Prier ou bien pleurer ? [ pv : Eiliyah Hikrah ]

Le vent soufflait déjà de manière relativement agréable quand un jeune homme émergea d'une longue nuit de sommeil. Le soleil était presque à son Zénith, laissant ses rayons de soleil percer le ciel et venir éclairer de mille feus la cathédrale de l'ancien temps. Les murs n'étaient pas dans un très bon état, la plus grande partie des fenêtres étaient cassé, ce qui faisait que ce lieu n'avait jamais besoin de lumière quand le soleil était haut comme aujourd'hui. Chose assez intrigante, même amusante dans une certaine mesure, mais ce lieu était réputé pour avoir la plus part du temps un soleil très important : même en hiver, le beau temps prédomine, malgré la couche de neige. Neige absente, et pour cause, on était bien avancé dans le printemps. La jeune personne allongée bailla, s'étira et se redressa, assit sur le sol. Il repoussa la couverture qui le couvrait et commença à la plier sagement pour ranger ses affaires. C'était bizarre pour certain, mais il adorait dormir ici. Parfois, il se faisait réveiller par des gens qui le pensait malade, ou bien qui n'était pas très discret, mais qu'importe, c'est les risques pour se reposer dans un endroit si fantastique.

Ithil secoua ses cheveux, passa une main dedans pour les recoiffer de manière aussi non chaland que d'habitude. Pourquoi venir ici spécialement ? Car les gens pensaient. Ils priaient pour leur famille, pour le bonheur, pour la réussite, et tout cela sous les rayons du soleil qui réchauffait leur coeur et leur corps. Ici, il entendait les plus belles de toutes les pensées. Dehors, il y avait la haine, la colère et tant d'autre sentiment néfaste.. Ici le bonheur et l'espoir était maître ! Il rangea la couverture dans son sac, prit un morceau de pain et se leva avant de s'étirer à nouveau dans un soupire. Toujours personne ? C'était étrange. Il faisait beau, peut être que les gens préféraient aller ailleurs après tout... Il mit son sac sur ses épaules, mit correctement sa cape et ce dirigea vers les escaliers, grimpant doucement à cause de la fragilité de certaine marche et arriva en haut, là où le prêtre faisait ses messes avant. Ici, il se sentait presque comme le roi du monde, il voyait tout, l'entière beauté du lieu.. magnifique.

Ithil sourit pour lui même. Il ne se sentait jamais aussi bien sauf quand il était seul. Les gens avec leur pensée lui détruisait toujours son moral. Mais là.. oui, il était bien, très bien même, heureux comme jamais.

- Tout un monde ancien à découvrir...

Un monde oui, un monde finit depuis longtemps, un monde qui avait fait de lui ce qu'il était : un homme à "pouvoir". Mais un homme beaucoup plus libre que les Natriens ou bien les Evalariens qui, chacun dans leur monde, en avait oublié l'autre, persuadé d'être les seuls encore vivant sur terre. Comme leur monde doit être petit, comme leur vie doit être simple et banale. Cela ne fait rien de rester dans le faux ? Oh, sûrement, car ils ne connaissent pas leur ignorance. Quel dommage.

Le jeune calamitien reposa son sac à terre, prit une grande respiration et ferma les yeux avant de pousser quelques notes de chanson. Puis silence. Il écouta. Aucun bruit, il était donc bien seul. S'accoudant sur le bord de ce petit balcon, les yeux toujours clos, il commença à chanter réellement. Pas très fort, pour lui, mais tout raisonne dans une Cathédrale, vous le savez bien n'est ce pas ? Et le bonheur d'une chanson simple dans un monde près d'une nouvelle dévastation, c'était magnifique. Ithil ne croit pas en la paix. Il entend les pensées des gens, il sait à quel point les âmes et les désirs sont noirs ... sauf ici. Etrangement.

Il aimerait tellement rester seul.

Pour décrire cette cathédrale, il n'y avait qu'un seul mot. Impressionnante. Même aux Terres Volcaniques, j'en avais entendu parler, mais je ne pensais pas pouvoir me retrouver ici pour de vrai... Les "légendes" étaient donc réelles ! Cette endroit de culte était toujours sur pied, et je me demandais si des messes étaient toujours organisées où si ce n'était qu'un simple lieu de pélerinage pour les personnes voulant se recueuillir. De cet endroit aussi, les gens de Galiador en parlaient beaucoup, c'était LA chose à visiter, après le lac d'Ewis. Et j'étais là.
J'étais là, devant l'imposante porte en bois abîmé par le temps, comme effrayée de rentrer, de voir ce qu'il y avait à l'intérieur, ou même effrayée d'être déçue... Je fermais les yeux, inspirant une grande bouffée d'air frais du matin, la main sur la grosse poignée en marbre sculpté, et écoutais les chants des oiseaux, le bruissement des feuilles. C'était une belle journée qui s'annonçait.

Soudain, me reconcentrant sur le bâtiment, j'entendis un chant. Un chant d'homme. Y'avait-il bien une cérémonie alors ? Il fallait que je rentre pour savoir, j'étais très curieuse de comprendre... Mais j'avais aussi peur de déranger, et un doute me ralentissais à pousser cette porte. Pourquoi ?... Je n'avais rien à craindre, cet endroit appartenait à tout le monde n'est-ce pas ?

- Allez Eiliyah, fais pas ta craintive, t'en as vu d'autres.

A ma grande surprise, la porte était moins lourde que prévu ! Je la poussais sans grande difficulté malgré son immense densité. Quelqu'un devait entretenir cette cathédrale, ce n'était pas possible autrement...
La porte était ouverte, et je levai les yeux devant moi. Ce qui me frappa fut d'abord, le plafond, qui était situé très haut. Les vitraux des fenêtres encore entières n'avaient presque pas perdu leurs couleurs vives. Puis je le vis, l'homme qui chantait. Il était à la place de prêtre, mais personne à part moi, et lui, n'étaient présent. Il avait l'air d'un conquérant, là, devant la vaste salle vide. Que faisait-il là ? Cherchait-il le repos, la tranquilité ? Je devais le déranger, à tous les coups. Mais moi, je n'avais pas envie de partir, au contraîre, j'avais envie de chanter avec lui, car le chant, c'est ce qui me permet de me faire sentir en vie.

En le regardant dans les yeux, cet homme, je ressentis comme une grande bouffée d'espoir, je ne sus pourquoi, mais en pensant à Evalar, je n'avais plus aucun doute. C'était comme si j'étais persuadée de son existance. Comme s'il savait quelque chose, comme s'il avait le pouvoir de m'aider... J'avais presque les larmes aux yeux, je me sentais infaillible.

Ouvrir les yeux doucement, tout en continuant de chanter pour soit même ... Tout était si tranquille, le calme était vraiment magnifique. Le temps de plus l'aidait magnifiquement bien à ce reposer. Sur le sol, on pouvait voir de là où il était des fleurs, un peu d'herbe même qui avaient réussit à pousser entre le carrelage. L'alliance parfaite de la nature et de la plus belle création de l'homme. C'était pour pouvoir admirer cela qu'Ithil prenait toujours grand soin à récupérer ses affaires avant de venir chanter. Ce lieu était magistrale, il avait toujours pensé que les gens qui n'avaient jamais pris la peine de venir ici avait perdu une chose très importante dans leur vie : la beauté. S'il devait être amoureux, certainement qu'il le serait de ce lieu sublime. Et reste ici pour l'éternité lui irait parfaitement .. si personne ne venait le déranger. Il fronça les sourcils. Quelqu'un approchait. Il continua de chanter, ce détendant par ce moyen, un vieux chant de l'ancien monde qui avait survécu jusqu'au leur.

Festa e balli, fantasia
è il ricordo di sempre
ed un canto vola via
quando viene dicembre.

Sembra come un attimo
dei cavalli s’impennano
torna quella melodia
che il tempo portò via…

Il n'était même pas sur que l'air soit exacte avec sa voix de baryton. Il le chantait à sa manière, ou plutôt à la manière dont il l'avait entendu. Il c'était inspiré d'une chose bien singulière pour cela que lui seul connaissait : les pensées humaines. Chaque pensée est comme une note de musique, et si on sait écouté comme lui, en chaque personne sonne une mélodie si différente en fonction de ses humeurs ! Mais avec quelques choses de .. passionné dedans. Les pensées humaines sont des extraits de l'homme, des morceaux, et il avait des morceaux du monde entier. C'était à en perdre la tête. Il senti la personne, la femme, s'arrêter de l'autre côté de la porte, hésiter un moment. Maintenant qu'elle l'avait entendue, la suite était simple à deviné. Et voilà. Elle poussa la porte un peu trop fort, sûrement surprise de la facilité avec laquelle elle l'avait ouverte. Ce lieu était un peu entretenu par lui et d'autres. Mais le gros du travail, c'était le temps qui autorisé ce petit morceau du passé à rester en vie. Merci le temps !

Un petit bout de femme entra et sembla s'arrêter sous la beauté du lieu. Première fois au paradis n'est ce pas ? Mais il ne faut pas ce fier au apparence. Dans un lieu si magnifique à eu lieu bien des horreurs, des horreurs dont il était d'ailleurs parfois la cause directe. Comment un lieu pouvait il être cause de tout cela ? Ce n'est pas très dur à deviner. Il la fixa et capta son regard quand elle s'arrêta de marcher. Elle ouvrit les lèvres, comme pour parler, mais n'eu pas le coeur de le faire. Elle était près, trop près que Longs entendait déjà par moment ce qu'elle pensait.. Evalar ? Comment ça "persuadée .. evalar" ? Il serra faiblement les mains. Cette jeune femme savait elle ? Hors de question, personne ne doit savoir.

forse un giorno tornerò
il mio cuore lo sente
ed allora capirò
il ricordo di sempre

ed un canto vola via
quando viene dicembre.

La chanson était maintenant fini, mais le bruit n'arriva pas tout de suite. Il eu d'abord un long et profond silence. Puis il se redressa, les mains sur le bord et la regarda. Il y avait une majesté dans ce lieu qu'elle lui attribuait en partie, et avec un peu de chance, il allait pouvoir s'en servir. Il suffisait juste qu'elle s'approche encore, même s'il ressentait son espoir d'ici. Quelle douce mélodie d'ailleurs, douce, agréable, si agréable..

- Voilà longtemps que plus personne ne c'était perdu entre ces murs.. Bienvenue.

Il avait parlé d'une voix assez calme et simple, continuant de la regarder dans les yeux. Quel âge avait elle ? Elle n'était pas bien vieille, pas jeune non plus, mais plus jeune que lui. Quoi que.. il n'en savait rien et n'en avait globalement rien à faire en réalité de l'âge de cette femme là.

- Que veux tu ?

La musique que l'homme chantait n'était pas de notre langue. Etait-il historien ? Avait-il eu l'héritage de plusieurs générations ? C'était une superbe langue... J'étais comme hypnotisée par la beauté des paroles, bien que je n'en comprenais pas le sens.
J'étais déçue qu'il arrête de chanter. Je ne sus rien dire, et il commença à parler.

- Voilà longtemps que plus personne ne c'était perdu entre ces murs.. Bienvenue.
Que veux tu ?

Il parla comme un roi, ce qui me fit sourire, car quelques instants auparavant, je l'assimilais à une majesté. J'avais envie de me prendre au jeu, de taquiner, de lui parler comme si j'étais quelqu'un de sa cour... Mais je n'aurais jamais eu assez de cran, malheureusement.

- Je ne veux rien en particulier, je suis juste venue visiter cet endroit qui, d'après les habitants de Galiador, est quelque chose à voir absolument. Et en effet, je ne suis vraiment pas déçue !

Je marquai une petite pause. La question qui me brûlait les lèvres était évidente. Je ne savais pas si ce serait mal vu de la poser, peut-être était-ce indiscret et peut-être cela ferait-il remonter de mauvais souvenirs à la personne en face de moi... mais j'avais vraiment envie de savoir. J'étais complètement passionnée par le monde d'avant la Guerre, et je n'avais pas vraiment pu avoir de témoignages directs à part la courte histoire sur mon pendentif, qui aurait appartenu à une de mes ancêtres.
Oh...
Il fallait que je sache...

- Si... Si ce n'est pas indiscret... Puis-je savoir quelle est la langue dans laquelle vous chantiez ? C'était absolument magnifique.

Et ces mots je les pensais très fort.
Je m'avançai un peu vers lui en attendant sa réponse, pour que nous n'ayons pas à crier pour se parler. Je me mis au deuxième rang, vers l'intérieur de l'allée. C'était un très bel homme. Il avait des lunettes qui lui allaient très bien, un visage avec des contours lisses, une forme de tête ovale, et ses cheveux châtins lui tombant dans les yeux étaient transpercés par son regard de jade.
Cependant il avait l'air très dérangé par ma présence... Je trouvais ça gênant et amusant en même temps.
Une chose était sûre, j'étais excitée de savoir sa réponse, -même si une des possibilités était qu'il refuse de me répondre- et mon feu s'emballait, je devais être en train de réchauffer l'air. J'espérais pouvoir contrôler mon pouvoir si jamais il devenait hors d'atteinte, je devais à tout prix rester concentrée pour ne pas brûler ce magnifique endroit.
Nul doute que l'homme tenait à cet endroit, heureusement qu'il ne savait pas pour mes flammes, il m'aurait viré de cette superbe cathédrale.

[LOL Eiliyah, tu ne te doutes pas... Hein Ithil ? ;D]

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