudrais... Ce que vous pensez tout au fond de votre être et non pas ce que vous dites en façade. Ne tenez pas compte de ce que vous devez dire au peuple en tant qu'Alpha. J'aimerai entendre votre véritable personnalité. Votre vérité. Le juste milieu entre votre rôle et votre être.

Etait-ce présomptueux de poser cette question de cette manière ? De toutes façons, ce qui est dit est dit, et c'était exactement ce que je voulais lui demander, cette fois.

Ma flamme se fit plus grande, mais j'avais le parfait contrôle de mon pouvoir à cet instant. Elle grandit encore, jusqu'à recouvrir toute ma main. Elle était en train de changer de couleur, elle faisait un dégradé, elle illustrait mon trouble. Je vacillais entre détermination et doute...
Je n'étais pas très stable dans mes émotions, je ne l'avais jamais été. Encore moins ce soir-là... Pourquoi tant d'émotions en la simple présence de cet homme ? Je ne le connaissais même pas !
Alors... Pourquoi me faisait-il cet effet ?

J'étais certaine de ne pas être la première femme à me perdre dans ses yeux bleus. Ni d'être la première à admirer ses cheveux blancs, ou bien de fantasmer sur son torse musclé, d'être plus proche de lui. Mais ce n'était pas ça, ce n'était pas à cause de cela que mes émotions ressortaient. J'en étais sûre... Enfin presque.

A cause de la chaleur que mon corps dégageait, je m'écartais un peu de lui, qui devait mourir de chaud. Il avait l'habitude du froid de la glace... Et moi de la chaleur des flammes... Encore quelque chose qui m'éloignait de lui.

La vie est injuste.
Elle l'avait déjà été dans mon passé, et elle continuait à l'être, alors que j'avais enfin trouvé quelqu'un... ... ...
... Que j'aimais ?

Non !
Trop tôt...
Beaucoup trop tôt pour dire une telle chose !
Quelqu'un que j'appréciais.
Voilà tout...

Je m'éloignais de la seule personne qui s'était intéressé un minimum à moi pendant au moins une minute, depuis bien longtemps, et à qui je m'intéressais, par la même occasion.
Mais pas de l'intérêt amoureux, non, non...
"Fascination..."
Le mot qui me venait à l'esprit, alors que je me sentais devenir de la même couleur que les flammes naturelles...





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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeDim 8 Jan - 21:08



- Je voudrais... Ce que vous pensez tout au fond de votre être et non pas ce que vous dites en façade. Ne tenez pas compte de ce que vous devez dire au peuple en tant qu'Alpha. J'aimerai entendre votre véritable personnalité. Votre vérité. Le juste milieu entre votre rôle et votre être.

... En voilà une. Une qui demandait à ce que Wayne parle. Une qui avait demandait l'Alpha, et qui au final, voulait Wayne. Une qui voulait l'entendre.
Sa flamme grandit et bientôt elle mangea sa main. La chaleur ambiante s'accrut. La couleur d'or de ses yeux devint plus suave, la flamme éclaira son teint blanc et le dora. Son expression était plein de doute tantôt déterminé tantôt peureux. Elle observait mon visage puis descendit petit à petit, s'arrêtant sur mon torse, sur mes mains. Elle avait cette expression fasciné qu'elle avait eu pour la glace. Et tout à coup, elle se leva comme ci elle venait de comprendre une erreur et s'éloigna de moi.
Je la regardai.

- Je crois aux esprits de la nature, je crois aux étoiles. Et ce que je crois, c'est que je ne laisserai jamais ma vie dans les mains d'une divinité capricieuse. Je suis sur d'avoir la faculté de me diriger moi même. Ce n'est pas grâce au dieux que je suis là, encore debout, aujourd'hui. Non, çà je ne le vaux qu'à moi même.
Si il y a des dieux sur cette Terre, je préfère qu'ils restent loin de moi. Très loin. Ils n'ont plus leurs place ici.
Voilà ce que je pense.

Oui, si les dieux existaient vraiment, ils n'auraient plus aucune place parmi nous. Ils nous avaient abandonné, depuis longtemps. Très longtemps. Sans doute trop.
Qu'ils restent loin de nous, nous n'avons pas besoin d'eux, nous avons apprit à vivre sans eux. Et nous nous en sortons bien mieux que de gaspiller notre temps à espérer une intervention divine illusoire.
Peut être l'avais-je choqué ? Peut être recherchait-elle dans mes mots une consolation et que ma façon de voir les choses, au contraire, la blessait dans sa tristesse ?

Elle semblait gêné par la chaleur qui émanait d'elle. Mais savait-elle que je n'étais pas fait de glace ? Avait-elle peur de me voir fondre sous ses flammes ? J'avais passé trop de temps sur mon don pour le savoir puissant, extrêmement puissant, plus que son feu et sa chaleur en tout cas. Je rigolais.

- Avez-vous peur que je fonde comme un cristal de glace jeté dans un volcan en irruption ?

Je m'approchai d'elle.

- Vous savez, si il y a bien une personne avec qui vous ne devriez pas avoir peur, c'est bien moi. Votre pouvoir ne me touche pas, vous ne le maitrisez pas assez pour me blesser.

Je me concentrai sur mon corps, sur l'eau qui y coulait, qui faisait écho, qui appelait l'eau de l'extérieur présente dans l'atmosphère. Ces particules qui faisait parti de l'air, qui rentrait sans que l'on ne le sache dans nos poumons, l'eau qui nous entourait, qui vivait dans l'air humide du soir, oui, mon corps l'appelait. Il le criait.
Alors je le laissai faire. Le vent se leva sous la pression que mon corps faisait, il attirait l'eau.
L'atmosphère m'entourant devint de plus en plus frai, de plus en plus glaciale. Et il ne cessait de croître sous mon contrôle. On pouvait distinguait la brise et le vent qui soufflait qui était parsemé çà et là de minuscules éclats de glace bleuté.

Et bientôt cette atmosphère touchera Eiliyah, elle brisera la chaleur l'entourant. Elle brisera la flamme qui vivait au creux de sa main. Ma glace pouvait éteindre un volcan si je le voulais. Ma glace était mon sang, elle irriguait mes chairs, elle coulait dans mes veines et faisait battre mon cœur. Elle m'avait sauvé. Je lui devais tout.
Elle ne pouvait fondre sous la passion, sous la rage, sous la colère, sous le doute, non, elle m'avait guérit de tous ces maux. Le feu n'y pouvait rien. Tout comme les dieux.







Dernière édition par Wayne Eranann le Mer 11 Jan - 13:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeLun 9 Jan - 21:40


- Je crois aux esprits de la nature, je crois aux étoiles. Et ce que je crois, c'est que je ne laisserai jamais ma vie dans les mains d'une divinité capricieuse. Je suis sur d'avoir la faculté de me diriger moi même. Ce n'est pas grâce au dieux que je suis là, encore debout, aujourd'hui. Non, çà je ne le vaux qu'à moi même.
Si il y a des dieux sur cette Terre, je préfère qu'ils restent loin de moi. Très loin. Ils n'ont plus leurs place ici.
Voilà ce que je pense.

Je ne savais pas quoi répondre... Plus quoi répondre... Et même si j'avais voulu lui dire quelque chose, je sentais que ma voix ne sortirait pas.
Tout à coup, il rit, ce qui me surpris. Je me retournai alors vers lui, dans l'espoir de comprendre ce qui lui donnait son rire.
La réponse était simple... Moi.

- Avez-vous peur que je fonde comme un cristal de glace jeté dans un volcan en irruption ?

"A vrai dire, oui, en effet... !"
C'était ce que j'aurais voulu lui dire si ma voix n'était pas bloquée au fond de moi... A la place, je rougissais.
Je me sentais mal par rapport à ma pensée précédente... Ma "fascination" envers lui... Car j'avais peur qu'il ne le devine en lisant en moi comme dans un livre ouvert, tant son esprit était ouvert et sa perspicacité destructrice.

- Vous savez, si il y a bien une personne avec qui vous ne devriez pas avoir peur, c'est bien moi. Votre pouvoir ne me touche pas, vous ne le maitrisez pas assez pour me blesser, dit-il en s'approchant de moi, alors que je rougissais encore plus.

Il se concentra. J'avais du mal à comprendre pourquoi mais je faisais en sorte de ne pas faire de bruit. J'en bloquais même ma respiration !
Puis le vent se leva, et fit comme un tourbillon autour de lui. Je protégeais mes yeux des petits cristaux qui flottaient dans l'air avec ma main tout en surveillant le bas de ma robe, qui se soulevait dangereusement.

L'air devint frais, puis froid, et même glacial... Je frissonnais ! Je n'avais jamais ressenti cela auparavant !
J'avais froid. Moi, dont le corps était d'habitude brûlant !
Et j'étais certaine que ce n'était qu'un infime aperçu de son immense pouvoir... Mon intérêt pour lui grandissait encore...

Je claquais des dents. Je devais paraître bien frileuse, mais, en même temps, je n'avais jamais connu d'hivers à proprement parler puisque aux alentours de mon village, les volcans encore en activité empêchaient ce froid que je ressentais à ce moment d'intervenir.
Je n'avais connu que la chaleur oppressante des Terres Volcaniques.

Je rouvris les yeux et l'Alpha était toujours là, devant moi, maniant ce froid, ce vent glacial, avec une habileté déconcertante.
Quand à moi, je claquais toujours des dents, minablement.
Je ne savais quoi dire mais devais parler, pour ne pas laisser ses paroles qu'il m'adressaient dans le vide, au moins par respect.

- Euh... Vous... Vous... Je... Je... C... Compr... Rends mieux ce... Ce que vous vous vous vouliez dire...

Non, je ne bégayais pas, mais grelottais...

- Vous p... Pourriez a a a arrêter ssss'il vous plai... Plait ?

Je me sentais mal, j'avais vraiment très froid... Je sentais ma tête me tourner...
Les habitants des Terres Volcaniques ne doivent pas côtoyer de température très basse, car la différence de degrés entre leur corps et l'extérieur les rend beaucoup plus fragile.
C'était ce qu'il m'arrivait en ce moment.
Etrangement, je n'arrivais plus à faire sortir de flammes de mon corps...
Un défaut... ?

Ce n'était qu'une supposition, mais peut-être qu'à cause de cette température polaire maintenant, mon corps s'était aussi refroidit et que maintenant, je n'avais plus assez de chaleur en moi pour créer des flammes ?
Je regardai les plantes encore rangées dans ma sacoche et vis qu'elles fanaient...
Je devait être proche de la vérité.

Mes cheveux devenaient très clairs, eux aussi. Quand à ma peau, elle était aussi blanche que de la neige.
Je ne devais pas être très rassurante à regarder, dans cet état, je devais au moins ressembler à un zombie.




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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeMer 11 Jan - 17:08



Du bien. Se défouler ainsi, répondre au désir de son corps, à son appel, ho oui, cela faisait tellement de bien. Je me sentais comme vivifié. La tension dans mes épaules se relâchait, je savourai cette détente. J'étais là où mon être se sentait le mieux, dans cette tempête de glace, dans cette atmosphère froide qui jouait avec mes cheveux. Je continuai de l'observer, le regard perdu dans le vide, dans ses mèches flottantes au vent. Mes tresses venaient gifler ma joue, les chaines de mon pantalon s'entrechoquaient et créaient le son mélodieux du métal. Tandis qu"elle, elle, perdait sa couleur. Ses yeux devenaient de plus en plus lumineux, le rouge qui les avait habité quelques secondes plus tôt disparaissait. Et ses cheveux bouclaient de plus en plus, les mèches s'entortillaient naturellement avec grâce et magie.

Elle frissonnait.

- Euh... Vous... Vous... Je... Je... C... Compr... Rends mieux ce... Ce que vous vous vous vouliez dire...

Elle grelottait.

Et si je te brisais fille du feu ? Et si mon pouvoir m'empoisonnait ? Et si je ne pouvais plus le rappeler ? Et si j'aimais sentir cette force coulait en moi ? Et si je voulais rester ainsi, pour toujours et à jamais ? Qu'en adviendrait-il de toi ? Deviendrais-tu de la glace ? Glacerais-je ton feu de vie ? Tomberais-tu sur le sol, morte, à cause de ta transformation physique ?
Tu es à ma merci mon Pheonix. Je pourrai consumer ton feu, te brûler en un rien de temps si je le souhaitais. Crois tu que la glace ne sait que glacer ? Crois tu qu'elle fond sous la chaleur du feu ? Non, tu n'y es pas. La glace brûle. Elle consume de l'intérieur, sans arrêt. Et peu de gens le savent. La glace, c'est le véritable feu, celui qui détruit et ne laisse rien sur son passage. Ton feu aura beau tout réduite en cendre, la vie passera toujours derrière toi, et elle naîtra plus grande et plus fertile que jamais. La glace, elle, elle n'est pas féconde, elle ne détruit pas non, mais elle laisse la vie telle qu'elle est, elle la met sur "pause", elle l'arrête. La vie ne peut repasser derrière la glace, vu qu'elle en ai prisonnière.
La véritable mort, c'est de ne pas pouvoir vivre alors que l'on est en vie. C'est de ne pas pouvoir évoluer, jamais. Comprends-tu mon oiseau de feu ?

- Vous p... Pourriez a a a arrêter ssss'il vous plai... Plait ?

Ses mots me sortirent de ma rêverie. Mes yeux se raccrochèrent à la vie. Je reprenais mon souffle que j'avais coupé, comme la première bouffée d'air que le nouveau née respire. Non, comme le noyé reprend son souffle après sa descente dans l'abîme marine. Mes pupilles se ranimèrent, je les sentais s'agrandirent sous la pulsation de la vie. Et j'avais regardé l'étrangère.
Son teint devenait dangereusement blanc, il prenait la couleur des morts. Ses cheveux devenaient de plus en plus clair et ses iris, eux, devenaient presque translucides. Il était temps que j'arrête, avant qu'elle ne s'effondre réellement, il était temps que je me reprenne. Mon pouvoir me retournait la tête. Comme d'habitude quand j'étais fatigué. Je ne savais résister à ce flux de magie en moi qui ne réclamait qu'une chose l'eau. J'avais le gout du sang dans ma bouche. Souvenir.

Des pertes de contrôle j'en avais vêcu plus d'une dans mon enfance. Elle s'était toujours terminé ainsi : sois je me laissai mourir, sois je tuais pour survivre à mon pouvoir. A l'époque, j'ignorai que je n'avais pas besoin de tuer pour cela, je n'avais qu'à absorber l'eau autour de moi, bien que cela soit plus dur que de la prélever directement sur une véritable fontaine humaine. Et plus je m'exerçais dans mon art, plus j'avais soif, plus j'avais envie d'eau.
Toujours plus.
Plus.
Plus.
Plus.
Aujourd'hui je ne perdais que rarement mon contrôle, mais ces derniers temps, je me laissai consumer par ma propre glace. J'avais du arrêter mes exercices avec la maladie de mon maître. Je n'entendais plus sa voix me rassurer dans mes écarts, je perdais pied. Que ferais-je une fois mon maître endormi à jamais ? Ne serais-je que l'ombre de moi même ? J'avais besoin de sortir le trop plein de magie afin de ne pas céder sous son poids. Besoin.

Je fermais les yeux. Petit à petit, je détendais l'atmosphère devenu rigide sous la glace. Le vent ne s'estompa pas, mais il devient plus agréable, plus chaud. Je faisais en sorte de transformer l'air autour de nous. Exercice que je maitrisai avec plus de difficulté. Glacé je savais. Déglacé, c'était encore autre chose. Une fois la chose faîtes, je posai mes yeux sur elle. Et comme tout à l'heure, son physique changeait sous la transformation thermique. C'était vraiment un bel oiseau de feu au chant sublime et aux magnifiques plumes.

- Vous avez une réaction au froid plus importante que les autres habitants des Terres Volcaniques, remarquais-je. Mais peut être est-ce dû à votre non-maîtrise de votre pouvoir ?

Mon visage était serein. Sans doute grâce à cette petite séance de défoulement. Mon flux était plus léger, moins lourd dans mes veines, il ne débordait plus. Un bien fou.


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Eiliyah Hikrah

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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeMer 11 Jan - 18:13


Pendant que je mourrais de froid, je l'observais, il avait l'air d'être dans son atmosphère idéale, de se sentir infiniment bien.
Quand à moi, j'avais vraiment l'impression que la mort m'emportait, que mon âme s'envolait... Que la vie me quittait.

Il mit quelques secondes à réchauffer l'air ambiant. Je savourais ces premiers degrés de chaleur... Rassemblant une once de celle-ci dans mon corps pour tenter de créer des flammes... En vain, il faisait encore beaucoup trop froid à mon goût.

- Vous avez une réaction au froid plus importante que les autres habitants des Terres Volcaniques. Mais peut être est-ce dû à votre non-maîtrise de votre pouvoir ?

Il disait cela le plus simplement du monde, sans même culpabiliser une seule seconde de m'avoir retiré mes forces... !
J'étais jalouse.
Jalouse de son pouvoir si immense, qu'il maîtrisait avec une facilité enfantine.
Enfantine n'était peut-être pas le mot mais... C'était l'impression que j'avais eue en le regardant rassembler toute cette fraîcheur autour de son corps, jusqu'à créer cette température glaciale.

Je m'assis brutalement, mes repères presque retrouvés, pouvant à nouveau bouger. J'étais en colère. N'ayant que très peu de chaleur en moi encore à ce moment, mon feu ne déborda pas. Mais mes mots, eux, si...

- J'ai faillit mourir !!! Vous savez pourtant que les habitants du Feu ne supportent pas le froid, vous auriez pu attendre que je sois partie pour vous défouler ! Je sais bien que vous vouliez me montrer que mes flammes ne vous atteindrez pas, ce que j'ai maintenant bien compris, c'est certain, mais bon sang, je me suis vue mourir !!!!!! Êtes-vous inconscient ???

J'haletais, je n'étais vraiment pas en position favorable pour crier après l'Alpha...
Je... Venais de crier après l'Alpha ????
Je passais alors par toutes les émotions possibles et imaginables, mon visage devait ressembler à un arc-en-ciel ! J'étais tellement honteuse, en colère, étonnée, triste, joyeuse même, de lui avoir lancé ses mots là !!!
Que me ferait-il ensuite ??? Il avait presque tous les droits et était fort ! Seule une imbécile critiquerait après une démonstration, qui montrait qu'il pouvait me tuer lorsqu'il en avait envie, sans lever le petit doigt !!!!!

- Aaaaaah mais quelle idiote ! Réfléchis avant de parler !!!!!... criais-je en me parlant à voix haute, en me claquant les mains sur le front.

Moment de solitude...
Le plus grand que je n'eus jamais vécu...
Je me mordais les lèvres sauvagement, regrettant mes paroles...
Je ne me reconnaissais plus, ce soir-là...
Je ne disais plus rien, regardant le sol, sans bouger.
J'attendais. J'attendais un sentence... Arriverait-elle ?
Comment réagirait cet homme à cet affront causé par cette fille, Eiliyah Hikrah, d'habitude si renfermée, ne montrant ni ses faiblesses ni aucune émotion ?
Cette fille qui n'avait existé dans sa vie que pendant ce jour-là, cette fille qui était venue le voir, pour lui demander quelque chose d'insolite, rencontre qui aurait dû se terminer lorsque cet homme avait brisé son espoir ?

Mon feu était-il en train de revenir pour disparaître une nouvelle fois, en punition pour lui avoir parlé de cette façon ?





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Wayne Eranann

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MessageSujet: Re: Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah]   Une nuit, dans les Plaines d'Ersia [PV Eiliyah] Icon_minitimeMer 11 Jan - 19:47



Elle mesura un instant mes paroles. Puis une légère veine vint se créer sur son front. Et elle s'assit sur une pierre, comme une enfant qui fait un caprice. Enervé et à la fois... je ne sais pas trop, mais on aurait dit que perdre ses flammes étaient très perturbant pour elle. Comme la même enfant à qui on a confisqué son jouet préféré.

- J'ai faillit mourir !!! Vous savez pourtant que les habitants du Feu ne supportent pas le froid, vous auriez pu attendre que je sois partie pour vous défouler ! Je sais bien que vous vouliez me montrer que mes flammes ne vous atteindrez pas, ce que j'ai maintenant bien compris, c'est certain, mais bon sang, je me suis vue mourir !!!!!! Êtes-vous inconscient ???

J'eus un mouvement de recul, très étonné qu'elle s'emporte ainsi. Puis elle reprit son souffle avec difficulté sous l'énervement.

- Aaaaaah mais quelle idiote ! Réfléchis avant de parler !!!!!... cria-t-elle après avoir comprit ce qu'elle venait de dire.

J'eus un petit silence, et bien vite le rire vint se lire sur mon visage. Je me retenais tant bien que mal en vain. Un léger rire m'emportai, je me retournai et m'élançai sur un rocher plus loin avec grâce. Une fois dessus je scrutai l'horizon qui s'offrait à moi tout en chassant une larme de rire qui débordait de mon œil. Je tournai ma tête et la regardais.

- Vous êtes vraiment une bien étrange personne !

Je ne pus m'empêcher de recommencer à rire.
Personne. Oh oui personne. Personne ne m'avait jamais parlé sur ce ton, moi, l'héritier de l'Alpha, moi l'Alpha. Le Natriens aux pouvoirs immenses, au savoir incroyable, à la compréhension sans faille, à la dévotion divine à son peuple. Oui ce Natriens là, celui dont je devais endosser le costume et le rôle.
Et elle, l'étrangère, celle que je pourrai briser d'une seule respiration comme je l'avais déjà fait à d'autres, elle, elle me tenait tête. Elle me gronder comme une mère qui surprend son enfant en pleine bêtise. Qu'elle était amusante !
Et après avoir parlé, elle se grondait elle même.
Oui très amusante.

- Suis-je donc quelqu'un d'inconscient selon vous ?

Je reperdais mes yeux dans l'abîme du soir tout en souriant.
Inconscient.
Si seulement.
Si seulement je pouvais ne pas être conscient de ce qui m'entoure, si seulement je pouvais ne pas avoir conscience de la vie, de la mort, du désespoir, des rêves. Si seulement ma pensée était morte, si je n'avais pas conscience de ce que je faisais...
Si seulement j'étais comme elle le pensait. Je le voyais, oui, dans ces yeux. Elle voyait un enfant, innocent, immaculé de blancheur et de pureté. Un enfant qui a vécu des choses durs, certes, mais qui vivait, et qui souriait, un enfant qui avait bien apprit sa leçon de vie et qui aujourd'hui ne vivait plus dans le passé. Un ange peut être ?
Me voyait-elle comme un ange ? Savait-elle que j'étais déchu ? Que l'on m'avait roulé dans la boue, que l'on avait brisé mes ailes ? Savait-elle que cet ange était tellement sombre que son reflet dans le miroir gorgeait de noir ? Que les démons l'avaient dévorés et continuaient de rager en son être ? Savait-elle que cet ange ne croyait plus dans le destin ? Que son âme était à la dérive ?
Et savait-elle que cet enfant avait les mains couvertes de sang ?

Inconscient.
Ah si seulement !
L'inconscience est un bien étrange mot. C'est l'excuse de tous les maux, il suffit de brandir le drapeau de l'inconscience pour que l'on expie ses fautes.
Pouvais-je me venter d'être inconscient ?
Oh que non.
Je n'étais pas inconscient.
Je l'avais sentit petit à petit mourir. J'en avais eu conscience. De çà, mais aussi de ce pouvoir qui m'empoisonnait et qui réclamait toujours plus.
J'en avais conscience comme à cette femme que j'avais embrassé et que j'avais tué. Un baiser mortel. J'avais aspiré toute son eau vitale, je l'avais desséché. Juste par un baiser, juste parce qu'elle m'avait aimé et qu'elle me voyait comme <>. Innocent.
Un simple contact pouvait tuer. Est-ce qu'elle le savait ?
Si je n'avais pas apprit à fermer mon flux d'énergie, j'aurais été encore comme cet enfant que je reconnais parfois dans le miroir, cet enfant au corps entièrement recouvert afin qu'il soit préservé d'un toucher mortel quelconque.

Inconscient.
Innocent.
Que de belles paroles pour nommer une illusion. Que de belles paroles pour me donner le pardon.

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