Delothya L'Apocalypse Humaine a eu lieu, obligeant les hommes ne participants pas à cette terrible bataille à se terrer sous terre. Cinq cents ans ont passé, et l'Homme est de nouveau confronté à ce terrible choix : Paix ou Guerre ? |
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| Pour une vie [Wayne E.] | |
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Auteur | Message |
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Gail Heian
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| Sujet: Pour une vie [Wayne E.] Mer 21 Mar - 23:39 | |
| Cela faisait plusieurs lunes que Gail habitait temporairement à Galiador. C’était d’ailleurs bien la première fois qu’elle y restait aussi longtemps. Au point de louer une habitation au jour. Se déplacer, changer de continent lui trottait alors dans la tête depuis un bon moment. Mais il y avait trop à faire ici, sur ses terres. Pour l’instant, tant qu’elle aurait des patients ou des quêtes d‘objets, elle resterait…
Enfin, une personne de plus soignée à Galiador. Gail avait rempli sa part du contrat, comme elle le faisait toujours. Bien sûr, certaines pertes avaient déjà été à déplorées auparavant, mais depuis un certains temps, tout ceux qu’elle soignait restait en vie. A croire qu’elle continuait de s’améliorer malgré les années passées sans les conseils de ses parents. Une chance que la jeune femme puisse continuer d’avancer sans eux à présent … Elle évitait au mieux de se servir de son pouvoir. Cela avait toujours un peu tendance à lui faire peur. Peur de faire une énorme catastrophe et provoquer la mort instantanée du malade; aussi bien en le foudroyant sur place au troisième degrés ou en provoquant une accélération cardiaque fatale. Vraiment, son pouvoir était son dernier recourt…
Suite à la remise sur pied de son -ancien- malade, la famille du patient commanda à la Guérisseuse un petit service. Monnayé bien entendu, en plus des services de soins. Cela intéressa beaucoup la jeune femme qui n’avait pas eu de quête de recherche depuis un petit moment déjà. Sa mission : trouver un moyen d’éviter la rechute de son patient -qui est une petite fille de 6 ans- infectée par une maladie génétique incurable, certes, mais contrôlable. Gail n’avait fait qu’augmenter ses chances de survie au maximum. D’après ses observations, dans environ 6 ans, les symptômes referont surface. C’était pour éviter cela que la famille de la fillette avait pris les devant en missionnant leur Soigneuse. Et pour cela, Gail avait bien entendu son idée sur la question. Pour atténuer les symptômes virulents de sa patiente, elle avait utilisé comme ingrédient principale à sa potion une algue spéciale, cueillie il fut déjà plus d’un an aux abords du continent. Oui, parce que Gail fait souvent des récoltes et récupère tout ce qu’elle trouve, pensant que cela pourrait avoir certaines propriétés médicinales. Pour le coup, elle avait visé plutôt juste. Le seul problème étant qu’elle avait tout utiliser pour la potion. Il ne lui restait plus de cette fameuse algues verte aux reflets bleus. Il lui fallait donc aller en chercher. Le point positif ? Elle n’aurait pas à traverser le continent en long, en large, et en travers : elle savait directement où en trouver.
Le Bord d’Ewis, voilà le lieu approprié à sa recherche. En partant l’après-midi même de la guérison, Gail annonça comme délai deux journées et une nuit. Quittant la famille pour se rendre chez elle et prendre le nécessaire, elle partit le plus vite possible de façon à également revenir le plus tôt. Peut-être bien qu’après cette mission, elle s’en irait de Galiador pour un temps, même si elle adorait ses grands espaces. Une fois les plaines d’Ersia traversées, la jeune femme se logea dans les branches d’un arbre, à l’orée des plaines, là où la forêt commençait à foisonner. Une fois la nuit passée, elle n’avait qu’à descendre de son perchoir temporaire et marcher jusqu’à l’océan.
Il ne lui restait donc qu’un matin et une après-midi pour rentrer. Cela ferait-il trop court peut-être ? Techniquement non, elle serait de retour à Galiador pour la tombée de la nuit, si tout se passait comme prévue. Elle n’aimait pas ne pas respecter ses délais. S’étant levée aux aurores, en milieu de matinée, le bruit des vagues de l’océan se fit entendre, et en un rien de temps, Gail pouvait contempler le bleu de cette immense étendue d’eau, à perte de vue. Sur sa route, elle ne tomba sur aucun monstre, aucun malfrat. Tout c’était dérouler à merveille. Elle installa de nouveau son campement primaire, mais aux pieds d’arbres cette fois. Restant sur ses gardes, elle savait pertinemment qu’un danger pouvait surgir de n’importe où, surtout dans une nature aussi sauvage… Il fallait qu’elle plonge chercher des algues. Avant cela, elle se permis de faire une petite pause. Le temps ne jouait pas contre elle pour le moment. | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Ven 4 Mai - 17:36 | |
| Les vagues... Quelle douce mélodie... L'océan se jetant contre la pierre.... Quel son envoutant. Sentir l'eau... Le bord D'Ewis. Oui, j'adorai cet endroit, c'était définitif. Voici un lieu que j'aimais particulièrement, un lieu qui m'apaisait aussi. Ce n'était pas la première fois que je venais, le Bord D'Ewis était plutôt proche de Galiador, en tout cas c'était le lieu le plus proche de Galiador pour ce que je voulais faire : Me reposer. J'en avais besoin, mes pertes de contrôle devenaient plus fréquentes depuis que mon Maître ne m'entrainait plus. J'avais beau me défouler dans les Pleines d'Ersia de temps à autre, ce n'était plus suffisant. Il fallait que je retourne là où était ma place primaire, là où mon pouvoir pourrait passer inaperçu : l'Eau. De l'eau dans l'eau, qui s'en soucierait ?
J'aimais regarder le bord, observer le clapotis des vagues contre la roche, respirer cette odeur salée. Plusieurs fois j'avais voulu pénétrer dans cette eau sauvage, ne faire qu'un avec elle et la sentir pénétrer en moi, la sentir appeler mon flux de magie. Mais je n'avais jamais vraiment eu l'occasion, j'avais toujours du partir pour diverses raisons. Maintenant, j'en avais envie. J'en crevais d'envie même. Me laisser aller dans cette étendu d'eau, me laisser baigner dans ses profondeurs...C'est ce que je fis. Je n'avais aucunement besoin de me débarrasser des mes habits, puisque je pourrai drainer leur eau en un rien de temps. C'était plutôt pratique il faut le dire. Je m'étais baigné toute la journée, je m'étais exercé comme autrefois dans la rivière à créer une bulle d'air autour de moi, en vain. Peut être mon pouvoir était plus limité que ce que je ne le pensais, mais je ne voyais pas pourquoi je n'aurai pas pu éloigner l'eau de mon corps comme je pouvais l'attirer et la manier. Trier les molécules de l'eau afin qu'il ne reste que de l'oxygène, j'ignore si cela était possible, mais ce n'est pas pour autant que j'abandonnais l'idée. Je m'amusais aussi à créer des formes, des dragons entièrement fait d'eau par exemple. Puis plus tard j'allais dans les profondeurs et j'essayais de remonter comme porté par l'eau, sans autre effort que celui de la magie.
A la fois reposant et épuisant, je ne saurai dire si cette journée me ressourcerai ou me fatiguerai plus. Mes sens étaient tellement envoutés par mon pouvoir que je n'entendais plus le monde extérieur, trop concentré sur ce monde marins...
Dernière édition par Wayne Eranann le Dim 6 Mai - 19:00, édité 1 fois | |
| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Dim 6 Mai - 14:36 | |
| Assise en tailleur, sous un arbre plutôt grand, à l’ombre. Gail respirait profondément, appréciant ce moment. Ecoutant les vagues claquer sur le rochers. Ce fut l’un des rares moments de calme, d’apaisement et de tranquillité qu’elle pouvait espérer avoir, alors parfois, elle prenait le temps de les savourer. Ce fut le cas ici. A chaque fois qu’elle devait se rendre sur ces lieux, au Bord d’Ewis, elle ne pouvait s’empêcher de prendre un moment pour écouter, l’absence d’humanité, et le déchainement de la nature. Mais le temps passait, lui, malgré les apparences de cette tranquillité immobile. Après quelques minutes de repos, il fut temps pour la jeune femme de se remettre au travail. Sa quête touchait presque à sa fin. Elle se leva doucement, jaugeant le paysage qui lui faisait face. Elle n’avait plus qu’à marcher jusqu’à l’eau salée, puis nager au plus profond.
Un petit soucis se posa alors à elle. Comment allait-elle aller dans l’eau ? Je veux dire, pas comment, par quel moyen, mais comment, sous quel forme, avec quels vêtements ? Gail avait complètement négligé cette partie de la recherche. Elle avait tout prévu pour le voyage, mais rien pour la baignade. Elle s’en voulu un peu sur le coup, puis, comme toujours alors qu’il y a un problème, elle se mit à réfléchir à une solution, toute bête. Elle farfouilla dans son bagage de route. Mais rien d’intéressant ne s’y trouva. Elle ne pouvait se permettre de se jeter à l’eau avec tout ses vêtement sous peine de tomber malade en sortant.
Voici alors la solution la mieux adaptée : Elle retira son manteau ainsi que son haut épais, pour se retrouver en simple débardeur fin. Retirant son large pantalon, elle se servit de son écharpe comme sorte de jupe ou paréo, noué à sa hanche. Elle retira ses mitaines… C‘était ce qu‘elle trouvait le plus dur à faire dans toute cette histoire de pêche à l‘algue. Elle resta à contempler toutes ses cicatrices un court instant. Au moins, dès qu’elle sortirait de l’eau, elle pourrait s’habiller chaudement, et cacher tout ça, tout redeviendrait alors normal. Un soulagement à venir était sa seul consolation. Son débardeur cachait ses brûlures, une bien maigre consolation. Avant de partir pour la mer salée, la jeune femme, très soucieuse, rangea tout son petit campement. Qui sait qui pourrait passer par là en son absence marine ? Elle vint alors les perchées dans l’arbre sous lequel elle s’était installée quelques minutes plus tôt. Les branchages et les couleurs marrons et vertes de ses affaires se fondaient parfaitement dans la masse de feuille.
Descendue de son arbre, la soigneuse marcha d’un pas décidé vers les vagues. Elle toucha l’eau, et contint une réaction de surprise. Bien sûr qu’elle était froide, à quoi pouvait-on s’attendre franchement ?! Elle laissa ses pieds tremper dans l’eau un moment, avant de s’habituer. Ses pieds étaient un peu engourdis par le froid, mais cela passerait, elle le savait. Elle avança alors au fur et a mesure de la même manière, jusqu’à se laisser couler simplement pour être totalement immergée dans l’eau, s’adaptant à sa température. Elle respira un grand coup hors de l’eau, puis se lança. La vraie quête commençait alors. Nageant juste en surface, en attendant d’atteindre assez de profondeur pour chercher ce qu’elle voulait. Mieux valait ne pas s’épuiser tout de suite…
Malgré le fait que la jeune femme sache parfaitement nager, elle restait sur ses gardes, elle ne savait sur quoi elle pouvait tomber dans ses eaux… A par nager, elle ne pouvait techniquement pas se défendre ici, au beau milieu de l’océan. Après plusieurs minutes de nage tranquille, la profondeur voulue fut atteinte. Gail se retourna vers le rivage, et constata que cela faisait tout de même une sacrée trotte. Soupirant, elle espérait finir au plus vite. Elle plongea alors, s’enfonçant dans l’eau. L’eau n’était pas vraiment son élément, mais elle aimait ça, que ce soit l’eau d’un lac ou l’eau de pluie tombant sur sa peau, elle avait toujours été à l’aise dans cet élément. L’eau et l’électricité entretenant des liens étroits et plutôt dangereux, si jamais quelque chose venait à l’attaquer dans les eaux troubles des profondeurs, qui sait quel portée aurait alors son pouvoir… Elle-même n’en savait rien, et ne préférait pas en arriver là. Cela constituait une autre raison de se dépêcher. Nageant toujours plus profond, ses cheveux noirs flottant dans l’eau, la jeune femme cherchait son algue, une seule n’étant pas suffisante. L’air commença alors à lui manquer, c’est alors que quelque chose passa devant ses yeux, au loin, comme une ombre se mouvant avec aisance. Était-ce une hallucination dû au manque d’air ? Ou la réalité ? Si cela était la réalité, qu’était-ce ?! Gail remonta alors le plus vite qu’elle pu.
Créant des ondes en sortant la tête de l’eau, remplissant ses poumons d’air, elle se calma et se mit à réfléchir à sa vision. Les territoires sous-marins étaient-ils dangereux ? En y repensant, cette ombre avait une silhouette plutôt humaine, pas de nageoires ni de grande mâchoire aux dents acérées… Dans un sens, cela était bien mieux. Dans l’autre, la nageuse se demandait vraiment ce qu’une personne pouvait bien faire ici. Elle décida de rester alors un petit moment à la surface, pour reprendre son souffle et laisser reposer ses muscles. | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Sam 19 Mai - 12:24 | |
| J'allais dans les profondeurs, essayant d'augmenter ma vitesse grâce à ma magie. Essayant de faire qu'un avec le courant, avec la vie sous marine et ses animaux qui la peuple. Je me détendais, enfin... Quelle bonheur, quel soulagement ! L'eau parcourant, caressant mon corps, ne faire qu'un avec ce que l'on est, c'était un délice dont je ne voulais plus me priver... J'observai ces poissons aux couleurs les plus étranges, ils avaient tant de chance de vivre dans ces profondeurs. Tout à coup je me sentais comme ces poissons rouges dans ces anciens livres perdus, ces poissons rouges que les enfants aimaient avoir, emprisonner dans des bocaux de verres. Ils les regardaient tourner dans leur prison, et tourner, et encore tourner, ne faisant que cela à longueur de journée. J'étais un poisson dans un bocal. J'étais emprisonné dans un monde qui n'était peut être pas assez le mien. Et maintenant je venais de retrouver l'océan et sa liberté.
Cette pensée m'amusait, j'aurai voulu en rire. Rire de ma propre stupidité. Bon dieu Wayne ! Tu es l'Alpha ! C'est à toi de briser ce bocal, reprends-toi, cette terre est tienne, tu es son protecteur, tu es son maître. Ce n'est pas à toi de te sentir prisonnier. Tu es ici chez toi. Natrie est ta demeure. Où que tu vas, tu es chez toi. Il est loin le temps où tu n'avais plus de toit. Aujourd'hui, c'est le ciel qui t'héberge. Rentre toi çà dans le crâne !
Je devais me reprendre. Voilà que cette escapade imprévu me rendait nostalgique. J'étais sans doute trop tourné vers le passé. En ce moment tout était revenu, avec la visite de l'inconnue, j'avais renoué avec mes souvenirs, j'avais pensé un instant à la cité perdu d'Evalar. Et je m'étais mis à penser que peut être... Non, il fallait que cela cesse. Le passé n'apporte jamais rien de bon hormis les plaies de ses erreurs, et l'apprentissage pour l'avenir. J'avais relu un livre que je connaissais déjà trop, maintenant il fallait que je le repose dans la bibliothèque de ma mémoire, et que je passe à autre chose, encore une fois.
C'est alors que je vis une ombre approcher, s'enfonçant de plus en plus dans les profondeurs de l'océan. Elle ne ressemblait aucunement à une créature sous marine. Non bien au contraire, ce corps ne désirait qu'une chose : remonter à la surface. N'étant sans doute pas conçu pour rester non seulement sous une tension sous marine importante, mais également n'ayant pas l'aisance à glisser dans l'eau. Pas de nageoire, pas d'aileron. Rien qui ne permettrait cette descente facile. L'ombre ne se débrouillait pourtant pas mal pour un corps étranger à cet univers. Elle leva la tête, et m'aperçut sans aucun doute. Puis dans un élan angoissé elle remonta à la surface. C'était un humain. J'en aurai mit ma main à couper. Et j'aurai même dit une femme tant que l'ombre était fine. De plus j'avais cru voir de longs cheveux sombre. Elle remonta à la surface créant des ondes plus ou moins grandes. J'entamai une remonter à la surface un peu plus loin, l'air devenant plus rare dans mes poumons et ma curiosité piqué à vif. Qu'est ce qu'une humaine pouvait-elle faire ici ? Au bord d"Ewis ? Il y avait si peu de chose ici, et personne n'oserait s'y risquer de nos jours. Peut être un membre de la communauté de l'eau ? Non, cela ne me semblait pas logique, cet endroit du Bord n'était pas assez riche pour leur survis. Qui était-ce donc ? A force de m'approcher de la surface je vis bientôt deux jambes fines balayer l'eau. Oui, j'avais vu juste, c'était une femme. J'allais plus loin et je remontais alors, gardant mes distances avec l'étrangère. Lorsque ma tête sortit de l'eau, aucune onde n'eut besoin de naître pour alerter ma présence. Je l'observais à quelques mètres tout en reprenant mon souffle. Les cheveux de la nageuse étaient plaqués contre son visage, et sa longueur se perdait dans l'eau prenant un couleur noir de jais qui était sans doute faussé. Elle semblait attendre.
Attendre quoi ?
Que ce qu'elle avait vu jaillisse de l'eau ou bien que son cœur se calma face à cette apparition étrange ? J'étais sur mes gardes, il était rare de voir des individus ici. Plus que rare même. Bon sang, mais qui était-elle ? J'avais beau l'examiner, je n'aurai pas pu dire de quelle communauté elle venait. De ce que je voyais, je ne pouvais pas malgré mes connaissances, lui attribuer une provenance. Tout ce que je pouvais savoir c'est que son aura m'effrayait. Quelque chose dans les tréfonds de mon être, m'alertait d'un danger que je ne pouvais nommer. Juste une douleur dans mes veines, et un pincement dans mon corps, quelque chose m'ordonnait de quitter ces lieux. Je ne comprenais pas cet affolement que je pouvais ressentir malgré moi, comme un instinct. Ma curiosité était piqué au vif. Qui pouvait-elle donc bien être ?
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Sam 19 Mai - 21:54 | |
| La température de l’eau était devenue agréable, et au contraire à l’extérieur, il faisait froid. Les poumons remplis d’air glacé, la jeune femme, toujours à la recherche de son algue « magique » reprenait ses moyens petit à petit. Bougeant ses jambes doucement pour maintenir sa tête à la surface de l’eau salée, sans trop se fatiguer pour pouvoir replongé. Elle ne sortirait pas de cette eau sans avoir atteint son but, c’était un fait inéluctable. Heureusement, il faisait jour, il fallait qu’elle finisse avant la nuit, sinon, pour sûr qu’elle mourrait congelée dans les profondeurs… Le temps commençait à jouer en sa défaveur, chose que Gail n’appréciait pas du vraiment.
Sortie à la surface il y a peu, la nageuse tira ses cheveux en arrière, les retirant de son visage. Elle se mit alors à contempler les alentours: de l’eau, de l’eau et encore de l’eau. La mer était plutôt calme, ce qui était un bon point. Si le temps était son ennemi, la météo était son allier. Puis, inlassablement, comme une sempiternelle habitude, ses yeux verts se levèrent vers le ciel. Elle respira profondément, la tête légèrement penchée en arrière… Ayant la simple impression de flotter parmi les nuages, ne sentant plus la terre depuis longtemps, l’eau s’était comme incrustée à sa peau, elles ne faisaient qu’un. Plus une vague, plus un bruit, une seule once de vie …
Une sensation étrange grimpa alors le long de l’échine de Gail, se rependant sur sa nuque puis disparue. Cette sensation … La jeune femme se redressa, sur ses gardes. Elle avait l’impression d’être observée. Elle n’osait se retourner ou bouger. Fini de rêver éveillée, quelque chose en avait après elle. Enfin du moins c’était l’une des hypothèses les plus probables en ces lieux. Elle respira alors à pleins poumon avant de replonger totalement sous l’eau. Les yeux ouverts, elle se mit à nager de plus en plus profondément, sans réfléchir. Il lui fallait ces algues, elle savait où les trouver, elle y allait, et le plus rapidement était le mieux.
Sans réfléchir ? Non, cela était impossible pour la jeune femme. Elle repensait alors à ce qu’elle avait vu, dans ces mêmes profondeurs. A part de jolis poissons inoffensifs, aucune grande menace ne s’était laisser voir. La silhouette qu’elle avait vu auparavant était humaine, elle en était sûre et certaine … Elle n’arrivait pas à mettre cette vision sur le compte du manque d’oxygène. Non, ce n’était pas une hallucination ou une « vision »; c’était une silhouette, humaine peut-être … Tiens d’ailleurs, si cela avait été humain, où avait-il disparu ? Cette question réduisait la probabilité de son hypothèse. De toute façon, il fallait qu’elle passe par-dessus cela, qu’elle oublie et qu’elle se concentre, la curiosité était un vilain défaut.
Le sable et les rochers des profondeurs furent alors visibles, partiellement. La lumière du soleil était alors beaucoup moins diffuse et par conséquent, beaucoup moins présente. Continuant de nager un court instant, les poumons bientôt vides, Gail aperçut des lianes et autres touffes d’algues. Elle touchait presque au but. Il lui fallait trouvé l’algue verte au reflets bleus … Ses yeux perçants étaient alors beaucoup moins performants sous l’eau. Néanmoins, elle y voyait tout de même, trouble, mais elle y voyait. Voilà, elle l’avait enfin, serrant dans sa main une poignée de cette fameuse algue, Gail tira. Elle approcha sa trouvaille de ses yeux, constatant avec soulagement que c’était bien la bonne. Elle voulu pousser un soupir, ayant comme oublié qu’elle se trouvait sous l’eau, s’apercevant alors qu’elle manquait cruellement d’air.
La nageuse s’étrangla un peu, puis, gardant son calme, remonta à la surface le plus vite qu’elle le pu. Pas assez vite, le temps était vraiment contre elle en cette journée. Ayant parcouru la moitié de sa nage de retour vers la surface, son corps s’alourdi. Ses poumons se figèrent, bloqués, essayant de parcourir quelques mètres, en vain, le corps de Gail se mis à couler… Elle était attirée par les profondeurs, elle ne pouvait échouer si près du but. Elle avait mal calculé son coup. Elle se noyait. Doucement. Serrant les algues dans sa main et fermant les yeux, les dernières lueurs du soleil disparurent pour laisser place aux profondeurs abyssales dans l’esprit de la jeune femme qui commençait alors à perdre connaissance. Plus de forces pour se débattre, plus envie de revenir ? Au final, dans l’eau, on était bien mieux, que sur la lourde terre. Légère et pourtant remplie progressivement d’eau, Gail coulait, inlassablement… | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Dim 20 Mai - 11:38 | |
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Je l'observai, toujours, encore. Elle se reposait dans cette étendu d'eau contemplant la beauté du ciel. Tandis que moi je ne comprenais pas pourquoi que cette femme terrorisait mon être à ce point. Ce n'était pas rationnel. Ma puissance de pouvoir était grande, ma connaissance envers les autres également, si bien que je savais les faiblesses des dons les plus réputés. J'étais l'Alpha après tout, ce n'était pas rien, entrainé pour protéger et combattre, entrainé pour savoir et guider. Alors pourquoi cette sensation habitait-elle mes veines ? Pourquoi ?
Elle se releva doucement, s'arrachant à ses rêveries sans doute. Mais l'atmosphère avait singulièrement changé, la nageuse était comme crisper, quelque chose n'allait pas. Je me demandai alors si elle avait repérer ma présence. Je me crispai à mon tour, tout en gardant le plus possible mon calme, je ne devais pas bouger, je ne devais l'alerter de ma présence. Surtout ne pas laisser son cœur s'emballer, surtout ne pas paniquer. J'étais dans mon élément, rien ne pouvait m'atteindre. J'étais là où mon pouvoir -et je le pensais sincèrement- était infiniment puissant, inépuisable. Si elle m'attaquait, je ne risquais absolument rien, j'en étais convaincu.
Garder son calme. L'eau me protégerait.
La nageuse s'engouffra alors dans les profondeurs jusqu'à ce que je ne la distingue plus de la surface, il ne restait d'elle juste un point noir, une ombre sans forme. Sans que je m'en rende compte, j'en avais profiter pour partir, pour fuir ce danger que je ne comprenait pas. J'allais retrouver le rivage, c'était la meilleur chose à faire. Partir. Partir. Juste çà. Je voulais partir. Et bientôt ,alors que j'allais atteindre le rivage, je me retournai pour voir si la femme était revenue à la surface, si elle m'avait vu, si elle m'avait suivit peut être. Mais rien. Pas un signe, pas une onde, pas un tremblement dans la surface pure et lisse de l'eau. J'attendis un instant. Celà faisait plus d'une minute qu'elle avait de nouveau plongé. Un être normalement constitué aurait dû remonter à la surface depuis, l'air de ses poumons étant devenus inexistant. Même moi je ne pouvais dérober à cette règle. Avait-elle un pouvoir lié à l'air ? ...
Ou était-elle en train de se noyer ?
Bon sang ! Pourquoi cela devait-il toujours être pour moi ? Comment je pouvais me mettre dans de telle situation ? Les habitants de ce monde ne pouvaient-ils pas tout simplement se débrouiller sans que je doive intervenir ? Même lorsque j'étais loin de Galiador, lorsque je fuyais la population et que je me réfugiais dans un lieu désert, je ne pouvais être tranquille ! Je n'y croyais pas !
Ni une ni deux, je plongeais alors. Je fis appel à ma magie pour m'engouffrer plus facilement et avec une plus grande vitesse. Ma peau glissait, comme les écailles d'un poisson. Et bientôt je la vis. Son corps ne se battait déjà plus pour vivre. Il était habitait par l'eau, se laissant attirer, se laissant avaler par les abysses sans fin. Elle tenait dans une des ses mains une poignée d'algue. Voilà ce qui expliquait sans aucun doute sa présence. Pas le temps pour examiner, pour tenter de comprendre. Il fallait juste agir. Je m'approchai encore d'elle, créant un remue dans l'eau, puis je la saisis. Mon corps trembla un instant, comme ci qu'il m'alertait d'un danger. Encore cette sensation... Je n'y pris pas garde, et je l'emportai avec moi dans ma remonté. Son corps était de plus en plus lourd, inerte, mais pour moi ce n'était pas un problème. J'atteignis alors la surface. J'avais relevé sa tête, et -dans mes bras- j'avais nagé jusqu'au rivage, enfin peut être que le mot exacte n'est pas nager. Je m'étais plutôt laissé porter par l'eau.
Une fois la berge atteinte. Je l'avais posé au sol puis j'avais cherché un pouls, il était là, léger, très léger...frivole. J'avais posé mes lèvres contre les siennes, lui soufflant de l'air, lui donnant de l'oxygène. Du bouche à bouche. Elle était à peine vêtue, ses cheveux mouillés se mélangeaient à la terre. J'avais ensuite commencé un massage cardiaque. Je n'étais pas vraiment doué pour ce genre de chose, tout ce qui était ré-animation ou ce genre de truc, c'était vraiment pas mon truc. Je savais apporter les soins, guérir des plaies, panser, concocter des breuvages qui combattait la maladie. Mais tout ce qui était de l'ordre des premiers soins...Je n'avais jamais excellé. Je crois même que j'avais du m'endormir pendant ces cours là tellement que leur souvenirs étaient loin.
J'alternais, d'abord le bouche à bouche, puis le massage cardiaque. Elle avait l'air frigorifié, et le contact avec ma peau de glace ne devait pas la réchauffer. Mais je suppose que ce n'était sans doute pas la priorité du moment. D'abord il fallait qu'elle vive, après je me soucierai de son confort. La rapidité de mes mouvements faisait s'entrechoquer mes bijoux, boucles d'oreilles, bracelets et chaines créaient le son mélodieux de l'acier dans un rythme saccadés par l'effort. Il fallait qu'elle vive.
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Dim 20 Mai - 14:10 | |
| Sa conscience lui contait des histoires. Des histoires de paix. Flottant parmi les sombres profondeurs, son esprit était en paix. Était-ce alors une noyade volontaire ? Était-elle suicidaire ? Elle ne s’était pas plus débattu que ça en y repensant … Le repos éternel, plus avoir à penser, plus avoir à se battre, plus avoir à choisir… Non, Gail était plus adulte que ça. Elle n’était pas égoïste, ni suicidaire. Des malades comptaient sur elle, elle en était consciente. Et tant que ses missions n’étaient pas achevées, elle ne lâcherait rien, même pas sa propre vie. Il fallait qu’elle vive, au moins pour cette gamine qui avait besoin de prolonger son existence au sein de sa famille. Mourir alors qu’une personne avait besoin d’elle ? Même en enfer elle ne se le pardonnerait pas. Mais malgré sa volonté, ses poumons avaient tout de même lâché. Le corps a ses limites. Mais qui sait, peut-être des créatures inoffensives et proche des hommes vivaient en ces eaux ? Doux et faux espoir. Elle n’aurait demandé à personne de venir l’aider. Quitte à mourir, autant que cela soit de sa faute. Et surtout, autant qu’elle ai tout fait pour s’en sortir, seule.
Échouer si près du but ! C’était sans doutes cela le plus blessant. Le clan des Calamitiens s’apercevrait bien de sa disparition à leur prochaine réunion … Encore une de moins. Il n’était plus qu’une petite poignée à présent. Ses dernières bulles d’air attinrent la surface de l’eau calme. Elle ne voulait pas être aidé, pas être sauvé, par quelqu’un d’autre qu’elle-même, elle ne demandait rien à personne. Mais ça, étant inconsciente, peu importait.
Les minutes qui suivirent furent attraits au néant, tout simplement. Elle entendait le calme de l’eau résonner dans sa tête. Sa main toujours fermée farouchement à ses algues qu’elle venait de prendre. Tout était noir, et la sensation très plaisante de flotter, de voler, de ne plus exister dans la brutale dureté du monde vivant. Oui, c’était plaisant. Une chaleur vint alors s’ajouter à tout ses délires. Elle ne pouvait penser, elle ressentait juste. La chaleur du soleil. Le soleil et l’eau ensemble, durant un moment. Alors était-elle revenu à la surface ? Un corps noyé fini par remonter lorsque tout les organes sont emplis d’eau … Non, ce n’était pas encore ça, pas le bon moment. Elle divaguait, tout simplement. C’était impossible, quelque chose devait l’avoir soulevé jusqu’à l’air pur.
Puis plus d’eau. De la terre, pourtant friable et confortable, avec le soleil. Les yeux toujours fermés, la poitrine se soulevant à peine, quasi invisible à l’œil nu, on l’avait rapportée sur terre. Désagréable sensation. On essaya alors de la ranimer, les premiers instants, elle ne ressentait rien. Le néant l’habitait toujours. Et elle s’y était faite. Puis elle se sentit secouée. De l’air entrait dans ses poumons, par elle ne savait qu’elle miracle. Une pression se faisait sentir sur ses côtes qui allaient se briser. De plus en plus désagréable. Alors c’était ça qu’ils ressentaient ses patients qu’elle ramenait à la vie ? Elle comprenait à présent. Une éclaircit traversa ses paupières, le noir tirait vers le gris, puis vers le jaune. Des sons étranges sonnaient à ses oreilles.
Comme pour se défendre, ou plutôt éradiquer les dernières onces de noirceur; pour se réveiller complètement et abandonner l’état comateux et végétatif dans lequel elle était pourtant si bien, le corps de la jeune femme se mis à convulser légèrement. Elle était en train de s’envoyer une décharge. Enfin, ce fait ne lui appartenait pas consciemment, elle ne savait pas comment elle aurait pu le commander, son corps l’avait fait pour elle en quelque sorte, ne se doutant pas que quelqu’un était à ses côtés. Quelques petits éclairs bleus sortaient de son corps, mais le plus important se passait à l’intérieur. Son cœur était alors agité de petites secousses électriques. Ses yeux ouverts révulsés, blancs, elle toussa. Recrachant le plus possible l‘eau qui s‘était accumulée dans ses poumons. Elle inspira de l’oxygène, très fort, elle semblait être comme possédée par un quelconque maléfice ou démon. L’air lui monta très vite à la tête. Ce qui n’était pas très bon. Fermant de nouveau les yeux, tombant dans un sommeil léger, la tête tournée, à moitié dans le sable, son être s’en alla encore un instant après avoir murmurer un « Non ».
Sa poitrine se soulevait de nouveau, à une allure régulière. Elle se recroquevilla alors sur elle-même, en position fœtale, serrant les algues dans sa main. Elle se sentait comme nue, sachant que quasi toutes ses blessures étaient à découvert, elle ne portait que le strict minimum techniquement. Comme si elle venait de renaître. Peut-être était-ce comme cela que les nouveau-nés ressentaient les choses à leur venu au monde après tout, cela était loin d’être illogique. A demi dans le coma, son corps devait reprendre le rythme après cette expérience quelque peu fâcheuse. Elle se contentait de respirer profondément, comme endormie. Alors qu’elle ne voulait qu’une chose: se réveiller. | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Dim 20 Mai - 17:48 | |
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"Wayne, écoute un peu ! Ces gestes peuvent sauver la vie de quelqu'un un jour !" "Ouais, j'écoute, j'écoute."
"Wayne, regarde ! Si tu ne regardes pas comment je fais ca ne te serviras à rien !" "Mais Rayka ne regarde pas lui..." "Wayne ! Je t'ai dit de regarder ! Et attentivement. "
Je crois qu'à cette époque là, il savait déjà qui serait son successeur. Je crois qu'il l'a toujours su au fond. Wayne par ci, Wayne par là. Epiant mes moindres fait et gestes, voulant à tout prix que je saches tout sur tout. J'en était sur en fait. Il l'avait toujours su que je serai le nouvel Alpha.
"Ce geste sauve des vies, Wayne je t'en prie, sois attentif" "Mais qui vous dit que j'ai l'intention d'en sauver ?" "Cesse de faire ton insolent ! Viens ici. Entraine toi sur ce mannequin, allez, montre moi donc ce que tu as retenu. Avant enlève donc tes gants pour sentir où sont les côtes et ne pas les briser."
De la glace. Le mannequin s'était glacé à mon contact. Et j'avais regarder les dommages se faire, sans broncher, d'un air triste. J'imaginais déjà la tête que faisais mon maître, ce regard désolé et surpris. J'imaginais aussi la réaction des autres élèves de l'Alpha. C'était une honte, totale, absolue.
"Je ne peux sauver personne. Je vous l'ai déjà dit. Je ne sais que détruire."
Je m'étais levé, j'avais remit mes gants, et j'avais alors quitté la pièce. Oui je m'en souviens maintenant. Je ne m'étais pas endormis. J'étais juste parti. Parti car je savais que si je touchais quelqu'un, cela ne pouvait être pour lui rendre sa vie, mais pour la lui enlever.
Mais maintenant, je voulais vraiment, vraiment la lui rendre, sa vie à elle. J'aurai du l'écouter, ce vieux bougre. J'aurai du. Il avait toujours eu raison, et ca m'avait toujours énervé d'ailleurs. Mais j'étais jeune, j'étais con, je pensais ne rien avoir à apprendre de quelqu'un qui ne pouvait rien faire pour moi. Et j'avais tout faux, ce n'était pas à lui de faire quelque chose, il ne pouvait rien faire, c'était un travail qui m'était destiné. Et je ne l'avais jamais comprit. Il pouvait m'aider, m'épauler, me conseillait, mais pas faire le travail à ma place. J'étais jeune, j'étais con, j'étais insolent, et je ne voulais pas que l'on s'approche de moi, que l'on me donne de l'attention. Non, je ne méritais rien d'autre. C'est ce que je pensais.
Je voulais la sauver. Je devais la sauver. Ne pas perdre le rythme du massage cardiaque. Et surtout ne pas briser ses côtes...Ca pouvait lui être fatale. De nouveau, je lui fis du bouche à bouche. Et en me relevant j'avais cru voir ses paupières remuer. Je pris son pouls, il avait reprit un rythme normal.
Je n'eus pas le temps de réagir. Ni de m'éloigner. Il était trop tard. Il l'avait toujours été. A partir du moment où je l'avais touché, à partir du moment où je l'avais vu, où elle était pénétré dans l'eau alors que j'y étais, il avait déjà été trop tard. Et je l'avais sentit. Dès le début. Oui. J'avais sentit le danger. Voilà que son corps se convulser comme si elle avait reçut une décharge électrique. Voilà que des étincelles d'une couleur bleu affolante jaillissaient de son corps. J'avais comprit de suite. J'avais été spectateur de ce qu'il allait m'arriver. J'avais regardé son corps mouillé conduire l'électricité jusqu'à moi. Que pouvais-je faire d'autre hormis regarder ? Je n'aurai pas pu bouger. Il était trop tard pour fuir, nous étions liés par cette eau. Et quand bien même il n'y aurait rien eu qui nous reliait, nos peaux étaient en contact. J'aurai tout de même reçu cette décharge. A une plus faible intensité peut être, mais je n'aurai sans doute pas vu la différence, j'étais un être d'eau et de glace, l'intensité -lorsque je recevrai cette décharge -sera tout de même élevé, amplifié.
Et j'acceptais la chose, j'acceptai cette fatalité sans nom. Je savais que je ne pouvais rien y faire. A peine le temps de m'apercevoir, à peine le temps de comprendre ce qui était en train de se passer, ce qui allait m'arriver, et voilà déjà la douleur animer mon être. Et voilà déjà cette souffrance lancinante me déchirer, parcourir ma peau, plonger dans mes veines, atteindre mon coeur...Et déjà la tête qui se lève avec violence vers le ciel, déjà la bouche qui hurle, les yeux qui se ferment sur eux même, et qui acceptent. Et déjà...Déjà le corps qui tombe sur le coté...Et la conscience qui se perd...
Déjà, la peur. La peur de perdre la vie.
"Je ne peux sauver personne, je vous l'ai déjà dit. Je ne sais que détruire."
Pensiez-vous, maître, que je puisse être détruit en sauvant la vie d'autrui ? Pensiez-vous, maître, que celà fut possible ? Pensiez-vous...que... je puisse mourir ?
"La glace est toute ta vie, Wayne. Ne l'oublie pas. C'est de l'eau qui te fait vivre." "Mais...comme tout le monde, non ?" "Oui, comme tout le monde. Mais toi, c'est encore différent." "Je ne comprends pas, maître." "Ce n'est pas grave. Souviens-toi juste de cela. Ne l'oublie pas Wayne. L'eau, c'est ta vie"
Ce que je n'avais pas comprit ce jour là, alors que je n'étais encore qu'un enfant, c'est que cette eau qui me faisait vivre était aussi ma propre faiblesse. Ma propre mort. Mes affinités avec l'élément de l'eau était trop encré dans mon corps. Ma magie ne faisait qu'un avec ma chair.
"L'eau, c'est ta vie"
Aujourd'hui, c'est cette affinité, c'est cette eau qui voulait me la retirer. Victime de son propre pouvoir. C'était pathétique...
"Maître...si mon pouvoir c'est l'eau, source de vie, alors ca veut dire que rien ne peut m'abattre ?" "Personne n'est indestructible, Wayne."
Des souvenirs qui remontent... Des voix chahutant dans mon crâne... Une glissade vers les abîmes... "Non..." Non ? Oui, c'était non. Il ne fallait pas. Je ne devais pas glisser... Il fallait remonter, il fallait se battre contre ce....
NOIR
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Dim 20 Mai - 21:27 | |
| Un cri perça l’agitation de la réanimation. Alors que quelqu’un essayait de l’aider, sans le savoir, en s’aidant elle-même, elle causa la perte de son sauveur. Ces cris, elle pensait les avoir rêvé. Un bruit sourd s’en suivi, il venait de s’écrouler.
Gail gelait sur place, hors de l’eau, elle grelotait à présent sur le sable fin. Mais au moins, elle respirait. Reprenant un rythme de respiration plus humain. Couchée sur le côté, pliée, le reste d’eau qu’elle avait dans ses poumons voulu sortir. Elle se mit alors à tousser. Mais sa position n’était guère pratique pour cela. Elle se mis alors sur le ventre, avec un peu de difficulté, puis poussa sur ses bras, remontant ses jambes pliées pour s’appuyer sur ses tibias et genoux. La tête penchée en avant, elle vida le reste d’eau qui avait été en elle. Toussant à s’en écorcher la gorge, comme si elle vomissait.
Respirant profondément après cet épisode perturbant, la jeune femme repris ses esprits. Elle regarda tout de suite à ses côtés, voir comme elle s’en était sortie, et surtout, s’assurer que ces cris n’avait été que fable. Hélas, elle eu tord d’y croire. Ce fut la première fois alors -enfin, à ce qu’elle pensait- que ses yeux se posèrent sur l’homme. Elle compris directement ce qu’il s’était passé, il était trempé, c’était certain qu’il avait pris à son tour une décharge. Son sternum et sa poitrine la faisait souffrir. Pour sur que certaines de ses côtes ne restaient pas entières… Mais, peu lui importait pour le moment. Elle laissa les algues sur le sable. Il y avait plus important.
Elle le regarda un instant, sa respiration s’accéléra, constatant son énorme erreur. Elle se traina jusqu’à lui, qui avait chu tout près. Elle le toucha, n’ayant pas peur de l’électricité qui parcourait son corps. Il était sien. Elle essaya tant bien que mal de soulever le haut de son corps, en venant s’asseoir dessous, comme un coussin. Gail était prise de tremblements, dû au différents chocs, mais elle ne paniquait pas. Continuant de l’observer, elle souleva sa tête, la ré-haussant en la posant sur ses jambes pliées en tailleur. Elle ne cessait de répéter, comme désespérée :
-Non, non, non, non, non…
Succinctement, comme si cela lui permettait de réfléchir et d’y croire. Elle refusait de vivre au détriment d’une autre vie, c‘était cela qui la désespérait. Ses gestes étaient très précis et sûrs. Heureusement, elle savait ce qu’elle faisait… Une fois qu’il fit posé, allongé, la tête sur elle, la jeune femme électrique se tût, et approcha son visage, se pliant. Elle colla son front contre le sien, et posa une main au niveau de son cœur. L’électricité ne cessait de le parcourir, n’ayant chemin par lequel sortir. Son cœur était mis à rude épreuve et si elle ne se dépêchait pas, il pouvait y rester. Encore le temps qui manquait.
Concentrée sur son objectif, sur son pouvoir, elle fit disparaitre jusqu’à la plus petite parcelle d’électricité en l’homme. Tout en lui s’arrêta alors, durant moins d’une fraction de seconde; son cœur, ses neurones et autres nerfs. L’être humain était fait d’infimes connexions électriques, surtout pour tout ce qui partait du cerveau. Et là se trouvait alors le point de sortie prévu par la soigneuse. Ce qui fut fait. Avec une sang froid qui lui était propre. Elle récupéra l’électricité qui le parcourait, en espérant n’avoir endommager aucun de ses organes. Cela, elle ne le saurait que lorsqu’il se réveillerait … Enfin, si il se réveillait … Non, elle en était sûre, cela ne se pouvait, elle avait fait tout ce qu’il fallait.
Elle décolla son front du sien, des goutes tombaient de ses cheveux bruns sur le visage pâle du jeune homme. Elle soupira. La fatigue l’avait rattrapé, et tout ce qu’elle avait endurer sous l’eau et pendant son inconscience remonta d’un coup, comme si elle avait dormi trop longtemps sur un sol dur et qu’à son réveil, toutes les courbatures et douleurs se manifestaient. Elle ne pouvait que respirer et attendre. Même respirer lui faisait mal en fait…
Gail se mis alors à observer son sauveur qui était également sa victime. Il avait les cheveux blancs, la peau gelée, anormalement. Ses deux longues mèches de cheveux tressées lui rappelèrent quelque chose, un vieux souvenir, du temps de jadis. Mais pas lui directement. Elle le regardait alors, posant doucement ses mains sur son visage, essayant de détecter le moindre signe de vie, ou de réveil. C’était comme si elle restait à son chevet. Il était froid, et cette fraîcheur lui rappelait quelqu’un … Quelqu’un de disparu. Elle ne l’avait pourtant jamais rencontré, elle en était certaine. Mais en elle superficiellement, il faisait remonter des souvenirs vagues et flous. Ses yeux s'arrêtèrent alors sur ses propres bras, toutes ces coupures et cicatrices... D'autres souvenirs et d'autre temps. Même si elle ne supportait pas de les voir, elle ne voulait -et ne pouvait- pas bouger. Ses vêtements humides lui collait à la peau, désagréable et inévitable, elle allait tomber malade, elle en était sûre. Mais préférait s'occuper des maladies des autres avant les siennes. Ce sont toujours les cordonniers les plus mal chaussés, dit-on. Ses yeux se perdirent dans la mer qui leur faisait face, l'inquiétude peinte sur son visage, encadrée d'une certaine sérénité cependant. Tout était si calme. | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Lun 21 Mai - 18:16 | |
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La brume. Ou du coton ? Les deux peut être ? Ou était-ce encore autre chose ? Cet engourdissement, cette impression d'être sur un nuage, d'être fait de nuage en réalité, qu'était-ce donc ?
Un picotement.
Une douleur. Toujours la même : Lancinante.
Que cela cesse. Que cela disparaisse. Il n'y avait pas de mot pour décrire cette intrusion électrique, ni même pour décrire le mal de ce foudroiement. C'était une souffrance que je n'avais jamais encore ressentit. Jamais. Elle était violente, et extrêmement surprenante. Elle ne ressemblait en aucun cas à un déchirement de la chair, à celle qui avait marquer mon esprit d'un fer rouge et brûlant. Non. Je sentais ces serpents de foudre parcourir mon corps et couler dans mes veines. Ils allaient me tuer, non ? A force de courir en moi, de ramper et de blesser, ce n'étaient pas ce qu'ils allaient faire ? Puis la douleur se fit plus prononcé, comme appelé. Bientôt les serpents avaient délaissé mes organes et ma chair. Seul leur souvenir effleurer mon corps et le crisper. Je ne comprenais pas. Je n'avais que de l'absence et pourtant...j'avais encore mal. Et chaud. J'avais chaud, terriblement chaud. J'avais l'impression d'avoir fondu. De l'air, je voulais de l'air, et de l'eau. J'avais soif. Vite, je devais m'arracher à cette état de stupeur, à ces bras de l'inconscience.
Il fallait que je me lève. Je devais me lever. Je commençais petit à petit à reprendre mes esprits, ce n'était plus qu'une question de temps bien que j'avais l'étrange sensation de ne plus avoir de muscles. Après quelques instants, mes paupières s'animèrent légèrement. Je prenais de nouveau possession de mon corps. Je sentais ce qui m'entourait. Le coton, la brume ou je ne sais réellement ce que c'était, avait délaissé ma chair. Mes sensations retrouvés, je remarquai que ma tête n'était pas sur la dureté de la terre. Mais ce qui m'interpella le plus, ce qui éveilla en moi de l'intérêt était tout autre. Je sentais mon corps baignait dans l'humidité, dans de l'eau. C'était exactement ce qu'il me fallait, juste çà. Bien que l'inconscience rongeait encore mon cerveau abîmé, je savais que je pouvais le faire, aspirer toute l'eau qui était autour de moi en prenant garde à ne l'enlever à l'inconnue qui devait être toute proche. Juste prendre ce que l'on m'offrait rien de plus.
Et petit à petit, j'avais aspiré cette eau. Mes habits, mes cheveux, devaient être désormais sec. L'eau qui avait du être drainé par la terre avait été appelé par ma magie et avait été déversé dans mon flux de pouvoir. Je me sentais mieux, moins "fondue" peut être. C'était comme si que j'avais été réanimé, comme si que la vie s'était d'un seul coup déversé en moi. Pas encore assez pour ouvrir les yeux cependant, pas encore assez pour m'arracher à ces abimes.
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| | | Eiliyah Hikrah
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Mar 22 Mai - 17:30 | |
| Je voulais visiter les alentours de Galiador, et ses vestiges du passé. Voir ces bouts de l'histoire dont tout le monde a oublié leur venue sur ces terres. C'était fascinant. Au fond de moi, j'espérais également trouver des indices sur l'existance d'Evalar, évidemment. Mais sans convictions, cette fois, grâce au discours de l'Alpha, Wayne. Dans ma tête, c'était plus une ballade que quelque chose d'autre. J'avais demandé aux habitants du village ce que je devrais aller voir en premier, et ils m'avaient presque tous conseillée en premier lieu d'aller voir le bord d'Ewis, qui apparemment était une chose à ne pas manquer. En effet, moi qui ne connaissais absolument rien à la géographie en dehors des terres Volcaniques, je ne m'attendais pas... A ça ! Un océan ! Jamais encore je n'avais vu ça ! D'après les habitants de Galiador c'était là où habitaient la communauté de l'eau. J'espérais voir ces personnes. Etaient-ils comme dans les contes pour enfants ? Avec des nageoires et des branchies et la peau bleue ?... Noooooooooon, je faisais partie de la communauté du feu et pourant mes cheveux n'étaient pas en flammes et ma peau n'était pas rouge. Quoique... En tout cas, je devais faire attention, je n'étais pas dans mon élément. L'eau éteint le feu, c'est connu. Je trouvais ce paysage était superbe. Ca dépassait l'entendement. Je n'avais vraiment jamais rien vu de pareil. De la végétation à foison , au loin, sur les montagnes, une petite île, là-bas, perdue, et surmontée d'une grande forêt, le vert virant quelque peu au bleu, et en face de moi, une femme, trempée, penchée sur a tête de Wayne...
...
UNE FEMME TREMPEE PENCHEE SUR LA TÊTE DE WAYNE ???
Je dus me frotter les yeux bien trois fois et me mettre une dizaine de gifles pour être bien sûre de ne pas rêver. JE NE RÊVAIS PAS DU TOUT. Elle était là, sur lui, la tête de Wayne au creux de ses mains, le front collé au sien. Que faisaient-ils ? Se connaissaient-ils depuis longtemps ? Quel était son prénom ? Pourquoi était-elle là, colle ça ? Et là se plaça un grand dilemme dans mon esprit. Devais-je intervenir... Ou partir et les laisser... ?
- Noooooooon y'a pas de dilemme ma grande, t'y vas c'est tout, parce que tu te sens trèèès curieuse.
En m'approchant à pas de loup, je me rendis compte que la femme était criblée de cicatrices. Je me doutais qu'elles étaient vieilles... Mais elle me firent un drôle d'effet que je ne sus pas décrire. L'ambiance me portait à croire que ce n'était pas sensuel, mais autre chose. Chose qui allait très bien avec l'impression que me faisaient les marques de la femme. Je commençais à m'inquiéter. Elle semblait très concentrée... Wayne, il avait les yeux clos... Avec une expression assez crispée... Il était arrivé quelque chose, c'était certain. J'eus un déclic. C'était de la peur. Je me mis à courir vers eux, pour m'assurer que tout aller bien. Là, oui, j'aurais préféré que l'ambiance soit à la sensualité.
- Mon dieu Wayne !
Je m'agenouillai juste en face de la jeune femme. Elle était d'une beauté sans nom. Ces yeux verts perçants et ses magnifiques cheveux bruns dégoulinants, et pourtant, ornés de beaux reflets enivrants me firent tout oublier pendant quelques secondes. Et son regard... Il avait quelque chose de réservé mais à la fois de défiant. C'est un peu comme ceux qui viennent de grandes familles. Ca se voit dans leurs yeux qu'ils ont été élevés dans le luxe. Et bien là, je voyais dans les siens des secrets, une vie dure. Cela me figea pendant encore un instant... Puis je repris mes esprits, me disant qu'elle devait se poser tout un tas de questions, vu que j'avais débarqué de nulle part.
- Euh euh, pardon mademoiselle, je ne vous ai pas fait peur j'espère... C'est que je vous ai aperçue de là-bas couchée sur l'Alpha, je voulais voir ce qu'il se passait. D'ailleurs, pourquoi est-il mal en point comme ça ? Dites moi s'il vous plaît !!
C'était étrange... Je me sentais bête et gênée en lui parlant. Je ne compris pas pourquoi. Je baissai le regard sur Wayne qui était encore plus pâle que d'habitude, et contrairement à la jeune femme, il était sec. Ses paupières remuaient faiblement. J'étais vraiment très inquiète... Mais je chassai ces pensées noires de mon esprit pour me concentrer sur la belle femme.
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Mar 22 Mai - 23:46 | |
| Il n’y avait rien à faire, à part attendre. Et cette attente était un vrai supplice pour la Soigneuse. Le temps s’écoulait pourtant de façon normal, alors qu’il semblait passer une heure pour chaque minutes. Ayant retiré toute l’électricité de son corps, il devait avoir un petit moment latent où tout devait se reconnecter. En espérant que tout parvienne à se reconnecter correctement. Face au rivage, le yeux à moitié dans l’eau et dans le ciel, Gail avait une main posée sur le front de l’homme, et l’autre sur l’une de ses joues. Ayant alors la main mise sur sa température et ses nerfs. Elle ressentit le faible mouvement interne de ses yeux. Elle n’avait pas besoin de le regarder, elle continuait de fixer l’horizon, respirant lentement, en souffrant en silence, à chaque soulèvement de sa cage thoracique.
Tout devait fonctionner normalement à l’intérieur pour lui. L’agitation de ses yeux pouvait signifier qu’il rêvait, ou qu’il essayait de se réveiller. Quittant le bleu de l’océan et du ciel, la jeune femme baissa sa tête vers l’inconscient. Et remarqua alors qu’il avait séché. Et cela -elle l’avait bien compris, ne s’était pas fait naturellement. Elle contrairement, était encore mouillée, elle avait froid d’ailleurs, mais son corps s’habituait petit à petit, elle tremblait moins. Et des interrogations commencèrent alors à germer dans sa tête, son visage était sérieux, son attitude tranquille. Mais le temps continuait à filer. En plus de ça, une seconde personne approchait. Concentrée, se préparant à tomber sur n’importe qui, bon ou mauvais, la jeune femme ne bougeait pas et attendait que la personne se manifeste, ce qui fut fait en un rien de temps. Les pas se firent de plus en plus rapides, ralentis par le sable. Puis un exclamation.
Gail releva légèrement son visage pour regarder la nouvelle arrivante. Elle s’était jetée à leurs côtés, et semblait affolée. En même temps, il y avait de quoi. La regardant, le visage impassible et un peu sévère, c’était presque comme si elle la dévisageait. Mais pas intentionnellement. Elle était juste en train de réfléchir et surtout de comprendre, de faire le lien. Elle en vint alors à la conclusion évidente qu’elle connaissait ce jeune homme. Et certainement que l’inverse était aussi vrai.
- Euh euh, pardon mademoiselle, je ne vous ai pas fait peur j'espère... C'est que je vous ai aperçue de là-bas couchée sur l'Alpha, je voulais voir ce qu'il se passait. D'ailleurs, pourquoi est-il mal en point comme ça ? Dites moi s'il vous plaît !!
Qu’était le plus dérangeant ? Qu’elle s’était penchée sur lui, ou plutôt le fait qu’il était mal en point ? Alors certains liens se firent de nouveau dans sa tête. Mais elle ne préférait ne pas y penser... Un Alpha donc … Cela expliquait encore bien des choses, elle n’eut aucun mal à deviner de quel élément il était. Et cela n’avait fait qu’aggraver la situation. Électrocuter un être de l’eau, cela sonnait comme une sentence de mort. Contrairement à la jeune fille qui venait de débarquée, Gail était des plus calme, comme à son habitude, elle ne faisait qu’attendre avec sang froid. Et hélas, le temps lui manquait, il ne fallait pas qu’elle oublie : elle avait une autre vie entre les mains. Mais celle qu’elle venait de blesser était pour l’instant sa priorité.
Il fallait qu’elle lui réponde. Oui, il le fallait. Mais d’un autre côté, elle avait peur de l’affoler encore plus. Elle baissa ses yeux sur l’homme aux cheveux blancs. Elle se souvint alors de sa condition. Elle était à découvert, et cela l’énervait; qu’on puisse contempler toutes ses blessures d’un simple regard. Mais cela ne devait pas avoir d’importances ni d‘incidences sur l‘instant, et pourtant … Elle n’avait qu’une envie, enfiler ses mitaines pour cacher ses cicatrices et coupures, et un haut plus épais pour cacher ses brûlures et autres hématomes. Après ce petit silence, elle consentit à prendre la parole. C’était alors la moindre des choses à faire. Elle lui répondit, tout en continuant d’observer l’homme inconscient :
-C’est de ma faute. Il s’est pris la foudre, à faible d’ose certes, mais j’imagine que pour quelqu’un de sa classe, un petit choc en vaut cent... Ça devrait bien aller à présent.
Ses paroles étaient sèches et dures, mais elle ne faisait qu’énoncer la vérité. La Soigneuse s’en voulait bien sûr, et c’était pour cela qu’elle était restée ici, et qu’elle avait fait le nécessaire pour le soulager de tout ces maux qu’elle lui avait causés. Elle se devait d’avouer que c’était de sa faute, elle n’aurait pu le garder pour elle seul, sa conscience l’en empêchait complètement. Sa conscience professionnelle autant que personnelle. Elle aurait aimé savoir ce qu'il s'était réellement passé lors de sa perte de connaissance. Comment avait-il su que quelqu'un était en train de se noyer ?! Et sa réanimation ...
Son visage se radoucit légèrement, elle releva son visage, plongea alors son regard dans celui de la femme qui était visiblement inquiète, vraiment très inquiète. Elle semblait jeune, encore si jeune. Et ne semblait pas constituer une quelconque menace. Au contraire, elle pourrait être une aide. Peut-être qu’en entendant la voix d’une personne qu’il connaissait, cela l’amènerait à se réveiller. Gail resta alors silencieuse un moment, attendant une réaction de la part de l’homme allongé tout en se remettant à contempler la ligne d’horizon. | |
| | | Eiliyah Hikrah
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Lun 28 Mai - 18:01 | |
| -C’est de ma faute. Il s’est pris la foudre, à faible dose certes, mais j’imagine que pour quelqu’un de sa classe, un petit choc en vaut cent... Ça devrait bien aller à présent.
Tout s'expliquait... Un choc électrique... La femme avait donc comme pouvoir la foudre ? Mais comment pouvait-elle être sûre qu'il aille bien ? Pouvais-je lui faire confiance ? En même temps si elle était une mauvaise personne, elle serait partie et aurait laissé Wayne ici, sans aide. Je sentais grâce à l'ambiance, à son regard, je ne savais, que je pouvais lui faire confiance sur ce point. Je me sentais mieux.
- Tant mieux s'il va bien... Je suis rassurée... La jeune femme semblait avoir froid. Elle grelottait, et ramenait sans cesse ses jambes sous elle, tout en faisant glisser ses mains sur sa peau. Pour une fois, je pouvais me sentir utile. Si elle le voulait, je pouvais la réchauffer moi.
- Vous savez mon pouvoir c'est le feu. Je pourrais sécher vos vêtements... Ca n'a pas l'air très agréable des vêtements trempés... Je peux vous aider ?
En attendant sa réponse, je me demandais vraiment d'où pouvaient bien provenir toutes ces cicatrices. Avait-elle été battue ? Etait-elle tombée ? Sans le remarquer tout de suite, je vis que les plantes qu'elle tenait dans sa main étaient en train de fâner. Mais quelle idiote !!! Voilà, mon excitation avait fait augmenter ma température corporelle, et avait abîmé ces plantes... Je me relevai et me reculai...
- Je suis vraiment désolée !! J'espère que ces plantes n'étaient pas... Trop... Précieuses... J'ai un peu de mal à contrôler mes émotions et mon pouvoir en découle... Je suis vraiment confuse !
Je me sentais vraiment idiote. J'espérais n'avoir rien fait de trop grave... Mais je sentais dans l'ambiance que... Si... Je me reculais encore par peur de sa réaction... Il n'y avait peut-être rien à craindre, mais on est jamais trop sûr.
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Jeu 31 Mai - 16:06 | |
| Attendre. Et dire que quelqu’un d’autre l’attendait, autre part, et quasi pour les mêmes raisons... Il ne fallait pas que Gail tarde trop. Elle arriverait peut-être en retard, ne respectant pas les délais qu‘elle-même avait posés. Et elle détestait cela, naturellement. Cette nuit allait être longue. Mais elle ne serait pas la première, marcher toute la nuit n’était certes pas très réjouissant, mais cela n’était pas le pire. Il fallait vraiment qu’elle avance. Elle était décidée, ayant fini son travail ici.
C’était bien qu’elle continue à parler. Cela stimulerait probablement le cerveau de l’homme inconscient. En entendant la voix d’une personne qu’il connaissait, et sûrement appréciait aussi, son état en serait plus léger, supporter ce choc serait alors plus facile et plus doux; le réveil plus proche… En espérant qu’il tienne à se réveiller. La Vagabonde aux yeux verts ne parlait pas beaucoup en revanche. Elle se contentait d’écouter la jeune fille inquiète, et de lui répondre si besoin était. Elle était d’ailleurs contente d’avoir pu l’apaiser en lui annonçant le bon rétablissement de la victime. L’une des rares parties de son travail qui était agréable : rassurer un proche ou le patient avec de bonnes nouvelles. Hélas, cela n’était pas toujours le cas.
- Vous savez mon pouvoir c'est le feu. Je pourrais sécher vos vêtements... Ca n'a pas l'air très agréable des vêtements trempés... Je peux vous aider ?
Les yeux de la jeune femme se détachèrent alors de la mer et du ciel calmes, pour se poser sur son interlocutrice. De l’aide ? Ah ça jamais, surtout pour si peu. Elle avait tout ce qu’il lui fallait de toute façon. Elle secoua doucement la tête en guise de négation, avec un mince sourire en guise de remerciement pour la proposition. D’ailleurs, il fallait qu’elle pense à récupérer ses affaires, qu’elle avait caché dans le feuillage d’un arbre avant de se jeter à l’eau. Plus sa réflexion avançait, et plus elle se rendait compte que son travail ici était terminé.
Son regard se posa de nouveau sur la mer, mais juste quelques seconde. La jeune fille de feu s’anima. Gail regarda alors les plantes qu’elle avait laissé sur le sable, à l’endroit où elle avait repris vie, pour pouvoir aider son sauveur. Elles avaient noircies et s’était un peu recroquevillées sur elle-même, devenant sèches. Gardant son calme -parce qu’il n’y avait vraiment aucunes raisons de s’énerver ou de paniquer, Gail regarda la jeune fille. Elle semblait vraiment honteuse et affolée par ce qu’elle avait fait.
- Je suis vraiment désolée !! J'espère que ces plantes n'étaient pas... Trop... Précieuses... J'ai un peu de mal à contrôler mes émotions et mon pouvoir en découle... Je suis vraiment confuse !
Elle recula encore. La Vagabonde regarda ses algues. Dire qu’elle avait failli mourir pour cela. Avec son visage sévère et sérieux qu’elle avait toujours, elle lança un regard à la jeune fille à moitié effrayée. Et lâcha un soupir, son visage se radoucit alors un peu, elle esquissa également un mince sourire. Sa proposition pour se sécher lui paru alors encore moins envisageable. Si elle ne contrôlait pas bien son pouvoir à cause de ses émotions, mieux valait éviter. Gail n’avait pas envie de mourir, pas avant d’avoir achevé sa quête en tout cas. Après alors, on pourrait l’attaquer et l’aider en la brulant, mais pas tout de suite, vraiment. Aux vues des évènements, il était plutôt normal qu’elle ne parvienne à contrôler ses émotions, et Gail comprenait cela que trop bien. Et cela pouvait arriver à n’importe qui, même à une personne contrôlant parfaitement son pouvoir en temps normal.
Cela était étrange, trois personnes contrôlant un élément ou une force de la nature étaient réunis. Cela pouvait faire de sacrer dégâts, rien qu’à regarder l’état de l’un d’entre eux. Mais, avec toute cette entre-aide, il y avait également de la force et chaque élément s’y retrouvait. Cela était très intéressant. Mais la foudre devait quitter l’eau et le feu. Elle regarda alors la jeune fille et lui répondit, avec son assurance et son calme (légendaire) :
-Elles sont très précieuses. Elles sont destinées à être réduites en poudre, alors ce n’est pas très grave.
Peut-être que si elle les avait désintégrées, Gail aurait eu une pulsion meurtrière violente... Non ce n’est pas vrai, elle aurait été en chercher d’autres, tout simplement ! La logique primait toujours sur la spontanéité et l’inconscience dans son comportement. Elle regardant l‘inconnu, l’observant une dernière fois. Elle devait partir, son rôle ici était terminé à présent. Et elle savait à qui confier la relève. Elle était sûre de le laisser entre de bonnes mains. Au moins lorsqu’il se réveillerait, il serait face à un visage familier, doux et bienveillant. Et pas en face d’une inconnue sans quelconques importances. Elle porta sa main à son cœur, ses côtes la faisait souffrir, respirer était un supplice. Mais supportable. Et bien doux comparé à la mort à laquelle elle avait échappée. Il fallait qu’elle se rhabille convenablement et qu’elle se mette en route. Son attention se reporta sur la jeune fille. Elle parla alors avec sérieux :
-Je dois partir. Veilles bien sur ton ami. Tu le remercieras de ma part, et m’excuseras aussi pour les dommages causés.
Retirant ses mains du visage de l’homme d’eau, elle souleva le plus doucement sa tête pour pouvoir sortir ses jambes qui lui servaient de coussin temporaire. Puis la reposa délicatement sur une petite montagne de sable. Elle put se lever enfin, déplier ses jambes lui fit un bien fou. Elle espérait pouvoir tenir dessus jusqu’à la fin de son retour. Gail ramassa ses précieuses algues. A son retour, du travail l’attendait. Ce n’était pas tout de trouver les algues, il fallait les transformer par la suite. Elle s’inclina avant de s’éloigner de quelques pas. | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Jeu 31 Mai - 18:07 | |
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Une voix.... Elle m'appelait....Mon prénom...j'entendais mon prénom... Une voix familière, ou voix qui semblait cependant étrange...déformé par les abîmes sans doute. Qui celà pouvait-il être ? Je voulais savoir. Je voulais connaître ce visage. Et vérifier ce qu'il était advenu de la nageuse, cette femme blessé, meurtrit par tant de cicatrices, cette femme au cheveux bruns qui avait pointé du doigt mes faiblesses... je devais la voir. Au moins son visage... Ouvrir les yeux... Ce n'était pas si compliqué pourtant ! Mes paupières étaient cependant si lourdes qu'à ce moment précis, je pensais celà impossible.
De la chaleur émanait à coté de moi, tandis que je sentais près de moi un corps froid et grelotant. Qu'est ce qui se passait donc ? J'avais l'impression d'étouffer. L'air me manquait. Ce n'était pas à cause de cette chaleur, non... Mais plutôt...mes poumons...Je n'arrivai plus à respirer. La douleur me lançait, elle bloquait ma respiration. Soulever ma cage thoracique comportait une étrange souffrance qui avait été camouflé par cet état d'inconscience. L'électricité....ma pire ennemie...
Il fallait que je me lève. Il fallait que je fuis. Elle me tuerait. Si je restai là, si je ne me levai pas, j'étais totalement sans défense...Et je détestai çà. C'était de la volonté qu'il me fallait, de la volonté, il fallait que je me jette dans ce vide déroutant, dans cette vie qui était mienne. Il fallait que je remette mon costume, ce corps, cette peau, ce cœur...il fallait revêtir tout ce fardeau pour vivre. Voilà, j'y étais. Je sentais de plus en plus ma chair, mes veines, mon pouvoir qui me hurlait de fuir, cet instinct qui vous bouffe les entrailles. Et votre estomac qui vous brûle, et vos poumons qui fument encore, et ces picotements qui dansent...
Mes paupières se levèrent sans que mon corps ne prévienne quoi que ce soit. La vie avait de nouveau prit possession de ce corps en loque. Mes yeux capturèrent l'étendu du ciel en un mouvement. C'était comme ci que j'avais ressuscité, avec toute la violence que cela impliqué. Sans que je n'ai eu le temps de comprendre, je me levais avec une rapidité de survie. Mes jambes vacillaient légèrement, le sol tournait, mais ce n'était pas pour autant que je n'étais pas en alerte, les sens en éveille. Je venais de bondir sur le mes pieds, ces vertiges n'étaient pas étonnants. Sans que je n'eus le commandement, ma glace mangeait mon corps, comme pour me protéger d'une attaque improbable. Ma peau avait les scintillements de l'eau à la lumière de la Lune. La scène se passa vite dans ma tête, des tas d'informations parcouru mon cerveau.
Je devinais la nageuse : dénudé, mouillé, tenant fermement ses algues qui étaient devenus noir charbons, à quelques pas de là. Tandis que non loin se tenait une autre femme. Je plissai les yeux, qui était-elle ? Ses vertiges ne m'aidaient pas à voir clair, j'avais des tâches noirs collés à la rétine, masquant son visage bien qu'il me semblait familier. Je pris une grande respiration qui m'arracha un rictus de douleur. Et bien vite je commençais à paniquer. Le sol avait cesser de tourner, il avait cesser de jouer, de se dérober sous mes pieds, oui j'en étais sûr. Alors pourquoi y avait-il toujours ces tâches noir qui me bloquer la moitié de ma vision ??
Je respirai de plus en plus vite, essayant de comprendre ce qu'il m'arrivait. Je regardai un point fixe, souhaitant faire disparaître ces satanés tâches, en vain. Mon coeur s'emballait, mon pouvoir s'agitait, il fallait que je me calme... Et vite...
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| | | Eiliyah Hikrah
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Jeu 31 Mai - 20:33 | |
| - Elles sont très précieuses.
Mon coeur s'arrêta quelques secondes... Jusqu'à-ce qu'elle termine sa phrase, et que je puisse respirer à nouveau.
- Elles sont destinées à être réduites en poudre, alors ce n’est pas très grave.
J'étais soulagée à nouveau, j'avais eu peur d'avoir commi l'irréparable, encore une fois. La jeune femme avait l'air assez mal en point. Elle caressait douloureusement ses côtes, et avant que je puisse lui demander quoi que ce soit, elle voulut s'enfuir.
- Je dois partir. Veilles bien sur ton ami. Tu le remercieras de ma part, et m’excuseras aussi pour les dommages causés.
Pourquoi elle voulait déjà partir ? Etait-ce à cause de moi ? J'avais un subit manque de confiance en moi. Je me disais qu'elle s'en allait parce que j'avais mal agi, parce qu'elle ne me faisait pas confiance, à moi et mon pouvoir incontrôlé... J'avais les yeux vitreux tout en la regardant se lever, et déposer délicatement la tête de Wayne sur la terre. Je reconnus ces gestes... Des gestes de médecins. Elle me faisait penser à ma grand-mère, elle qui soignait toutes les personnes dans le besoin. Oui, c'était comme elle. Cela me fit monter une boufée de nostalgie... Elle me manquait.. J'avais envie de prendre dans mes bras l'inconnue.
Tout à coup, Wayne se leva, me faisant sursauter, et je lachai un petit cri. Il tenait à peine sur ses jambes ! L'électricité avait dû lui faire un tel choc !! Il respirait fort, si fort, chaque soupir me déchirait le coeur, j'avais l'impression qu'il saignait, une terrible émorragie de l'intérieur de son corps... Il ressemblait à un aveugle, regardant le vide, fixant un point qui n'exisait pas. Il se tourna vers la jeune femme, regardait le ciel, vers moi... Il s'agita encore. Sa peau était luisante...
- Wayne ...? Est-ce que tu vas bien ?
Je m'approchai de lui, doucement... Son expression me faisait penser à moi, lorsque je me regardais perdre le contrôle de mon corps et de mon pouvoir, tout en pleurant toutes les larmes, ressemblant plus à des flammes qu'à de l'eau... Oui, c'était cette expression, ce désespoir qui l'habitait... J'étais toute proche de lui... Je devais faire attention, il pouvait aspirer toute once de vie en moi, et je le savais. L'eau éteint le feu.
J'effleurai son épaule, maintenant.
- Wayne... Reprends-toi, ça va aller... Tu es hors de danger !
Ma voix tremblait, j'avais peur des conséquences de mes actes, je n'avais peut-être pas bien fait de m'approcher, mais ça avait été plus fort que moi, je crois bien.
- Mademoiselle, s'il vous plait, restez-là au cas où ça dégénère, lui criais-je, je crois qu'il ne contrôle plus son pouvoir... N'approchez pas, par contre, s'il ressent votre électricité, il risque de prendre peur...
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Ven 1 Juin - 19:04 | |
| La jeune femme venait d’annoncer son départ. Qu’elle avait hâte de récupérer ses affaires ! Enfiler des vêtements bien secs et chauds, et cacher toutes les immondices parcourant son corps par la même occasion. Il fallait vraiment qu’elle parte… Déjà que la perspective de marcher toute la nuit ne l’enchantait guère … Sa vitesse de déplacement allait, de plus, sûrement être diminuée à cause de certaines douleurs. Son souffle serait assurément beaucoup moins vigoureux qu’à l’ordinaire. Bref, elle n’était pas sortie de l’auberge. S’éloignant de l’homme et de la jeune fille, une main se crispant de douleur posée sur son cœur, elle ne se retourna pas. Lorsqu’elle partit, tout était calme. Elle aurait peut-être du donner plus de directives à la fille de feu ? Il n’y avait pas grand-chose à savoir. Elle sentait des yeux la fixer pendant qu’elle marchait, cela ne pouvait être qu’une personne, l’autre étant toujours inconsciente.
En fait, même si elle avait dit à la jeune fille ce qu’il fallait faire, elle n’aurait pu le faire. Une simple petite chose, qui tombait sous le sens : que la victime ne s’agite pas et surtout qu’elle se repose. Mais, comme tout les patients se réveillant d’une longue absence, il s’agita. Il aurait été impossible à son amie de faire quelque chose. Un cri parvint alors aux oreilles de Gail. Un cri aigu féminin. Elle s’arrêta de marcher subitement, gardant sa main pressée sur ses côtés douloureuses au niveau de son cœur. Elle regarda droit devant elle, leur tournant toujours le dos. Puis ferma les yeux, fort, réfléchissant. Elle devait vraiment partir. Elle ne pouvait se permettre de rester encore, de toute façon, il n’y avait rien qu’elle puisse faire de plus pour lui, il avait juste à se réveiller et rester tranquille.
Exaspérée, elle leva les yeux au ciel, lâcha un soupir et se retourna vers eux. Pourquoi ne pouvaient-ils pas rester tranquilles ?! Était-ce vraiment quelque chose d’impensable. C’était toujours pareil ! Ils voulaient comprendre ou fuir dès leur réveil, posant des tas de questions. C’était justement la chose à ne pas faire. Mais, cela était normal de vouloir savoir, de vouloir fuir le danger qui nous a mis dans cet état. La Soigneuse le comprenait bien, mais à force, cela était désespérant. Ils étaient vraiment tous pareil… La suite ne parvint pas à ses oreilles, elle était trop éloignée. Mais l’appelle de la jeune fille si. Elle lui criait de revenir l’aider :
- Mademoiselle, s'il vous plait, restez-là au cas où ça dégénère, je crois qu'il ne contrôle plus son pouvoir... N'approchez pas, par contre, s'il ressent votre électricité, il risque de prendre peur...
Gail fit marche vers eux, constatant qu’il y avait eu des changements. Et quel changement ! Le jeune homme se tenait debout, il vacillait au début, mais le temps qu’elle arrive à leur niveau, il ne bougeait plus, ses jambes avaient du retrouver de leur solidité. Comment voulait-elle qu’elle aide si elle ne pouvait pas s’approcher ? Qu’il prenne peur pourrait être une bonne chose. Son pouvoir retrouverait sa place en essayant de se défendre. Alors l’une avait le feu, l’autre l’électricité. Ils étaient chacun dangereux pour quelqu’un, cette situation était dangereuse pour certains. Gail savait contrôler son pouvoir, lorsqu’elle était consciente. La jeune fille ne maîtrisait pas très bien son pouvoir à cause de ses émotions, et l’homme qui venait de se réveiller avait perdu tout repère, ayant un pouvoir alors instable pour un petit moment.
La Vagabonde était revenue sur ses pas, certes, mais elle ne pouvait rien faire pour l’aider. Personne ne le pouvait d’ailleurs. A part si quelqu’un avait la possibilité de rentrer dans la tête des gens. Ce qui était quelque chose de plutôt effrayant et -à sa connaissance- inexistant à cette scène. Elle le regarda un instant, observant. Il semblait affolé et très paniqué, mais son pouvoir ne lui ferait assurément aucun mal. A elles peut-être, mais même cela, Gail en doutait. Elle s’approcha d’eux et regarda la jeune fille, apeurée. Son visage sérieux et soucieux, elle fronça les sourcils et parla calmement :
-Je ne peux rien faire, même si cela venait à dégénérer. J’ai fait tout ce que je pouvais. Il faut qu’il se repose, c’est la seul chose de constructive qu‘il puisse faire. S’agiter ne fait que retarder son bon rétablissement. Mais moi, il ne m’écoutera peut-être pas. Je préfère le laisser avec une personne qui lui est familière, cela ne pourra lui être que bénéfique.
Elle baissa alors légèrement la tête et soupira doucement, déconcertée face à cette situation incontrôlable. Elle avait fait tout ce qu’il fallait. On lui interdit de s’approcher et de le toucher, pour qu’il ne soit pas effrayé. Mais à l’évidence, il se mettait dans cet état tout seul. Il y avait donc autre chose qui n’allait pas. La jeune femme reposa son regard sur lui. Quelque chose clochait. Cela la désolait de ne pouvoir rien faire de plus. Mais il y avait une autre personne qu’elle devait aider. Et en l’occurrence pour celle-ci, elle pouvait faire quelque chose de concret.
Le rétablissement de l’homme de l’eau ne tenait qu’à lui. Peut-être que d’entendre des directives d’une personne qu’il côtoie lui donnerait plus de courage et le rassurerait davantage. Mais ni Gail ni la jeune fille ne pouvait faire quelque chose concrètement pour l‘aider. Elles n’étaient que spectatrices. Tout ce passait à l’intérieur de lui. Et pour que tout rentre dans l’ordre à l’intérieur, il fallait qu’il se calme et se repose, ici, près de son élément. | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Ven 1 Juin - 21:34 | |
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- Wayne ...? Est-ce que tu vas bien ?
J'eus un sursaut. Je connaissais cette voix, je le savais... Mais mon esprit malade était incapable de placer un nom sur celle ci. J'entendais des pas et la voix s'approchait vers moi. Elle me connaissait, oui, sinon elle ne m'aurait pas nommé. Mais qui était-elle ? Je n'arrivai toujours pas à distinguer son visage des brumes noirs. Quelque chose toucha alors mon épaule, c'était chaud, brûlant même comparé à ma température de glace.
- Wayne... Reprends-toi, ça va aller... Tu es hors de danger !
Surpris parce que je n'avais rien vu venir, je me reculai vivement, me dérobant à la chaleur. Je ne voulais pas que l'on me touche. Je ne voulais pas que l'on me regarde. Ni que l'on ne s'intéresse à moi. Je voulais que l'on me laisse seul. Je voulais disparaitre, me reprendre, me reposer et comprendre...Je ne voulais pas que l'on me voit comme çà. Non...
- Mademoiselle, s'il vous plait, restez-là au cas où ça dégénère, je crois qu'il ne contrôle plus son pouvoir... N'approchez pas, par contre, s'il ressent votre électricité, il risque de prendre peur...
La voix avait crié de l'aide. Elle avait peur, elle tremblait, elle pensait que je ne saurai me maîtriser. Elle n'y était pas. Mon pouvoir, je l'avais récupéré dès que ma conscience avait repris le dessus. Ce n'était pas çà qui clochait, non...Mon pouvoir n'était là que pour me protéger, pour m'alerter, pour m'avertir...Je n'arrivais pas à assembler l'idée, pourtant elle était là, présente, c'était une évidence...Mais je m'y refusais, je n'arrivais pas à l'accepter...Je n'arrivai pas à la penser, bien que je savais qu'elle n'avait pas besoin que je la pense pour exister.
-Je ne peux rien faire, même si cela venait à dégénérer. J’ai fait tout ce que je pouvais. Il faut qu’il se repose, c’est la seul chose de constructive qu‘il puisse faire. S’agiter ne fait que retarder son bon rétablissement. Mais moi, il ne m’écoutera peut-être pas. Je préfère le laisser avec une personne qui lui est familière, cela ne pourra lui être que bénéfique.
Je sursautai, surpris d'entendre une seconde voix si proche. Je n'avais pas aperçu le corps avancer, je n'avais pas su sentir la personne s'approcher. Je n'avais pas su la voir...C'était ca le problème, je n'y voyais plus rien !!
- Mes...yeux...
Parler m'arracha une grimace de douleur qui mangea mon torse. Je respirai plus fort. Non, pas çà...Pas mes yeux... Mon regard était toujours scotché au même point invisible. J'apercevais de la lumière, des couleurs, des formes aussi...mais les tâches noirs dévoraient mes rétines et aspiraient à elles seules toute ma vision. J'avais le regard insistant...et vide. Je passai ma main là où j'aurai du la voir, je la devinais, mais la distinction était si fragile que je me demandais si je l'aurai vu si elle n'avait été rattaché à mon corps.
- Je n'y vois plus rien !!
J'avais paniqué. Ma glace avait un peu plus manger ma peau et mon corps. Je fis un pas en arrière afin qu'il n'y est pas de débordement. J'entendis les vagues de l'océan clapoter entre elles. Elles s'agitaient à cause de ma panique. Je fermais les yeux, prit une grande bouffé d'air marin. Il fallait que je garde ma maîtrise. Lorsque je rouvris les yeux, les abîmes étaient toujours là. La douleur aussi tout comme la glace qui parcourait de çà et là mon corps, mais ma panique s'était quelque peu dissipé. Il fallait que je me concentre. L'idée était là, c'était un fait : je n'y voyais plus rien. J'étais perdu, dérouté, sans défense aucune. J'avais toujours accordé trop d'importance à ma vue au détriment de mes autres sens. Le toucher je l'avais renié à cause de mon pouvoir, l'odorat je n'y avais jamais prêté plus d'attention que cela avec mes rares sorties, le gout était un sens que je n'avais jamais considéré comme tel. Je n'avais que mon ouïe, que j'avais perdu l'habitude d'écouter étant donné que je n'étais plus destiné à devenir Chasseur, à ma disposition. Comme beaucoup d'autres hommes, je m'étais reposé sur la vue. Prêtant confiance à tout ce que je voyais, aujourd'hui je n'avais plus rien à voir.
- Absolument...plus rien...reprenais-je comme ci qu'en le répétant j'allais mieux comprendre ce qu'il m'arrivait.
Ma voix s'était cassé dans un élan d'émotion. C'était le choc électrique, oui j'en étais sûr, c'était de là que venait mon défaut de vision. La foudre m'avait abîmé. Aussi bien mon physique, que ma fierté. J'étais cassé, plié aux volontés du ciel. L'eau n'avait pas eu raison cette fois ci...
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| | | Eiliyah Hikrah
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Lun 4 Juin - 19:44 | |
| -Je ne peux rien faire, même si cela venait à dégénérer. J’ai fait tout ce que je pouvais. Il faut qu’il se repose, c’est la seule chose de constructive qu‘il puisse faire. S’agiter ne fait que retarder son bon rétablissement. Mais moi, il ne m’écoutera peut-être pas. Je préfère le laisser avec une personne qui lui est familière, cela ne pourra lui être que bénéfique.
Le problème, c'était que nous n'étions pas si proches que cela, nous nous connaissions que depuis peu... Bien peu de temps... M'écouterait-il ? Je n'en étais pas sûre malheureusement, et trop m'approcher pouvait bien être dangereux, car Wayne s'était reculé, il devait vouloir contrôler son pouvoir, sans risquer de retomber dans les erreurs qu'il avait faites des années avant. Je regardai droit dans les yeux la femme...
- Dites, mais qui êtes vous... ?
C'était vrai ça, qui était-elle à donner tous ces conseils ? Mes pensées furent stopées net, car Wayne, dans sa terrible respiration avait réussi à prononcer une phrase.
- Mes...yeux...
Ses yeux ?
- Je n'y vois plus rien !!
S'en suivit une atroce suite de respiration, toutes plus effroyables les unes que les autres, Wayne était terrorisé ! Peut-être le mot est un peu fort, mais c'était l'impression qu'il me donnait...
- Absolument...plus rien...
Sa voix se brisa... Moi, j'eus une réaction totalement différente, en effet, c'était à mon tour d'être terrorisée...
- Non... Non non non c'est pas possible comment ça plus rien c'est c'est...
J'avais les larmes aux yeux. Il ne voyait plus ce ciel qu'il avait tant regardé, la veille ? Il ne pourrait plus voir les étoiles, la lune ? Cet océan, la source de son pouvoir... Il ne pourrait alors uniquement entendre son bruit ? Plus jamais il ne verrait ce bleu ??? Comment pouvais-je l'aider ? Comment ???
- Comment...
Je m'approchais encore de lui, mais sans le toucher. Je sentais d'ici l'air froid.
- Tu ne me vois pas Wayne ?...
J'essayais de retenir mes sanglots. Pourquoi cela me touchait autant ? Je n'en avais aucune idée, c'était étrange... Je m'imaginais à sa place. J'avançais ma main de son visage, jusqu'à-ce que mes doigts effleurent ses paupières. C'était si froid que ça me faisais mal, mais il fallait que je supporte cette horrible douleur, et j'espérais qu'il ne ressente pas la même, mais c'était malheureusement probable... Je fermais délicatement ses paupières. Puis mon autre main sur l'épaule de Wayne, j'essayais de lui refaire un massage, comme celui que j'avais fait à ses cicatrices dans son dos, l'autre fois, pour qu'il se détende, et peut-être qu'il me reconnaisse. J'avais malgré tout confiance en la belle femme, et il fallait qu'il se calme, bien qu'il risque à nouveau me repousser. Ces saletés de larmes me brouillaient la vue, heureusement que je n'étais pas aux Terres Volcaniques, là-bas, elles auraient brûlé le sol.
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Lun 4 Juin - 21:48 | |
| Alors que Gail les avait rejoint une nouvelle fois, elle annonça la triste nouvelle à la jeune fille inquiète. Cela ne devait pas l’inquiéter, tout était normal, mais elle comprenait malgré tout. La Soigneuse la pensait bien à même de s’occuper de l’homme, surtout qu’il pouvait se tenir debout à présent. Elle lui demanda ensuite qui elle était. Gail lui aurait répondu par son prénom et sa fonction. Mais quelque chose l‘empêcha de répondre. Un murmure parvint tout d’abord à ses oreilles. N’étant pas très proche de lui, mais plus d’elle, elle ne compris pas tout de suite. Puis l’exclamation de stupeur et de peur résonna :
- Je n'y vois plus rien !!
Le jeune homme luisait, chez une être humain cela aurait pu s’apparenter à de la transpiration. Mais pas chez lui, tout y était plus lisse et compact; et plus froid également. Alors qu’il répétait es mots, il semblait comprendre et réaliser ce qu’il lui arrivait. La Vagabond eut alors son idée sur la question. De toute façon, il n’y avait que deux possibilités : que cela soit ponctuelle ou constant. Et dans l’un comme dans l’autre, elle ne pouvait rien faire. Du moins, là tout de suite, c’était impossible. Et la cécité, personne n’avait pu réussir à la guérir. Il ne restait alors qu’une seule chose à faire, chose qu’elle avait déjà précisée à la fille de feu : le repos et le calme.
En y réfléchissant, il s’était levé très vite, -trop vite, avait bondi comme un diable hors de sa boite. Son sang avait dû affluer trop rapidement à son cerveau, qui fut alors irrigué abondamment en un cours laps de temps. Ce qui est très mauvais bien sûr. Cela expliquait également le vertige et les jambes tremblantes. Il fallait que tout se reconnecte correctement, et il avait du se réveiller avant que tout ne rentre dans le bon ordre. La jeune fille se rapprocha du revenant, bouleversée, presque autant que lui l’était. Alors à ce moment, elle su.
Cela avait été un erreur de revenir sur ses pas. Elle aurait du continuer son chemin, elle avait perdu bien assez de temps comme ça en bavardages. Gail serra les algues dans son poing. Elle ne voulait en entendre d’avantage, la situation devenait un peu trop personnelle, elle ne voulait plus être ici. Elle murmura tout bas pour elle-même en baissant la tête, décidée :
-Je suis personne …
Que lui avait-il pris de penser qu’elle pouvait faire quelque chose ?! Quelqu’un dont elle était sûre de pouvoir prolonger la vie l’attendait, entourée de toute sa famille probablement, tous heureux. Elle tourna les talons, les laissant seuls. Elle ne pouvait faire partie de cette équation, elle avait fait sa part et ne voulait plus en être. Quelle sotte elle pouvait faire parfois … Elle se sentait mal d’avoir été si proche de lui, de l’avoir autant touché. Elle s’en voulait vis-à-vis de la jeune fille. Et d’elle-même aussi, de lui avoir fait mal alors qu’il tentait de la sauver, voilà que ça lui retombait dessus, lui qui n’avait sûrement rien demandé de tel. Il aurait fallu qu’il n’intervienne pas … Si seulement …
Une fois plus loin, elle reporta sa main à son cœur, touchant ses côtes. Cela prendrait du temps à se remettre en place, mais au moins, cette douleur ne serait pas éternelle. Lorsque l’on souffre rien qu’en respirant, on aimerait mourir pour que cela s’arrête. Il fallait qu’elle retrouve l’arbre dans lequel elle avait caché son sac contenant toutes ses affaires et surtout : ses vêtements. Elle avait assez joué à l’exhibitionniste pour aujourd’hui. Marchant la tête baissée, regardant ses pieds nus dans le sabla, les poings fermés, elle marchait, tel un bélier fonçant sur sa cible. L’arbre en vue, elle le contempla un instant, elle ne se retourna toujours pas vers eux, de sa place, ils devaient êtres des silhouettes floues colorées. Ayant repéré ses affaires, elle grimpa.
Et fatalement, elle avait beaucoup plus de mal qu’à son arrivée. Chaque mouvement était un supplice. Mais elle y arrivait, il lui fallait à tout prix. Heureusement, il n’était pas perché très haut, juste quelques branches après la base. Une fois qu’elle l’eut en main, elle passa la sangle sur son épaule, le portant en bandoulière. La descente fut alors plus tranquille et moins agitée. Un poids venait de se retirer de sa conscience. La suite ne pouvait que se dérouler au mieux. Sautant de la dernière branche, ses jambes vasières un peu, mais elle resta sur ses pieds.
Elle ouvrit son sac, rapidement et visiblement pressée. La première chose sur lequel elle mis la main fut ses mitaines. Elle les enfila directement, avec un soupir de soulagement. Elle retira sa longue écharpe beige qui était nouée autour de sa taille et enfila à la place son bas large, retira son débardeur trempé pour revêtir sa fine veste ainsi que son manteau. Elle avait déjà attrapé froid, mais, elle ne pouvait se permettre de se balader avec une simple veste fine, étant juste en sous-vêtement dessous. Et la dernière chose et non des moindres : ses lames. Elle serra les sangles à mi-cuisses, refermant son manteau pour cacher le tout. Enfila sa capuche puis se tourna vers la mer une dernière fois. Il était temps pour elle de partir, les algues rangées précieusement dans une petite poche de son sac. Quelqu'un l'attendait. La nuit l’attendait, la marche aussi. | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Mar 5 Juin - 18:23 | |
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- Non... Non non non c'est pas possible comment ça plus rien c'est c'est...Comment...Tu ne me vois pas Wayne ?
C'était ce que je venais de dire. Je ne voyais plus rien. Pourquoi cette femme était-elle si touché ? Qui était elle ? Pourquoi diable était elle si émue ? On aurait dit qu'elle me connaissait, elle me connaissait, celà n'en faisait aucun doute, mais sans mes yeux pour la voir, je ne parvenais pas à mettre une identité sur cette voix. Je distinguais légèrement quelque chose, et bientôt on effleurait mes paupières, les fermant. Je me laissai aller, je me laissai faire, incapable de repousser, incapable d'éviter. Je me rassurais, j'avais bien vu quelque chose approcher, donc j'apercevais encore des ombres. Ma vue reviendrait, je me bornais à le penser. Ca ne devait être que passager, je ne pouvais pas être aveugle, ce n'était tout simplement pas possible. Impensable.
J'eus un sursaut. Une main vint se poser sur mon épaule et de la chaleur en émanait. C'était comme si des flammes venaient embraser ma peau, comme si que des flammes tendres et langoureuses venaient embrasser ma chair. C'était reposant, agréable, comme une chaude couverture un soir d'hiver, une sensation que j'avais connu il y a tellement longtemps, des années même, avant que ma glace implose dans mes veines. Je reconnaissais cette sensation, cette chaleur qui venait épouser mes membres, ce massage de feu...
- Eiliyah... ?
Non, c'était impensable. Que ferait-elle dans un tel lieu ? C'était une étrangère de feu, elle ne pouvait s'aventurer au Bord d'Ewis. Tout simplement parce qu'ils ne supportaient pas cette étendues d'eau à perte de vue, mais aussi par sa dangerosité. Les êtres y vivant avaient une grande affinité avec l'élément de l'eau, et même certaines bêtes possédaient un pouvoir avec cet élément. Il fallait être idiot pour un être composé de feu de venir là où dort l'eau...Ou il fallait s'appeler Eiliyah. Elle était si surprenante, si étonnante, et si maladroite qu'au final cela me sembla presque logique qu'elle se trouva ici. Comme pour me justifier cette idée, je portai mes mains à son visage, non sans peine. Tout d'abord je capturai la main qui reposait sur mon épaule, je m'en défis et remontai la courbe de son bras pour arriver à son cou. Là, ma main s'égara à ce qui me semblait être une oreille. Je la sentis frémir sous mes doigts, j'avais oublié à quel point notre différence de température pouvait être élevée. Mais je me maitrisais, je savais que je ne lui ferai aucun mal. Je me concentrai un instant afin de faire disparaitre cette glace qui mangeait mon corps, cela aiderait sans aucun doute à diminuer l'écart. Et j'aurai voulu voir ce spectacle, voir cette glace se faire rappeler, la voir obéir à ma conscience et se faire aspirer par mon flux de magie. J'aimais contempler ce phénomène, il m'émerveillait à chaque fois. Après avoir atteint son oreille, ma main glissa sur sa joue et mon autre main la rejoignit. Je tâtais un instant son visage, ses joues, ses lèvres qui étaient douces et qui se raffermirent à mon contact comme glacées, puis j'arrivai à ses yeux. Je surpris une ou deux larmes au passage qui s'en aller mourir sur ses joues encore d'enfant. Et je ne sus me souvenir de la couleur de ses yeux. Mais il me sembla que c'était bien elle, sa peau était chaude et avait la douceur d'une pétale de fleur sauvage, ses yeux étaient généreux et offraient des perles d'essence sans en réclamer davantage hormis le droit de pleurer.
Après plusieurs secondes, j'entendis des pas. Quelqu'un partait. Sans doute la nageuse. Comment pouvait-elle partir en laissant sa victime aveugle et désorienté ? Je me redressai, mes mains quittèrent le visage d'Eiliyah pour l'écarter sur le coté.
- Ne bouge pas, lui ordonnais-je.
Je plissais les yeux, essayant de capturer l'étendu du monde ou juste un fragment. Mais hormis quelques ombres qui surgissaient avant de disparaitre aussitôt, j'étais plongé dans l'obscurité. Je cherchai cependant à y voir quelque chose, au moins à savoir me frayer un chemin vers le son des pas. J'avançais d'un ou deux pas, je titubais encore légèrement, je n'avais pas encore mes repères et le sol n'était pas plat. Je marchai à l'aveuglette et c'était le cas de le dire. J'aperçus soudain une forme humaine au loin, puis elle disparut de nouveau, rongée par la nuit. J'avais la direction à suivre, il fallait que je continue tout droit. Je fis quelques mètres, me rapprochant de ce que j'avais pu entrevoir quelques secondes plus tôt. Mon pied chuta une ou deux fois sur une pierre mais je tenais bon. Ma fierté m'interdisait de renoncer. Puis soudain, je finis allonger au sol. Je venais de tomber dans un bruit lamentable. Oui, j'étais lamentable. Je me relevais légèrement, me tenant sur mes coudes, la tête tournait vers le bas, vers le sol. Je sentais mes deux tresses tomber sur mon épaule jusqu'à se mêler à la terre. Mes sourcils se plissèrent, j'enfonçais un point dans le sol, énervé.
- Allez vous fuir sans même vous retourner ? criais-je à destination de l'inconnue, souhaitant la provoquer, puis j'hurlais. Je vous ai sauvé la vie ! Je vois peut être rien à l'heure actuelle, mais je ne suis pas idiot. Vous pourriez au moins vous retournez et me regardez, vous pourriez au moins poser les yeux sur moi au mieux de disparaitre comme une voleuse !
Silence tandis que je restai au sol, allongé sur le ventre, le haut du corps soutenue par mes coudes et les yeux toujours plongé dans le vide, le regard vers le sol. Mes paroles l'avaient-elle atteintes ? L'avais-je énervé ? J'avais beau la provoquer, j'ignorais son caractère, je ne savais pas si elle riposterait, ni même si elle m'attaquerait et encore moins si elle me répondrait, j'osais l'espérer en tout cas. Ce que je savais , c'était que j'étais sans défense, je savais très bien que je ne ferrai pas le poids devant elle, rien que par rapport à nos pouvoirs. Si j'avais eu la vue, j'aurai peut être pu avoir une chance au combat armé, mais dans de telle condition, j'étais à sa merci. Cependant j'avais confiance en moi, peut être un peu trop même, c'était l'un de mes défauts j'en avais conscience. Je savais que ma confiance en moi me perdrait, je me croyais hors d'atteinte, le rôle d'Alpha m'était peut être monté à la tête. Mais je ne me laisserai pas faire, çà aussi c'était une certitude. Si elle m'attaquait, je ne ferai pas long feu. Mais de là à ce qu'elle m'attaque, je ne le pensais guère.
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Mer 6 Juin - 19:48 | |
| Gail n’entendit bien sûr pas la suite de la discussion entre la jeune fille et de l'homme -partiellement- aveugle. Serait-elle restée si ils lui avaient proposé ? Non sûrement pas. Elle aurait aimé tout de même s'excuser et remercier son sauveur qui était, paradoxalement, également sa victime. Peut-être que lui en aurait rien eu à faire de ses remerciements et excuses. Quoi qu’il en soit, elle avait chargé la jeune fille de les lui transmettre à son réveil. Maintenant qu’il était réveillé, il ne le savait toujours pas. Il était trop agité et étaient tous les deux trop inquiets. La Vagabonde allait disparaître de leurs vision tout d’abord, puis de leurs souvenirs, et ainsi de leurs vies. Elle avait fait ce qui avait été besoin de faire, pour chacun d’eux. Du moins, elle avait essayé au mieux. Et pour faire encore mieux, elle les avait laissé se retrouver. Elle n’était qu’une ombre qui avait agit seule, et elle devait partir, glisser vers d’autres lieux, plus sombres. En fait, Gail avait pour habitude d’entrée dans la vie des gens, lorsqu’il en avait besoin, et une fois son travail terminé, elle disparaissait. Cela ne voulait pas dire que vous ne la reverrez jamais au contraire. Mais quand tout le nécessaire avait été fait, pourquoi s’attarder alors que d’autres ont besoin de vous ?
Emmitouflée dans son long manteau, à l’abri du vent froid qui soufflait dans les vagues qu’elle contemplait une dernière fois, la jeune femme se disait qu’elle aurait dû partir immédiatement au lieu de s’attarder sur des divagations de son esprit. Elle n’était plus très concentrée à vrai dire … Et cela n’allait pas. Elle reviendrait à cet endroit, elle en était sûre, même sans avoir quelque chose de précis à faire. Ce lieu était l’un des rares endroits où elle pouvait laisser aller son esprit où bon lui semblait. Peut-être ne retournerait-elle pas à l’eau tout de suite … Mieux valait attendre, oui. Un cri retentit, venant du plus profond des entrailles de l’homme d’eau.
- Allez vous fuir sans même vous retourner ? Je vous ai sauvé la vie ! Je vois peut être rien à l'heure actuelle, mais je ne suis pas idiot. Vous pourriez au moins vous retournez et me regardez, vous pourriez au moins poser les yeux sur moi au mieux de disparaitre comme une voleuse !
Cela lui était adressé à elle, vraiment ? La jeune femme porta ses mains à ses côtes, les frottant doucement, absente et pensive devant la gigantesque étendue de liquide salé. Puis elle baissa la tête, grimaçant un peu de douleur et réfléchissant. Cela ne la provoqua en aucun cas, elle n’était pas en colère. Cela ne faisait pas partie de son caractère, sauf lorsqu’on cherchait à la blesser réellement. Elle releva alors la tête vers le ciel où des nuages gris menaçant commencèrent à se former. Non, elle n’était pas en colère, cela la rendait plutôt triste et honteuse.
Certainement qu’à ce moment précis, il avait raison. Mais, elle était un peu une voleuse après tout non ? Cela faisait également partie de ses attributs professionnels : elle retrouvait des objets ou les récupérait, parfois elle avait besoin de les voler à leur propriétaire temporaire, pour ensuite pouvoir les restituer au commanditaire. Alors à ce moment là de sa pensée, ses yeux cherchèrent l’homme des yeux, sur le sable. Elle fit quelques pas vers eux. Elle le cherchait à mauvaise hauteur à vrai dire, le pensant debout. Non loin, il gisait là. Elle accourue vers lui, les pas alourdis par le sable et ralentis par ses quelques blessures internes. Et la première chose qu’elle dit, forcément, fut une réprimande. Elle s’agenouilla devant sa tête. Il ne la voyait sûrement pas, mais elle retira sa capuche et posa une main sur son épaule pour prévenir de sa présence, quoi qu'il l'eusse sûrement entendu accourir.
-Mais bon Dieu ! Pourquoi ne pas vouloir vous tenir tranquille ?! Pourquoi toujours bouger et empirer les choses ?! Vous auriez dû rester auprès d’elle !
Elle souffla, exaspérée, déconcertée à nouveau par le manque de considération qu’il avait pour lui-même. De la colère ? En quelque sorte … La jeune fille savait quoi faire, la Soigneuse lui avait tout dit. Et apparemment, aucun de ses messages n’avaient été transmis. Elle s’agenouilla comme si elle allait prier, rapportant ses mains à plat sur ses jambes pliées en deux sur lesquelles elle était assise. Reprenant son calme, elle respira profondément, au détriment de ses côtes, essayant de ne pas trop contracter son visage. Peu importait de toute façon, il ne voyait rien, pour le moment. Gail se rendit compte alors qu’il était seul, elle chercha la jeune fille des yeux, elle devait s'inquiéter, se faire un sang d'encre. Le ciel, bizarrement, s’éclaircit, le vent emportant les lourds nuages. Son calme était revenu. Elle le regarda, un peu consternée par cette situation, ses sourcils se fronçaient, elle essayait de trouver la bonne formule. Elle tenta alors :
-Je n’ai pas cessé de vous regarder, de veiller sur vous, d‘attendre et d‘espérer… J’ai fait ce que j’ai pu, autant que j’ai pu. Vous vous êtes réveillé, je n’avais plus aucune raisons de rester, mon rôle était terminé. Elle fit une petite pose, respirant, soutenant ses côtes avec une main. C’est bien vrai, vous m’avez sauvé la vie. Mais vous n’auriez peut-être pas dû étant donné l’état dans lequel JE vous ai mis. Et j’en suis désolée…
La jeune femme porta une main à son front, confuse. Ces paroles étaient sincères, et elle avait un peu de mal à les dire, le début avait été hésitant, et la fin vraiment difficile. Ne supportant pas avoir à s’excuser ou à remercier quelqu’un. A choisir, s’excuser était moins difficile. Il y avait pleins de choses à dire en fait. Mais, ces choses passaient dans sa têtes comme un coup de vent. Et elle les oubliait alors. Elle n’avait pas été en colère à proprement parler, du moins, pas à cause de ces paroles qu’il avait crié exprès. Elle soupira alors doucement en baissant la tête, regardant le sol sablé.
Pourquoi la provoquer comme cela ? Qu’y gagnait-il au final ? Rien du tout. Alors que d’être tranquillement reposé sur le sable en bonne compagnie, attendant que sa vue revienne, cela paraissait plus enviable. Mais non, il fallut qu’il parte, qu’il s’agite encore ! Tiens, sa vue d’ailleurs, il fallait qu’elle lui en parle … La Vagabonde posa alors ses yeux sur lui, et soupira une nouvelle fois, plus doucement. Ce n’était pas de sa faute si il se retrouvait dans cet état. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui. Elle avait défait ce qu’elle avait fait. Il avait fait empirer les choses … et pourtant, elle se sentait coupable. Et se fond de culpabilité ne partirait pas de si tôt. Elle ne cessait également de penser à la petite fille qui l’attendait. Elle hésita puis repris la parole :
-Votre vue, elle reviendra si vous vous reposez calmement, comme je l’ai déjà dit. Si ce n’est pas le cas, ce dont je doute tout de même, j’en suis désolée… Mais je me dois de partir, on m’attends...
Elle porta une main sur son sac en prononçant ses dernières paroles et regarda au loin. Elle préférait préciser le pourquoi officiel de son départ. Au moins maintenant, il savait, et elle espérait qu’il soit alors moins sévère. Sinon, bien tant pis ! Lorsqu’il s’agissait de parler de choses techniques et médicales, Gail avait plus de facilités à s’exprimer que pour le reste. En même temps, elle n’avait connu que ça, et évitait de penser au reste qu’elle avait partagé avec ses parents… Trop douloureux. Elle soupira encore. Vraiment désolée de le voir comme ça et de ne pouvoir rien faire. Elle était très soucieuse, et cela, malgré les apparences, la préoccupait vraiment. Mais il lui fallait faire la part des choses.
Chose qui fut faite, d’où son départ. Il ne fallait pas qu’elle le regrette, en aucun cas. Cela la rongerait. Dans les deux cas, qu’elle parte ou qu’elle reste, elle se sentirait coupable de délaisser un blessé ou un malade. Mais comme lui avait une personne empathique et aimante à ses côtés, c’était lui qu’elle préférait sacrifier. Alors que la petite fille malade n’avait que sa famille inquiète pour veiller sur elle. Et puis, c’était comme si Gail leur avait fait une promesse... La promesse de revenir, avec la décoction miracle qui rallongerait considérablement la durée de vie de leur fille. Tant qu’ils ne l’auraient pas entre leurs mains, ils seraient inquiets. Lui n’avait plus rien à craindre.
Dernière édition par Gail Heian le Ven 8 Juin - 21:08, édité 1 fois | |
| | | Wayne Eranann
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Jeu 7 Juin - 21:15 | |
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La terre m'alerta d'une course engagée. Quelqu'un accourait vers moi, j'entendais le sol remuait, vibrait, mais aussi le bruit du sable qui se cogne et qui lèche les pas, souhaitant garder pour lui seul les traces. Et plus proche, à quelques centimètres de moi, j'entendis le poids d'un corps s'enfoncer dans ce sable. Et bientôt une main vint se poser sur mon épaule, comme pour m'avertir de sa position. J'eus un léger sursaut, comme un animal trop souvent battue qui craint un coup alors qu'on souhaite lui donner une caresse. Je me détendis aussitôt lorsqu'elle ouvrit la bouche.
-Mais bon Dieu ! Pourquoi ne pas vouloir vous tenir tranquille ?! Pourquoi toujours bouger et empirer les choses ?! Vous auriez dû rester auprès d’elle !
Une réprimande. Si je m'attendais à cela !
-Je n’ai pas cessé de vous regarder, de veiller sur vous, d‘attendre et d‘espérer… J’ai fait ce que j’ai pu, autant que j’ai pu. Vous vous êtes réveillé, je n’avais plus aucune raisons de rester, mon rôle était terminé.
Il y eut un silence où elle soupirait. Cherchait-elle les mots ? Sa fierté l'empechait-elle de prononcer ce qu'elle n'osait penser? Ces mots lui brulerait-elle les lèvres comme un papillon se brûle les ailes à force de côtoyer une flamme ?
- C’est bien vrai, vous m’avez sauvé la vie. Mais vous n’auriez peut-être pas dû étant donné l’état dans lequel JE vous ai mis. Et j’en suis désolée…
S'excuser. Demander pardon. C'était la chose que je ne savais faire. Remercier, oui. Pardonner, pourquoi pas. Mais avouer ses fautes, ca, c'était une autre histoire. Je n'avais pas besoin de demander pardon de quoi que ce soit, j'étais fier jusqu'à mes erreurs. J'assumais ce que je faisais, et j'estimais ne plus avoir à me remettre en question. J'étais une évidence à moi même.
- Votre vue, elle reviendra si vous vous reposez calmement, comme je l’ai déjà dit. Si ce n’est pas le cas, ce dont je doute tout de même, j’en suis désolée… Mais je me dois de partir, on m’attends...
Moi ? Me reposer ? Ah ! C'était mal me connaitre. Je ne savais resté en place, c'était ce que l'on appelle "un défaut". Pourquoi diable devait-elle partir ? J'entendais dans sa voix une pointe de regret ou plutôt de culpabilité. Comme ci qu'elle était tiraillé entre deux de ses devoirs. Qui était-elle ? Que faisait-elle ici ? Pourquoi risquer sa vie pour des algues sous marines ? Tant de questions qui se percutait dans ma tête sans que je n'ai de réponse. Je n'arrivai pas à identifier ses origines, et çà, je n'aimais pas, ne pas savoir, ne pas comprendre, c'était ma pire frustration.
Je sentis un mouvement dans l'air, comme ci que l'on se préparait à partir... Le frottement d'un morceau de tissu aussi... Allait-elle exécuter ses paroles et partir ? C'était in-envisageable, je devais la retenir, la faire rester auprès de nous. Je me concentrai un instant sur le léger bruit qu'elle faisait, sur sa respiration, et quand je sus où elle se tenait, je capturai dans ma main ce qui me sembla être un bras, et d'une main à la fois ferme et tendre je la ramenais vers moi afin qu'elle ne puisse se lever. Ainsi je la retenais.
- Ramenez nous à Galiador. Mon amie n'est pas d'ici, j'ignore comment elle est arrivé jusque là, elle n'aurait pas du quitter la citée seule. Et surtout pas pour venir en cet endroit, son pouvoir est de feu et il fera bientôt nuit. Savez vous ce que celà signifie ?
Je levai la tête vers elle, j'avais les yeux ouverts espérant voir encore une fois son visage, en vain. A peine avais-je distingué une ombre que les tâches noirs l'avaient déjà dévorée. J'espérais qu'elle me regardait, qu'elle voit le bleu de mes yeux vides, qu'elle s'accorda à eux et qu'elle accepte.
- Bientôt, le Bord d'Ewis sera infesté de créatures aux affinités de l'eau. Je ne pourrai les voir, je ne pourrai les identifier et la protéger. C'est trop dangereux pour elle. Mais l'Eau ressent la Foudre comme je l'ai ressentit quand je vous ai vu la première fois, nageant dans l'eau calme. Ma présence n'alertera personne, la sienne attisera des convoitises alors que la votre les dissuadera de s'approcher. Je vous en prie, elle est jeune et maladroite. Si vous nous laissez à nous même, nous finirons égaré. Mais si nous nous déplaçons, et si nous restons ici, nous nous ferons attaqué et je ne serai pas en mesure de la protéger, que ca soit d'eux, ou de ma propre riposte.
Ca me coutait de le dire, mais dans ma situation actuelle, il valait mieux prévoir que de faire confiance à sa fierté. Je connaissais ces endroits comme ma poche, j'étais toujours passé au travers des filets de ces bêtes et lorsque j'avais été attaqué -tellement rarement- mon pouvoir et mes racines de Chasseurs me permettait toujours à avoir l'avantage et à écraser ces bêtes. Mais sans vision, je ne saurai protéger Eiliyah de mon pouvoir d'auto-défense. Je la toucherai sans m'en rendre compte, je la mettrai en danger rien qu'en appelant ma glace, ma froideur lui était mortelle. Il ne fallait pas que je l'oublie.
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| | | Eiliyah Hikrah
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Mar 12 Juin - 19:19 | |
| L'Inconnue, lorsque j'étais en train de m'affoler, me répondit quelque chose. Vous connaissez cette sentation étrange, lorsque l'on entend une voix, de loin, alors qu'elle est si proche, mais ne comprenons rien de ce quelle dit ? Et bien c'était comme cela que j'avais entendu ses paroles. Je ne me souviens pas, du coup, si c'était important ou non. De derrière l'épaule de Wayne, je pouvais la voir s'habiller, je la regardais par de brefs coup d'oeils, surveillant en même temps les réactions de l'homme d'eau, en continuant de masser son épaule.
- Eiliyah... ?
Il m'avait reconnue. Je le dévisageais à nouveau, un sourire aux lèvres, heureuse, oui heureuse qu'il se souvienne. Il m'avait reconnue... Avec la plus grande peine du monde, en parcourant mon bras, il atteint ma tête, tout d'abord, puis toucha mon oreille. J'eus comme une décharge, sa main était si froide ! Ca ne devait plus me surprendre, c'était Wayne, mais là, il l'était encore plus que la dernière fois. Il était si gelé que c'en était presque... Brûlant, douloureux. Il se rendit compte de ma brève douleur, et contrôla aussitôt ses glaces meutrières, pour les rendre plus douces, comme une neige du début de l'hiver, celle qui tient peu de temps sur le sol. Je me demandais s'il avait ressenti la même chose... Ma main ne le touchait plus heureusement. Après avoir "réglé" sa température, il fit doucement glisser ses mains sur mes joues, puis mes lèvres, qui trésaillèrent, et il remonta vers mes yeux mouillés, dont il fit disparaître les larmes. Je ne m'arrêtais plus de sourire.
- Ne bouge pas.
Pourquoi cet ordre ? Croyait-il que je m'en irais ? Ce n'était en rien mon intention. Il se leva avec difficulté, essayant de rattraper la femme, maintenant bien plus loin. Il marchait, doucement pendant quelques mètres, arriva à la moitié du chemin qui le séparait d'elle, avant de s'écrouler. Il hurla quelque chose, et la jeune femme accourut. Je ne m'en mêlais pas, mais je m'étais levée, pour pouvoir intervenir sait-on jamais. Il dialoguèrent ensemble, je ne pouvais pas entendre, mais je crus apercevoir du visage de la belle brune, une once de culpabilité, mais aussi de fierté peut-être, essayant de se taire.
Je m'avançais un tout petit peu. Il parlaient encore. Là où j'étais, droit dans mon dos, je pouvais encore sentir la douce chaleur du soleil. Je me retournai vers la mer pour pouvoir apercevoir... Le plus magnifique des coucher de soleil qu'il m'avait été donné de voir. Chez moi, ils étaient de la même couleur que les volcans, rien de surprenant... Mais là, se reflétant sur la mer bleue foncée, on pouvait admirer sa couleur, le contraste entre ces couleurs.
- Magnifique...
Je ne pouvais pas détacher mon regard. Avec la plus grande peine que je pouvais ressentir, je me retournai vers les deux autres, et d'un pas lent, mais assuré, je m'approchais d'eux. Je voulais leur laisser le temps de finir de parler...
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| | | Gail Heian
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| Sujet: Re: Pour une vie [Wayne E.] Mar 19 Juin - 14:26 | |
| Alors c’était soit il restait frappé de sa cécité pour toujours, soit il consentait à se calmer et à prendre du repos. C’est vrai, elle ne le connaissait pas, elle ne savait rien de son caractère, de ses habitudes … Mais cela était la seule solution. Le fait de se reposer lui redonnerait aussi des forces. Le mieux aurait été qu’il puisse manger quelque chose. Gail pouvait passer inaperçue dans la plupart des endroits. Et personne ne savait qu’elle était Calamitienne. Non personne, excepté ceux de son clan. Du moins, le peu qu’il en restait. Personne ne pouvait lui donner d’origines précises, de plus il lui était facile de mentir. Elle par contre avait beaucoup voyagé, vagabondé, que ce soit avec ses parents ou seule. En plus de ses voyages, les histoires l’intéressait grandement. Elle connaissait alors un peu tout et rien à la fois. Certaines choses qui étaient grandement utiles, et d’autres beaucoup moins. Alors oui, elle était sûre d’avoir déjà vu, juste une fois, de ses propres yeux, des gens dont l’accoutrement, les manières et les marques étaient les même que celle de l’homme de l’eau. Mais cela remontait à très loin dans sa mémoire, cela n’était qu’une vague souvenir, une impression floue.
En même temps, cela tombait sous le sens. Peut-être, et cela était plus que probable en fait, qu’il appartenait à un peuple, constituer de personnes liés au même élément que lui. Et peut-être était-ce le cas également pour la jeune fille. Difficile à deviner tout cela… Une main sur son sac, une autre sur ses côtes endolories, tout était dit, il fallait qu’elle parte. Mais on la retint encore une fois :
- Ramenez nous à Galiador. Mon amie n'est pas d'ici, j'ignore comment elle est arrivé jusque là, elle n'aurait pas du quitter la citée seule. Et surtout pas pour venir en cet endroit, son pouvoir est de feu et il fera bientôt nuit. Savez vous ce que cela signifie ?
Son avant-bras était fermement enfermé par une main froide. Elle n’osa forcé pour se libérer, cela aurait été des plus facile vu l’état de l’homme qui la retenait. Mais non, il fallait qu’elle réfléchisse et surtout qu’elle évite d’aggraver son cas, il s’en chargeait très bien tout seul. D’accord, Gail comprenait bien le choc des deux différents éléments. Et le fait que cela pouvait être clairement mortel, surtout que son pouvoir était, de plus, instable. Alors pourquoi diable cette jeune fille se retrouvait-elle sur cette plage ?! A croire que la Soigneuse n’avait à faire qu’à des inconscients.
La jeune femme baissa son regard sur lui. Sur ses yeux, comme il devait s’y attendre. Sa demande était vraiment difficile, Gail étant déjà pas au meilleur de sa forme, il faudrait qu’elle fasse le chemin avec un aveugle qui tenait encore pas bien sur ses jambes. Heureusement que la jeune fille était en bonne santé et n’avait aucun problèmes elle. Cela était un bon point. De toute façon, connaissant son propre caractère, elle ne pouvait abandonner des gens dans le besoin. Surtout si l’un deux avait été blessé par sa faute ! Sa conscience le lui interdisait… Encore une fois, Gail était trop altruiste. Et ce côté de femme inquiète qu’elle traînait tous les jours commençait à devenir pesant. Il fallait peut-être qu’elle se décide à arrêter de soigner les gens … Pour se consacrer plus pleinement à son autre travail. Cela lui retirait assurément, un énorme poids de sa conscience, et dans sa vie quotidienne également. Elle n’avait jamais connu le sentiment de tranquillité de l’esprit, le sien était tours tourmenté.
- Bientôt, le Bord d'Ewis sera infesté de créatures aux affinités de l'eau. Je ne pourrai les voir, je ne pourrai les identifier et la protéger. C'est trop dangereux pour elle. Mais l'Eau ressent la Foudre comme je l'ai ressentit quand je vous ai vu la première fois, nageant dans l'eau calme. Ma présence n'alertera personne, la sienne attisera des convoitises alors que la votre les dissuadera de s'approcher. Je vous en prie, elle est jeune et maladroite. Si vous nous laissez à nous même, nous finirons égaré. Mais si nous nous déplaçons, et si nous restons ici, nous nous ferons attaqué et je ne serai pas en mesure de la protéger, que ca soit d'eux, ou de ma propre riposte.
Plongeant toujours ses yeux dans les siens, la jeune femme buvait ses paroles. Une fois qu’il ait fini de parler, elle baissa son visage, confuse. Bien sûr qu’elle devait les aider … La Vagabonde n’avait jamais rencontrer quelconque créatures en ces lieux. Et Wayne venait de lui en donner la raison. Cela paraissait tout à fait logique. Alors quand elle se retrouvait dans l’eau, ils la fuyaient… Elle chercha frénétiquement la jeune fille des yeux, un peu inquiète, ayant peur que quelque chose lui soit arrivé. Elle la vit approcher, lentement. Et elle en fut grandement soulager. Il voulait la protéger, c’était certain. Mais dans son état, c’est vrai que les choses étaient devenues nettement plus compliquées. A cause d’elle.
-Très bien…, soupira-t-elle.
Gail se releva alors, soulevant l’homme en même temps. Une fois debout, elle se crispa et porta une main à ses côtes, se pliant un peu sous la douleur. Puis soupira doucement, soufflant sereinement et finit par se redresser. Elle regarda de nouveau l’homme d’eau. Il était vraiment soucieux du bien être de cette jeune fille, et cela était réciproque vu comment elle avait réagit tout au long depuis son débarquement sur ce sable. Ce soutient mutuel et cette attention faisait que la jeune femme avait voulu les laisser, ils se suffisaient bien à eux-mêmes, tous les deux.
Attendant alors que la jeune fille de feu arrive à leur niveau, Gail contemplait une dernière fois l’étendue d’au salée. Elle serait forcément ralentie par ses nouveaux compagnons voyageurs, et par elle-même également. Mais il le fallait. Du moment qu’ils arrivaient en un seul morceau … Une fois la jeune fille arrivée parmi les deux autres jeunes gens, la jeune femme replaça correctement son sac sur son épaule et ajusta son manteau. Elle regarda la jeune fille avec un regard calme et assuré, annonçant alors :
-Allons-y.
Il faudrait alors qu’elle soit encore plus prudente que d’accoutumé. Autant d’habitude, tomber sur des créatures ou autres être destructeurs signifiait simplement une bataille, un combat. Alors elle s’en fichait d’être blessée, elle pouvait même bi mourir…. Mais là, il fallait qu’elle veille sur deux autres vies. Ce qui serait assurément bien différent. Elle voulait les protéger. Il fallait qu’elle soit sur le qui-vive à chaque instant, surtout aux abords de la forêt. Sur la plage, ils ne craignaient plus grand-chose. | |
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